Baba Jan et 11 autres personnes ont été condamnés à la perpétuité par une cour antiterroriste au Pakistan. Baba Jan est une figure militante reconnue au Gilgit-Baltistan, dans le nord du Pakistan. Il est aussi membre de la direction du Awami Workers Party (AWP). Son crime : avoir défendu en 2011 les droits de villageois victimes d’une inondation dévastatrice dans la vallée de Hunza.
La police a violemment réprimé une manifestation de ces « réfugiés climatiques », tuant un père et son fils, soulevant la colère des habitantEs de la vallée. Les policiers coupables de ce double meurtre n’ont jamais été inquiétés. En revanche, les organes de sécurité se sont mis à la recherche de « meneurs » accusés de « terrorisme »... Baba Jan et plusieurs de ses camarades ont été incarcérés en 2012 dans des conditions très dures (tortures, menace de mort). Il a été libéré sous caution, après une intense campagne de solidarité menée tant au Pakistan que sur le plan international. Mais le voilà maintenant condamné à vie. Il s’est laissé arrêter pour pouvoir contester en appel ce jugement inique.
Un comité de solidarité avec les « 12 de Hunza » s’est constitué au Pakistan, où des premières manifestations de protestations ont eu lieu dans la vallée de Hunza, à Gilgit, au Cachemire (côté Pakistan) et ailleurs dans le pays. De nombreuses organisations et partis politiques ont dénoncé un jugement politique, sans fondements juridiques.
Le NPA a dénoncé le jugement de la cour antiterroriste dans un message de solidarité envoyé au premier congrès de l’AWP. La défense de Baba Jan et des « 12 de Hunza » doit être portée par le mouvement syndical, les organisations de droits humains, les réseaux « climats », etc. Les lois antiterroristes sont en effet utilisées au Pakistan pour étouffer les luttes populaires, ouvrières, paysannes, ainsi que celle des victimes du chaos climatique.