Publié le Mercredi 9 janvier 2019 à 12h00.

Face à la politique de la matraque, mobilisation !

Le degré atteint par les violences policières et la répression judiciaire inédite que subit le mouvement des Gilets jaunes est révoltant. Le 17 décembre, Amnesty International dénonçait ainsi dans un rapport « l’usage excessif de la force lors des manifestations des Gilets jaunes ». Et depuis, la situation ne s’est guère améliorée, le pouvoir ayant de toute évidence décidé de jouer l’épreuve de force face à un mouvement qu’il n’arrive pas à endiguer. 

Depuis le début de la mobilisation, les violences policières ont fait, un peu partout dans le pays, au moins une morte et des dizaines de blesséEs graves : des tirs de flashball ou de grenades de désencerclement arrachent des mains, crèvent des yeux, brisent des mâchoires… Bref, les policiers et les gendarmes blessent, souvent gravement, des personnes qui, en général, n’ont rien fait d’autre que de se trouver dans un rassemblement ou une -manifestation de Gilets jaunes…

La répression comme outil majeur

Des matraquages en règle ont lieu et les images de violences policières contre des manifestantEs isoléEs, et souvent à terre, se multiplient. Amnesty explique ainsi : « Des récits de victimes et de témoins, ainsi que des vidéos que nous avons examinées montrent que la police a fait un usage inapproprié des flashball, en tirant sur la foule. Elle a aussi lancé des grenades de désencerclement, qui ne devraient jamais être utilisées dans des opérations de maintien de l’ordre. » Si l’on ajoute à cela les nombreuses violences policières contre les lycéenEs et l’humiliation infligée aux élèves de Mantes-la-Jolie, on est amené à conclure que la répression policière constitue un outil majeur auquel ont recours Emmanuel Macron et son gouvernement contre la contestation sociale justifiée et salutaire dont ils font l’objet. L’achat par le pouvoir d’un stock inédit de grenades lacrymogènes, et l’acquisition récente de 450 lanceurs de flashball multi-coups et de 1 280 nouveaux lanceurs mono-coups, montrent bien que la violence et la répression voulues par le gouvernement sont appelées à s’aggraver dans un proche avenir.

Arrestations préventives

Le pouvoir a en outre décidé d’une utilisation de plus en plus systématique des arrestations préventives, héritage de Sarkozy, qui permet de placer en garde à vue sur simple présomption. Les chiffres sont affolants : entre le 17 novembre et le 17 décembre 4 750 personnes ont été placées en garde à vue (dont 3 003 en régions), sur ce nombre 3 747 subissent des poursuites judiciaires, dont 697 en comparution immédiate, qui ont abouti à l’emprisonnement de 216 personnes (190 en régions). Commentaire d’Amnesty : « Les forces de l’ordre semblent avoir adopté une tactique délibérée consistant à installer des barrages pour fouiller toutes les personnes qui se rendaient aux manifestations, afin de confisquer les équipements de protection des manifestants, des journalistes et même du personnel médical. […] Le port d’équipements de protection contre les gaz lacrymogènes, les flashball ou les grenades de désencerclement ne saurait être assimilé à une intention de commettre des violences, et les personnes arrêtées uniquement pour ce motif doivent être libérées. »

Une vaste campagne à mener

Il y a urgence à lancer une vaste campagne unitaire pour dénoncer cette politique et imposer :

– une amnistie générale et sans condition pour toutes les victimes de la répression policière et judiciaire exercée par le gouvernement Macron ;

– l’abandon et l’interdiction de toutes les armes dites non létales mais dont l’utilisation conduit à des mutilations ou à des mortEs, telles que les flashball et les grenades de désencerclement ;

– que la lumière soit totalement faite sur les chaînes de commandement responsables des violences policières ayant abouti à des blessures de manifestantEs.

Le NPA a décidé de prendre tous les contacts nécessaires avec les organisations démocratiques et du mouvement ouvrier pour réaliser une campagne unitaire de masse sur ces questions, en solidarité notamment avec les victimes de la répression. Il en va des droits démocratiques les plus élémentaires, à commencer par celui de manifester et de contester la politique antisociale du -gouvernement Macron-Philippe. 

CorrespondantEs