Il aura fallu la publication d’un rapport secret de l’ONU par le journal The Guardian pour apprendre que des militaires français de l’opération Sangaris en Centrafrique étaient accusés d’agressions sexuelles et de viols sur enfants. Cela « en échange » de nourriture et d’argent, dans des camps que ces soldats étaient censés protéger... L’affaire a tranquillement été cachée depuis un an par l’ONU... qui a suspendu Anders Kompass, l’employé de l’ONU qui a dévoilé le rapport aux autorités françaises ! Averties, celles-ci se sont bien gardées de rendre publics ces faits et prétendent aujourd’hui avoir ouvert une enquête... le tout sans un mot au gouvernement centrafricain. Sans nul doute les vieux réflexes coloniaux ! En tout cas, depuis un an, l’enquête n’a visiblement guère avancé. Selon le ministère de la Défense, il manquerait « juste » l’identité des coupables, alors qu’au vu des témoignages accablants il semblerait que certains soldats soient bien identifiés. Et pourtant, pour l’heure, aucun militaire français n’a été entendu, aucune audition prévue… Il y aurait-il une impunité pour les soldats français ? En tout cas, il y a manifestement envie de minimiser l’affaire au vu des déclarations de Hollande, qui ne parle ni de viols ni d’agressions sexuelles ou de crimes, mais de « mauvais comportement ».... « Je suis en soutien des armées, toujours (…), et si certains militaires s’étaient mal comportés, il y aurait des sanctions qui seraient à la hauteur de la confiance que nous portons à l’égard de l’ensemble de nos armées. Parce que je suis fier de nos armées et donc implacable à l’égard de ceux qui se seraient mal comportés, si c’est le cas en Centrafrique ». Tout simplement honteux ! Ces crimes s’ajoutent à la longue liste des crimes de l’impérialisme français et des exactions commises par l’armée française, comme ce fut le cas au Rwanda avec les viols de femmes dans les camps de réfugiéEs. Sous prétexte de protéger les populations, depuis 2012 Hollande s’en va-t-en guerre... et permet ainsi aux marchands d’armes d’augmenter toujours plus leurs profits. Mais ces guerres ne changent rien pour des populations qui subissent toujours la loi du vainqueur : viols, agressions sexuelles, outrages en tout genre… Le temps des colonies est loin d’être fini !
Sandra Demarcq