Publié le Dimanche 27 février 2011 à 18h36.

« Un bateau pour Gaza » sur les routes...

Avant de passer par la mer, la mobilisation en France pour briser le blocus de la bande de Gaza est passée d’abord par la terre. Deux ans après la fin de l’attaque israélienne, une vingtaine de villes en France ont en effet accueilli le « Bateau Gaza Tour », dans le cadre de la campagne « Un bateau pour Gaza ». Le camion a sillonné les routes de France, avec à chaque étape des prises de parole de rue ou sur les marchés, des projections-débats, des collectes de fonds pour financer l’achat du bateau qui partira aux côtés d’une vingtaine d’autres fin mai. Le bilan de cette tournée permet d’affirmer que la campagne est maintenant bel et bien lancée. Preuve en est l’accélération des dons récoltés : trois fois le montant des trois derniers mois au cours des 20 derniers jours, ce qui permet d’affirmer que la participation de la coalition française à la prochaine flottille sera effective. La fréquentation des réunions et les échanges lors des interventions de rues ont aussi montré combien cette campagne résonnait avec une volonté d’action pour briser l’impunité dont jouit Israël. Le lien avec la campagne internationale Boycott désinvestissement sanctions (BDS), la répression qui tente de s’abattre contre ses militants, les révolutions arabes, ainsi que bien entendu la situation en Palestine et notamment à Gaza ont été autant de sujets de débats lors des différentes rencontres. Cette tournée a également pu donner des idées et la confiance nécessaire pour amplifier la campagne. Ainsi, à Perpignan, des interventions sur les marchés populaires sont prévues, tandis qu’à Bordeaux, une tournée régionale est organisée, afin d’intervenir dans toutes les villes de l’agglomération début mars. Au-delà de la seule campagne pour la levée totale du blocus de Gaza, cette mobilisation est un levier pour renforcer le mouvement de solidarité avec la lutte du peuple palestinien, en révélant son ancrage sur tout le territoire et en élargissant sa composition sociale. Il reste cependant du chemin à parcourir pour atteindre ce dernier objectif, afin que la composante active du mouvement soit à l’image des imposantes mobilisations de rue en réaction aux attaques israélienne contre la bande de Gaza : jeune et majoritairement en provenance des quartiers populaires. Certaines étapes de la tournée ont montré qu’il était possible de réunir ces différentes parties de la population. À Clermont-Ferrand par exemple, alors que 4 000 euros étaient récoltés dans la journée, 300 personnes remplissaient l’amphi de la fac de lettres pour participer au débat. Des jeunes venus des quartiers populaires côtoyaient les militants de la première heure, échangeant jusqu’à la fermeture de la fac sur la situation dans la région et les moyens d’action. Bilan, plus de 30 contacts pris pour le collectif, et une grosse envie des jeunes d’entrer dans l’action. Ce succès démontre la possibilité de mobiliser autour de cette campagne, mais ne doit rien au hasard : elle faisait suite à plus d’une semaine de diffusion massive, notamment en direction des jeunes de l’agglomération. Voilà le type d’initiative dont il faut s’inspirer, afin de construire une campagne populaire, qui soit un point d’entrée dans l’action militante pour les nombreux jeunes mobilisés lors des manifs et ainsi renforcer le mouvement de solidarité pour les batailles de longue haleine qui nous attendent, la campagne BDS notamment. Julien RivoirePour suivre la campagne : unbateaupourgaza.fr