Publié le Lundi 15 juin 2015 à 09h11.

Une quinzaine essentielle pour la solidarité avec le peuple grec

La deuxième quinzaine de juin apparaît essentielle pour modifier le rapport de force européen qui étouffe aujourd’hui le peuple grec. Depuis l’élection du 25 janvier et la formation du nouveau gouvernement Tsipras autour de Syriza, la « Troïka » des institutions internationales capitalistes (UE BCE, FMI) n’a de cesse d’obtenir une capitulation totale de ce gouvernement pour le maintien de l’ensemble des politiques qui ont été appliquées en Grèce depuis 2008, ces mêmes orientations qui n’ont fait que plonger toujours plus le peuple grec dans la catastrophe économique et sociale. La recherche par le gouvernement Tsipras d’un compromis avec ces institutions internationales, desserrant même un peu l’étau de l’austérité et permettant l’application d’au moins une partie de son programme électoral en manifestant une « rupture » avec les politiques antérieures s’est avéré illusoire : faire céder la Grèce est un enjeu politique pour les classes dominantes, pour briser partout toute velléité de résistance aux orientations austéritaires, sécuritaires et anti-démocratiques  en Europe, et en particulier pour l’Etat espagnol confronté à une forte contestation. 

Jusqu’à présent le gouvernement grec a payé sous la pression chaque échéance de remboursement de la dette qui l’étrangle et renoncé à une partie de son programme, mais n’a rien obtenu de substantiel en échange, et au mois de juin il doit rembourser 1,6  milliard d’euros alors qu’il a déjà raclé ses fonds de tiroirs. Il conserve une forte popularité parce qu’il a pris quelques mesures symboliques de gauche, et qu’il apparaît comme plus ferme que les gouvernements précédents face aux conditions de la Troïka. Mais la contestation de sa tactique monte y compris à l’intérieur de Syriza, et les prochains jours se dessinent périlleux pour chaque partie de la négociation – les dirigeants de l’UE ayant eux  même peur de conséquences non maitrisées d’un éventuel « Grexit » (sortie de l’Euro) si l’affrontement domine.

Dans cette situation, le mouvement ouvrier et démocratique européen est tragiquement absent. Confronté à des combats très difficiles dans chaque pays, avec des directions traditionnelles dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles n’aident pas à reprendre confiance dans la lutte, peu sollicité par le gouvernement ou les mouvements sociaux grecs, il n’a pas pesé dans ce rapport de forces. 

Plusieurs échéances ces prochains jours peuvent contribuer à améliorer les choses : 

- Le 17 ou le 18 juin, la commission pour la vérité sur la dette grecque mise en place sous l’égide de la présidente du Parlement grec Zoé Konstantopoulou et présidée par Eric Toussaint rendra publiquement son pré-rapport pour démontrer que l’essentiel de la dette grecque est illégitime et injuste.

Le vendredi 19 juin conférence de presse à Paris avec Toussaint et Husson sur le rapport rendu la veille.

- Du 20 au 27 juin, un appel à une mobilisation européenne a été lancé par une convergence de forces sociales et politiques européennes et grecques

- Le samedi 20 juin : Des manifestations sont organisées dans plusieurs capitales et grandes villes européennes : Berlin, Rome, Bruxelles, Paris, Madrid ; de nombreuses initiatives d’explication et de solidarité ont lieu pendant cette semaine.

- Et le samedi 27 juin, de nombreux mouvement sociaux grecs appellent à une convergence à Athènes pour la solidarité et le partage d’expériences (voir l’appel joint) ; à ce jour on ne connait pas encore les détails.

Dans ce contexte, le NPA s’associe aux manifestations et actions unitaires prévues, en particulier la manifestation du 20 juin à Paris entre les places Stalingrad et République. Départ prévu à 15 heures, des prises de parole/débats sont envisagés à la République. Il s’agit de tout faire pour faire reculer l’emprise médiatique qui rend le peuple grec responsable de ses malheurs, et de pointer la responsabilité du gouvernement et du patronat français dans la situation. L’exigence de l’annulation de la dette grecque est un pivot essentiel, en même temps que la prise de conscience que la solidarité avec le peuple grec fait partie de la lutte quotidienne indispensable, tous ensemble contre les mesures austéritaires et sécuritaires dans chaque pays européen.

Et dans cette mobilisation unitaire, nous apporterons notre voix anticapitaliste propre, par nos tracts, notre presse, et avec l’initiative d’un meeting internationaliste du NPA à Paris le jeudi 25 juin à 20h, avec des anticapitalistes de Grèce et de l'Etat Espagnol.