Les réductions budgétaires du gouvernement sont une déclaration de guerre aux salariés à laquelle le mouvement syndical doit répondre. Deux semaines à peine après son élection, la coalition des conservateurs et des libéraux-démocrates a annoncé une réduction de plus de sept milliards d’euros des dépenses publiques. C’est la marque d’un gouvernement de riches au service des riches. Le nouveau Premier ministre, David Cameron, éduqué à l’école aristocratique d’Eton1, prétend que tous les Britanniques sont dans le même bateau. La composition du gouvernement indique tout autre chose : sur 23 ministres, 18 sont millionnaires. Le ministre des Finances, George Osborne, a déclaré que ce budget n’était que la première étape d’une « onde de choc » où le gouvernement serait « délibérément draconien et inflexible ». En s’attaquant aux services publics, les conservateurs et libéraux-démocrates frappent de plein fouet tous les salariés. Voici quelques exemples, en euros, des réductions envisagées :• 1,4 milliard : collectivités locales (services sociaux, collecte des déchets, pompiers) • 813 millions : transports (dont 119 pour la maintenance ferroviaire)• 798 millions : éducation• 381 millions : suppression de l’allocation de 300 euros aux nouveau-nés• 345 millions : stages pour les chômeurs. • 277 millions : recherche médicale (cancer, maladies cardio-vasculaires, etc.)• 101 millions : changement climatique et technologies économes en carbone• 40 millions : panneaux solaires et petites éoliennes• 38 millions : formation des maîtres et 1,19 million pour les cantines scolaires • 23 millions : décontamination nucléaireCapitulant devant le concept d’ « intérêt national » propagé par la coalition gouvernementale, les travaillistes ont déclaré qu’ils ne s’opposeraient pas de manière systématique à ces réductions, voulant être une « opposition responsable ». Ce sera cohérent avec la façon dont ils ont gouverné pendant treize ans.
British Airways en grèveCette attaque intervient au moment où le personnel navigant de British Airways se prépare à un nouveau round de grève avec son syndicat Unite. L’issue en sera cruciale car elle donnera le ton de la résistance syndicale au gouvernement. Malgré le vote de cette grève à bulletin secret à 90 % avec une participation de 80 %, la justice a donné à plusieurs reprises raison à la direction en déclarant la grève illégale. Ce conflit est avant tout un affrontement avec le syndicat que la direction cherche à briser. British Airways impose des suppressions d’emplois, veut diminuer les salaires et remettre en cause les accords négociés. L’objectif est de construire une nouvelle flotte avec de nouveaux équipages moins bien payés et aux conditions de travail dégradées. La plupart des syndicats sont restés jusqu’à présent passifs à l’annonce des réductions budgétaires. Il est urgent que cela change. Les syndicats et la gauche doivent exiger que les déficits budgétaires, qui sont la conséquence de la crise bancaire, soient comblés par l’annulation du programme de missiles nucléaires Trident, la fin de la guerre en Afghanistan et une énergique taxation des grosses entreprises, des banques et des riches. Le coût de la crise ne doit pas être payé par les simples citoyens et les pauvres. La gauche et les syndicats commencent à se mobiliser et une manifestation est prévue le 22 juin, jour de débat au Parlement sur le budget.Fréderic Leplat. Traduction Jacques Radcliff1. Une inscription coûte 32 000 euros par an…