En Haute-Loire, la droite est majoritaire, mais elle fait profil bas, ne faisant pas apparaître le sigle UMP sur ses tracts et affiches. Il faut dire que la population du département s’est fortement mobilisée contre Sarko et sa loi sur les retraites. Les conseillers généraux PS n’ont pas brillé par leur opposition à la politique de la majorité départementale : ils ont voté à plusieurs reprises avec elle. Le conseiller régional d’Europe Écologie se déclare favorable à l’ouverture à la concurrence dans les transports. Dans ces conditions, il était impensable pour de nombreuses militantes et militants du mouvement social que le seul choix pour les cantonales soit de voter pour les roses pâles ou les verts clairs.Des discussions se sont engagées entre le NPA et les autres forces se situant à gauche du PS. Elles se sont conclues par un accord unitaire réunissant la Fédération, le Front de gauche, le NPA et le PCOF. Les listes « Une gauche de luttes et d’espoirs » sont présentes dans neuf cantons (sur dix-sept), avec une majorité de femmes comme titulaires.Elles se situent dans le prolongement du mouvement sur les retraites. Les 25 000 4 pages diffusés saluent l’aspect « exemplaire » de la grève en Haute-Loire : « la proposition de l’intersyndicale de la reconduire a été suivie d’effets dans de nombreux secteurs». Il indique que pour faire céder Sarkozy, il aurait fallu « que la grève s’étende et se généralise partout en France ». La liste unitaire appelle à sanctionner massivement la droite mais elle s’affiche aussi clairement indépendante du PS et d’EÉ-LV car « ils s’adaptent aux contraintes de la crise capitaliste» et « n’ont pas la volonté de changer ce système ». Les composantes d’ « Une gauche de luttes et d’espoirs » se sont engagées, si le PS obtenait la majorité, à conserver leur indépendance et à ne pas appliquer la solidarité de gestion avec lui.Elles défendent un programme social et écologique : gratuité des transports scolaires, plan d’isolation des logements, opposition à la gestion privée de l’eau et des déchets. Elles revendiquent que les fonds publics servent pour les collèges publics uniquement. Elles veulent aider les entreprises de l’économie sociale et solidaire et refusent de verser des subventions aux entreprises qui redistribuent leurs bénéfices aux actionnaires et génèrent la précarité. La liste unitaire met également en avant des revendications nationales : « pas question de faire payer la crise à la population, annulation de la loi sur les retraites, interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits, poursuite de la diminution du temps de travail, création massive d’emplois et augmentation des salaires… ». Elle affirme sa solidarité avec les révolutions démocratiques et sociales dans les pays arabes. Bref, voilà une campagne unitaire axée sur les luttes et l’anticapitalisme dans laquelle les militantEs du NPA prennent toute leur part. François Boudet