Publié le Vendredi 16 septembre 2016 à 09h02.

Expulsions à Saint-Denis (93)  : une violence intolérable

L’expulsion a eu lieu le 25 août. Police, huissier et tout le monde dehors. Évidemment la date n’est pas innocente. Pour s’éviter des mouvements de protestation, la préfecture ruse, et autorise le concours de la force publique soit début juillet quand les écoles sont fermées, soit fin août alors que la rentrée n’est pas faite...

L’immeuble vétuste du 168, avenue du Président-Wilson, squatté, où vivaient plus d’une centaine de personnes, était privé d’eau. Un groupe privé, propriétaire, a obtenu un jugement ­d’expulsion en 2010.

Dès le jour de l’expulsion, les habitantEs – 83 personnes expulsées, dont 8 familles et près d’une dizaine d’enfants en bas âge – se sont rassemblés devant l’immeuble sur le terre-plein central, espace vert au-dessus de l’autoroute A1. Pendant deux semaines, ils sont restés là seuls, sans soutien. Ils ont d’abord interpellé la municipalité qui s’est bien vite dégagée de toute responsabilité. La préfecture a reconnu avoir autorisé l’expulsion... mais s’est bien gardée d’apporter des solutions.

Une partie des habitantEs est sans papier, mais il y a parmi eux des prioritaires DALO qui n’auraient pas du être expulsés. Il n’y a eu aucune proposition d’hébergement, pas même aux familles avec enfants, ce qui bafoue l’obligation légale de protection de l’enfance.

État d’urgence sociale

La police municipale leur met la pression, en passant plusieurs fois par jour. La municipalité, qui prétend donc ne pas être en cause dans cette affaire, ferait bien de retenir sa police et d’apporter son soutien aux habitantEs.

Ceux-ci exigent de récupérer les affaires, les papiers, le mobilier qui sont restés dans les appartements murés. Ils revendiquent le droit au logement et des papiers pour toutes celles et ceux qui n’en ont pas.

Des enfants sont scolarisés dans les écoles maternelles du quartier. Plusieurs mères sont suivies à la PMI de la Plaine. Les enfants sont les premières victimes de l’expulsion, dormant mal du fait de la circulation bruyante.

Il y a urgence à ce que la solidarité s’exprime, que soit rompu l’isolement. Les militantEs, les associations qui se mobilisent traditionnellement sur le logement doivent exprimer leur solidarité avec les ­habitantEs expulsés du 168.

JMB