Le 6 février, le projet de loi de finances prévoyant le nouveau budget a été adopté. Dans le secteur de l’enseignement supérieur, c’est 630 millions d’économies qui ont été faites, alors que la précarisation des étudiantEs et des enseignantEs ne cesse de croître et que 60 universités publiques sur 74 ont présenté un budget initial en déficit pour 2025.
Face à cette baisse de budget, les étudiants de Rennes-2 ont initié une mobilisation nationale en occupant leur université pendant plusieurs jours à la fin du mois de janvier. Le mouvement s’est étendu à d’autres universités, comme c’est le cas à Sciences-Po Toulouse.
Plus de budget, Sciences-Po bloqué
Après de nombreuses assemblées générales organisées par le syndicat étudiant Le Souffle, les étudiantEs ont décidé de voter l’occupation de leur établissement. Le mardi 11 février, ils ont commencé à occuper leur école, avec comme mot d’ordre « Plus de budget, Sciences-Po bloqué ». Les exigences sont simples : un investissement massif dans les universités, l’engagement matériel du gouvernement face à la précarité étudiante et la fin des expulsions des étudiantEs étrangerEs. InquietEs pour leur avenir et en colère face à la casse de l’université publique, les étudiantEs de Sciences-Po Toulouse, à travers leur communiqué, appellent à la mobilisation générale de toutes les universités de France.
Instaurant alors un rapport de forces face à la direction, les élèves ont continué leur lutte en établissant des revendications spécifiques à leur établissement comme l’arrêt des partenariats avec l’université israélienne Ben Gourion, un meilleur aménagement des études pour les étudiantEs travailleurEs et une hausse du budget alloué aux psychologues de l’université.
Première victoire, ça continue le 11 et 13 mars
Pendant quatre jours d’occupation, les étudiantEs de Sciences-Po Toulouse ont organisé des ateliers de réflexion politique, des assemblées générales et des moments d’autogestion pour structurer leur mobilisation. Le 14 février, grâce à la force de la mobilisation, la direction a fini par céder aux revendications du mouvement étudiant en signant un accord. Elle a également accepté de mettre à disposition des espaces de discussion et de lever le contrôle d’assiduité afin que les étudiantEs puissent continuer à s’organiser et se préparer aux 11 et 13 mars, dates de mobilisation nationale de l’ESR face à la politique austéritaire du gouvernement Bayrou. La complémentarité des revendications locales et nationales a renforcé les dynamiques de la mobilisation.
Cette occupation s’inscrit dans la continuité des mobilisations de ces dernières années dans cette école (contre la réforme des retraites, pour la Palestine, etc.). Cette mobilisation réussie nous enseigne l’importance des cadres d’auto-organisation à l’échelle de nos lieux d’études. Il est crucial de s’investir dans la construction des luttes au sein de nos lycées, écoles et universités.
Estelle et Loïc