Publié le Mercredi 12 novembre 2025 à 17h00.

Mineur·E·s isolé·E·s : Le 20 novembre, dans la rue avec les MNA en lutte

Depuis un an, la coordination nationale des mineurEs non accompagnéEs (MNA) a mis en mouvement une génération qui a compris que rien ne lui serait donné. Ils et elles ont tissé leurs propres réseaux, multiplié les assemblées, fait entendre leurs voix. Aujourd’hui, ils appellent à une mobilisation nationale le 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant.

Ces jeunes venus chercher protection dorment sous des tentes, survivent dans des campements à Lyon, Rouen, Rennes, Paris, Lille, Marseille et ailleurs. Des centaines de mineurEs à la rue, même l’hiver. Leur quotidien est jalonné de contrôles policiers, d’expulsions et de tentatives de les faire passer pour majeurEs afin de distribuer des OQTF illégales. 

Violences administratives

Même reconnuEs mineurEs, beaucoup sont livréEs à des associations mandatées par l’ASE qui les laissent sans soutien matériel, sans scolarité, ou présentent en préfecture des dossiers fragiles les condamnant à une rupture de prise en charge à la majorité. La mort de Mamadou Garanké, après un acharnement administratif, illustre le fonctionnement d’un appareil d’État hostile à celles et ceux qu’il devrait protéger.

Malgré des condamnations internationales, dont celle d’une commission de l’ONU en octobre, rien ne bouge. L’évaluation de minorité reste une loterie racialisée, fondée sur des critères arbitraires. Dans certains départements, quelques tampons suffisent à transformer un enfant en « adulte ». Pendant ce temps, les discours sécuritaires se ­multiplient pour justifier des lois toujours plus régressives, dans un climat dominé par l’extrême droite.

Une coordination qui construit sa propre force

La Coordination des MNA en lutte fait ce que l’État refuse : créer du collectif, visibiliser, porter des revendications simples. Liberté de circulation, présomption de minorité, accès à l’école, logement digne, fin des évaluations discriminatoires, protection réelle. Bref, l’application de droits fondamentaux.

Leurs actions ont rassemblé habitantEs, syndicats et collectifs. Loin de la caricature sécuritaire, on voit une force collective qui s’organise, crée du rapport de force et refuse la fatalité. Elle appelle désormais à un soutien massif.

Rendez-vous le 20 novembre

Le 20 novembre, face à un gouvernement qui assume le rejet et à une extrême droite qui avance, il devient urgent que le mouvement social s’engage à la hauteur des enjeux. Leur combat est aussi le nôtre : contre le racisme institutionnel, la criminalisation des exiléEs et un système qui fabrique de la précarité plutôt que de garantir la dignité. Seules nos mobilisations ouvriront la possibilité d’un changement réel.

Alors oui, le 20 novembre, il faudra être dans la rue, à Paris, Lille, Rouen, Marseille, Lyon, Clermont-Ferrand, Besançon, Tours, etc. Pour soutenir ces jeunes et défendre une société qui refuse les logiques d’exclusion, où la solidarité reste une condition de survie collective.

Le 20 novembre, la rue appartiendra à celles et ceux qui se battent pour l’égalité. Et c’est là qu’il faudra être.

Amel