Les discussions unitaires sur la manifestation nationale du 12 avril se poursuivent. Un appel devrait être signé prochainement par un large spectre d’organisations politiques, de syndicats, et d’associations, mais aussi de personnalités du mouvement social, des boîtes en lutte et le monde intellectuel et artistique.
Force est de constater qu’il n’est pas toujours aisé de mettre autour de la même table mouvement social, organisations politiques et syndicats. Tous conviennent pourtant de la nécessité d’une riposte face aux attaques du gouvernement et à l’omniprésence de la droite et de l’extrême droite sur le terrain de l’opposition et dans la rue. Mais, pour autant, chacun semble obéir à sa propre logique et entretenir des réticences vis-à-vis de l’autre. On retrouve d’un côté des organisations politiques pour qui la tentation électoraliste reste l’horizon indépassable, et de l’autre le mouvement social et les syndicats qui craignent d’être instrumentalisés par les politiques. La séquence électorale dans laquelle nous sommes plongés, où se succèdent municipales et européennes, n’est pas là pour faciliter les choses. Mais il y a urgence pour tous ceux qui se battent quotidiennement contre la politique du gouvernement et ses méfaits à se regrouper pour faire entendre leur voix dans la rue, celle d’un non de gauche.
Impulser des cadres de regroupement
Tout l’enjeu de ce collectif est donc bien de dépasser les traditionnelles méfiances pour impulser une dynamique qui fasse le lien entre le mouvement social, le mouvement syndical et le mouvement politique. Une dynamique à laquelle nous nous sommes attelés car seule la convergence de ces forces peut nous permettre de passer à l’offensive. Aujourd’hui cette offensive est plus que nécessaire car ceux qui occupent la rue, ceux qui apparaissent comme une alternative politique, ce sont la droite et l’extrême droite, qui autour de la question du mariage pour tous, de l’IVG et du « jour de colère » sont en train de converger. Et cela non par des négociations d’appareil, mais grâce à des expériences militantes communes, en occupant la rue, terrain traditionnelle de la gauche.L’appel qui va être rendu public ces prochains jours n’est pas une fin en soi. Il ne s’agit pas d’une base programmatique mais d’un outil pour aider à la mobilisation. La manifestation nationale du 12 avril doit être le début d’une dynamique pour s’opposer dans la rue aux attaques de Hollande et du Medef et ne pas laisser l’opposition à la droite et à l’extrême droite. Nous devons nous saisir de cette date pour lancer des collectifs regroupant tous ceux qui, à gauche, s’opposent à la politique du gouvernement afin que cette mobilisation ne soit pas sans lendemain mais initie un mouvement de riposte de grande ampleur. Ainsi, à l’instar des camarades de Grenoble, de Tarbes, du Havre ou de Nîmes, nous devons nous impliquer localement dans la construction de cette mobilisation où nous porterons les idées anticapitalistes.
Camille Jouve