Dimanche 4 octobre aura lieu le deuxième référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie-Kanaky. Nous publions la position de nos camarades du Parti travailliste.
Un Oui massif n’a de sens que s’il est porté par tous, sur la base d’un projet commun, construit autour des fondamentaux du pays Kanak. 150 ans de colonisation, avec 30 ans d’accords, ont creusé le fossé entre les communautés, marginalisant encore, malgré la croissance, les Kanak en particulier.
Ces 30 ans d’accords, ou de gestion, ou de pouvoir local, devaient être les 30 ans de transition. Le nouveau projet de société ne peut refléter les échecs d’une politique bipolariste de suivisme ces 30 dernières années. Que veut-on pour notre pays ? Il s’agit d’affirmer que « ce pays, appartenant historiquement au peuple Kanak, est devenu vôtre aussi depuis Nainvilles-les-Roches impliquant la vocation à être Kanak au sein d’une seule et même nation ». Faisons le pari d’un oui massif nationaliste pour un nouveau modèle de gouvernance de notre pays.
Clore la période coloniale
Un kanak interculturel, un kanak inclusif, intégrant tous les citoyens de ce pays quels que soient leurs origines, mais désormais acteurs de notre avenir au sein de la nouvelle nation kanak. Être kanak aujourd’hui, c’est être aussi calédonien et être un homme libre.
D’où le nom proposé pour notre pays – Kanaky – afin de tourner la page de l’ère coloniale, tout en intégrant les Calédoniens qui se reconnaissent dans cette désignation historique et fondamentale.
L’échec des 30 ans d’accords, accentuant encore le phénomène de bipolarisation politique et l’échec du vivre ensemble, c’est d’abord la résultante d’une politique locale, minée par la conquête du pouvoir au lieu d’une véritable phase de transition politique vers la pleine souveraineté, tout en se laissant bercer par un modèle occidental obsolète, faisant de notre pays un nouvel eldorado de l’axe indoPacifique au détriment de nos populations légitimes. Il est temps de mettre fin au bipolarisme, source de ségrégations, de divisions, et de conflits stériles qui, depuis 30 ans, nous ramènent à une radicalisation inutile et menace constamment notre avenir et celui de nos enfants.
Un autre modèle économique, politique et institutionnel
Le Parti travailliste, au sein du MNSK [Mouvement nationaliste pour la souveraineté de la Kanaky], propose un projet de Constitution où le peuple Kanak accueille en son sein toutes les cultures du pays, constituant avec elles le peuple de Kanaky. Les principes fondamentaux des droits de l’homme et du citoyen seront respectés et la question de la terre, élément fondamental de nos revendications et encore aujourd’hui source de problèmes que l’héritage colonial ne peut régler, sera traitée en ce sens.
Cette Constitution du pays Kanak garantit, entre autres, le droit et le devoir de chacun, quel que soit son origine, langue, sexe ou appartenance religieuse.
Le nationalisme économique promeut la montée en valeur de nos ressources pour une orientation systématique des politiques publiques vers la formation et l’insertion encadrée de nos jeunes pour une valorisation optimisée de nos ressources dans le respect de nos espaces de vie.
La création d’un fonds souverain et d’une fiscalité adaptée renforcera notre autonomie financière, et permettra de stabiliser notre monnaie, tout en maintenant un niveau de vie adéquat à nos concitoyens. La maîtrise de nos ressources est une nécessité afin d’assurer des services publics de qualité. Le PT, au sein du MNSK, proposera la gratuité des soins et de l’éducation, avec un service renforcé à nos personnes âgées.
Au lendemain du Oui (ou du Non), le PT, au sein du MNSK, en tant que mouvement de libération nationale ouvert à tous les nationalistes, sera à la table des négociations. Nous ne portons pas un Oui pour une indépendance-association, une forme de nouvelle colonisation masquée où perdurera ad vitam aeternam le bipolarisme politique, mais bien pour une véritable nation libérée qui aura la charge de nouer avec les autres nations du monde des relations d’interdépendance.