Les 10 et 17 juin auront lieu les élections législatives. Dans la suite de l’élection présidentielle, au PS on veut confirmer ; à droite on veut limiter la casse.Après la défaite de Sarkozy, les élections législatives revêtent un enjeu particulier pour la majorité sortante : sauver un maximum de sièges sur les 305 actuels. Pour réussir, les ténors de l’UMP ont décidé de mettre en stand-by leurs désaccords, critiques et querelles personnelles. L’ordre du jour est officiellement à l’unité.Avant même que le programme soit bouclé, l’UMP n’a qu’un mot d’ordre pour mobiliser ses électeurs : « l’équilibre des pouvoirs ». Cinq raisons sont données en boucle pour voter contre la gauche : « le renoncement à la règle d’or » budgétaire, le droit de vote aux immigrés aux élections locales, « la menace qui pèse sur la filière nucléaire », le « matraquage fiscal des classes moyennes » et le retour de la retraite à 60 ans (pour les carrières longues). Les sièges des députés UMP sont d’autant plus menacés que le FN compte jouer les trouble-fête. Il aborde les élections législatives avec confiance car le résultat obtenu par Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle lui permet d’espérer être présent dans plus de 350 circonscriptions au second tour des législatives. De nombreuses triangulaires sont possibles et pourraient être fatales à l’UMP et permettre ainsi au FN, de faire leur grand retour à l’Assemblée nationale après plus de quatorze ans d’absence.
Les socialistes, quant à eux, n’ont qu’un seul mot d’ordre depuis la victoire de leur candidat : « donner une majorité au président de la République » afin qu’il puisse « gouverner ». Il ne faut pas que les législatives soient des élections de « blocage », répètent-ils en boucle depuis le 6 mai dernier. La question pour le PS est donc de confirmer la victoire présidentielle.
Forts de leur accord scellé à l’automne avec le PS, mais handicapés par le faible score d’Eva Joly, Europe Écologie-Les Verts compte obtenir entre 18 et 24 députés, contre 4 sortants, de quoi former un groupe parlementaire.
Le Front de Gauche, avec les 11,10 % de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, veut aussi jouer sa carte et espère un groupe renforcé jusqu’à une trentaine de députés (19 sortants dont 16 PCF et apparentés). Il va discuter avec le PS là où le FN pourrait empêcher la gauche d’être présente au second tour, proposant « un bouclier antidroites ».
Pour notre part, les législatives seront la conclusion logique de notre campagne présidentielle, son prolongement indispensable. Elle se construira autour du refus de toute austérité de droite comme de gauche, le refus de payer la dette, l’exigence de son annulation et l’expropriation des banques pour créer un service bancaire unique. Elle se développera dans la perspective de la construction d’une force d’opposition de gauche, pour battre la droite et le FN. C’est pour défendre cela que le NPA sera présent dans 350 à 400 circonscriptions.
Sandra Demarcq