Une fois encore, le NPA a tenu un stand durant les trois jours de la fête de l’Humanité.
Pour la fête de l’Huma, c’était l’année des premières tant sur le plan matériel que politique. Première évidemment pour un nouveau lieu, puisque chassée du Bourget pour cause de grands projets de gentrification du 93 compris dans le package des JO 2024. Et ce n’était pas gagné vu le lieu d’atterrissage, sur une ancienne base aérienne, du fond de l’Essonne. Première politique aussi, après la campagne de Roussel à la présidentielle, pensée et construite en rupture avec le Front de gauche, puis l’émergence de la NUPES et les tensions qui la traversent et que Roussel met en scène avec beaucoup de verve…
Des jeunes, de la pluie, des débats
Du monde s’est aventuré jusqu’à la base du Plessis-Pâté, mais avec une déperdition des milieux des quartiers populaires du 93 qui avaient pris l’habitude d’y venir à La Courneuve, et n’ont pas été remplacés, à cette étape, par celles et ceux du 91. Un site également compliqué d’accès pour les personnes d’un âge certain et/ou à mobilité réduite, au vu de la distance à parcourir à pied et quand le terrain se transforme en champ de boue… Résultat : la présence de beaucoup de jeunes, pas venus que pour faire la fête, comme on a pu s’en rendre compte au stand du NPA particulièrement fréquenté pour y prendre des infos, des stickers ou discuter plus précisément, voire participer aux débats.
Le stand du NPA a ainsi été un lieu de politique et de culture, avec le stand de la librairie La Brèche, où chacunE a pu prendre connaissance des récents (et moins récents) ouvrages s’inscrivant dans le champ des idées et des débats du mouvement ouvrier et de la pensée critique, dans toute leur diversité, et avec plusieurs initiatives organisées le samedi. En début d’après-midi, Alexander Neumann, enseignant en philosophie à l’Université Paris VIII, est ainsi venu présenter et discuter son ouvrage la Révolution et nous, suscitant intérêt, questions et échanges de qualité.
Plus tard dans l’après-midi, un débat sur la rentrée sociale et les perspectives à gauche s’est tenu, en présence de Sarah Legrain (députée LFI/Nupes), Céline Verzeletti (secrétaire confédérale CGT), Murielle Guilbert et Simon Duteil (co-déléguéEs nationaux de Solidaires), Aymeric Seassau (exécutif du PCF), et Mornia Labssi (collectif des quartiers populaires « On s'en mêle »), Christine Poupin assurant la représentation du NPA. Une discussion riche et animée, qui a montré la nécessité d’organiser ce type d’échange, en refusant la séparation artificielle entre « gauche sociale » et « gauche politique » — tout en respectant les rythmes, les préoccupations et l’autonomie de chacun. L’occasion de mesurer les convergences, les nuances et les divergences, mais aussi la préoccupation partagée de travailler à la construction d’une riposte de masse, unitaire, face au néolibéralisme-autoritaire de Macron, et de poursuivre et approfondir les discussions concernant la (re-)construction des outils de défense et d’organisation de notre classe, y compris sur le champ politique.
Succès de l’intervention de Philippe Poutou
En fin de journée, l’intervention de notre camarade Philippe Poutou a été particulièrement suivie et appréciée, dans un stand particulièrement jeune et plein à craquer. L’occasion de rappeler notre appréciation de la rentrée sociale et politique, de proposer des perspectives alliant construction des mobilisations contre Macron et ses politiques, dans l’unité et la radicalité, et initiatives et discussions posant la question de la construction d’une véritable gauche de combat, aussi fidèle aux intérêts des salariéEs et de la jeunesse que Macron l’est à ceux du patronat. L’occasion aussi de polémiquer avec ceux qui, à gauche, à l’instar de Fabien Roussel, reprennent à leur compte les antiennes du social-libéralisme, voire de la droite : un bien mauvais service à rendre à notre camp social.
L’intervention de Philippe avait été précédée d’une prise de parole concernant la situation en Ukraine, parce que nous sommes internationalistes, mais aussi parce qu’il nous semblait nécessaire de faire entendre un autre son de cloche, dans la fête de l’Humanité, concernant la solidarité avec le peuple ukrainien, malheureusement écrasée dans les débats « officiels » par les discours « pacifistes » renvoyant dos-à-dos les impérialismes et refusant de se positionner concrètement en soutien aux droits et à la résistance, armée et non armée, des UkrainienEs.
Notre stand a aussi été un lieu de fête, avec les désormais célèbres soirées « Marx, Engels, Lénine et Beyoncé », animées par notre camarade Tarik, et au cours desquelles la vigilance collective est de mise afin que chacun, et surtout chacune, puisse faire la fête en toute liberté, sans subir les comportements particulièrement oppressifs qui sont malheureusement de mise dans bien des événements festifs de la fête de l’Huma.
Au total, une petite réussite, et une étape importante dans les discussions, nécessaires, dans la gauche sociale et politique, pour relever la tête, faire face au rouleau compresseur Macron, à la menace de l’extrême droite, et offrir des perspectives politiques crédibles.