Pour les jeunes, qu’ils et elles soient scolarisés ou non, la rentrée se déroule sous le signe de la précarité.
Après des semaines de flou et d’annonces contradictoires, le ministre de l’Éducation a finalement annoncé un protocole sanitaire qui n’a rien de rassurant. Il a néanmoins le mérite d’être clair et dans la continuité de la politique du gouvernement : pas de préparation et encore moins de moyens. Ceux alloués à l’éducation se réduisent d’année en année : 1 800 postes supprimés dans le secondaire en cette rentrée et des classes supprimées au primaire. Un véritable plan social qui impacte toujours les jeunes et les familles des classes populaires : des classes surchargées, des établissements vétustes et moins de personnel (éducatif ou médical).
Quant aux mesures sanitaires contre le variant Delta, elles sont à l’avenant : trop occupé à arroser le CAC 40, le gouvernement ne finance pas les mesures les plus élémentaires comme une meilleure aération des classes ou des capteurs de CO2. Sans parler des dédoublement de groupes ou d’adaptation des locaux. À ce tarif, les clusters sont garantis !
Précarité en présentiel dans les universités
Après 18 mois de cours à distance et de restrictions pesantes, la ministre de l’Enseignement supérieur parle d’une rentrée « normale » : certes les facs vont rouvrir en septembre sans jauges, mais sans moyens supplémentaires non plus pour un véritable protocole sanitaire !
Et quelle « normalité » ? La crise sanitaire a accentué les inégalités et la précarité des jeunes des milieux populaires : isolement dans des logements exigus et hors de prix, perte d’emploi, difficultés pour se nourrir dignement… sans parler des conséquences psychologiques. Les files d’attente pour bénéficier de l’aide alimentaire n’ont pas disparu cet été, et la rentrée s’annonce encore pire. Une récente étude prévoit une augmentation moyenne du coût de la vie étudiante de 2,5 % par rapport à 2020. En cause, une hausse des frais de transport, d’équipement, du prix des denrées alimentaires et surtout des loyers, qui plombent le budget des jeunes travailleurs et étudiants.
Alors il faut se débrouiller avec des salaires parfois inférieurs au SMIC (les livreurEs en savent quelque chose, et ils et elles ne sont pas les seuls) et des aides de l’État qui fondent d’année en année. Après avoir baissé les aides, rogné sur les APL et freiné la construction de résidences universitaires, le gouvernement a décidé que les étudiantEs non boursiers ne bénéficieront plus des repas à 1 euro au Crous ! Bref, les jeunes n’ont pas fini de manger des pâtes, à condition qu’elles restent abordables malgré la hausse des prix du blé. Mais Macron doit estimer que la soupe populaire suffira pour rassasier la jeunesse de la start-up nation !
Macron aux petits soins des patrons
Ces économies de bouts de chandelle sur le dos de la jeunesse populaire contrastent avec le déversement continu d’argent public pour les capitalistes. L’action du gouvernement pour les jeunes est dans la droite ligne de sa politique : subventionner les employeurs pour qu’ils daignent exploiter les moins de 25 ans !
Résultat : une main-d’œuvre gratuite ou presque… et un taux de chômage des jeunes de 20 % officiellement (car artificiellement baissé par des dispositifs bidons), qui accroît la précarité et fait pression sur les salaires de tous.
À ce rythme, les soupes populaires qui se sont banalisées l’an dernier ont encore de beaux jours devant elles, à moins que les jeunes ne profitent de la rentrée pour s’organiser et faire entendre leur voix. Pour ne pas subir la politique de Macron et l’avenir que cette société réserve à la jeunesse, il faudra des luttes et retrouver le chemin… de la rue !