La prestation de Strauss-Kahn sur France 2, comme son interview par le Parisien, confirme qu’il mènera une politique pour la bourgeoisie.Ira, ira pas ? C’était évidemment la question soigneusement mise en scène dimanche soir sur France 2, à laquelle Dominique Strauss-Khan n’avait pourtant aucune réponse à apporter. Mais pour celles et ceux qui se sont attardés malgré tout devant leur téléviseur, on sait au moins à quoi s’en tenir : ce n’est pas de ce côté qu’il faudra aller chercher une quelconque politique de gauche ! Certes, DSK est préoccupé par la question sociale. Mais cela a été aussitôt pour faire l’éloge des « politiques raisonnables », lesquelles devraient permettre selon lui de « remettre les pays dans le droit chemin mais de façon juste ». Et côté justice, DSK s’y entend. Directeur général du FMI, il s’est permis de récuser toute « orthodoxie libérale » : c’est pourtant le FMI qui depuis trente ans a aidé les banquiers à étrangler les pays pauvres, en les obligeant à privatiser et à libéraliser leur économie pour mieux payer les intérêts de leurs dettes ! DSK nous assure désormais que « le FMI a changé ». Dans une longue interview donnée cette fois au Parisien, il s’explique davantage. À la question : « Quelle place reste-t-il pour nos services publics dans la mondialisation ? », la réponse est pour le moins originale : « Énorme ! D’abord il y a une place croissante pour les services publics mondiaux : le FMI, c’est un service public mondial ». Et de poursuive : « …dans notre société européenne, où le rôle des services publics est très important, je continue de penser que ce choix a toute sa place. À une seule condition, c’est qu’ils soient organisés de telle manière qu’ils soient compatibles avec une économie efficace. » C’est exactement ce que disent les libéraux. Et tout est de la même eau. Sur la mise en cause de la retraite à 60 ans, il n’a aucun regret : « Ce que j’ai dit il y a huit mois et qui ne concerne pas seulement la situation française demeure vrai. » Une façon de prévenir que, quel que soit le gouvernement en 2012, non seulement les réformes libérales de la droite ne seront pas mises en cause mais elles seront probablement aggravées. Si DSK tient à se présenter en futur chef d’État responsable… devant la bourgeoisie, c’est que la situation elle-même le lui impose. La crise économique n’est absolument pas surmontée, mais les capitalistes font tout pour faire supporter les sacrifices aux classes populaires. Jean-Claude Trichet, le directeur de la Banque centrale européenne, y est allé aussi de sa petite phrase au moment où DSK était interrogé : « Augmenter les salaires serait la dernière bêtise à faire ». Ce qui revient en réalité à baisser le pouvoir d’achat des classes populaires. Car les mauvaises nouvelles s’enchaînent vite. Dernière annonce en date : une hausse possible des tarifs de l’électricité de 30 % d’ici 2015 ! Des millions de familles pourtant n’arrivent déjà plus à se chauffer correctement ! Il ne reste donc pas d’alternative que de descendre à nouveau dans la rue, très vite, tous ensemble ! C’est la seule solution si nous ne voulons pas payer les frais de leur crise.Jean-François Cabral
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