Publié le Jeudi 27 avril 2023 à 09h56.

Ganges : « Macron, nous aussi, on va passer en force ! »

Voila un bel exemple des mots d’ordre qu’ont scandé les 2000 manifestantEs venus accueillir Macron en visite le 20 avril au collège de Ganges, petite ville de l’Hérault (4000 habitants...), à deux pas des Cévennes. A-t-il choisi, par cynisme, ce collège en fonction de son nom, le collège... Louise Michel ?!

Dès l’annonce de sa venue, la mobilisation a démarré, dans l’Hérault et le Gard, à l’appel, entre autres, de la CGT et du Collectif Ganges Solidarité déjà fortement engagé contre la fermeture de la maternité locale. L’aéroport de Montpellier-Fréjorgues a été privé d’électricité juste avant l’atterrissage du président, et la rencontre au sein du Collège a dû se tenir dans la cour, faute une fois encore d’électricité. Ces coupures ont été clairement revendiquées par la CGT.

La présence des gendarmes aux portes et à l’intérieur de la ville, très tôt, a été impressionnante. Des fouille des sacs ont été effectuées sur les personnes voulant pénétrer dans le périmètre. Des casseroles, couvercles et autres cuillères ont été confisquées. La Préfecture, devant le tollé provoqué par cette ridicule « interdiction des dispositifs sonores portatifs » a d’ailleurs a dû désavouer ses agents, assurant que « les gendarmes ont mal compris la consigne ». Ça n’a pas empêché un vacarme énorme pendant plusieurs heures.

RegroupéEs devant la mairie, les manifestantEs se sont ensuite dirigés vers le collège. Ils et elles ont par deux fois fait reculer les gendarmes et leurs boucliers, qui ont envoyé bombes et grenades lacrymogènes pour faire reculer la manifestation. Des lacrymogènes qui, avec l’aide du vent, se sont retournéEs contre les policiers !

La foule a été imposante, donc, avec une présence syndicale très large, puisque ça allait de la CFTC à la CNT, incluant l’UNSA, la CFDT, la CFE-CGC, la Confédération paysanne et un très forte participation de la CGT.

Pendant qu’une partie du rassemblement restait devant la mairie, une autre faisait plusieurs fois le tour de la ville en cortège funéraire portant le cercueil de la démocratie.

Une grande banderole résumait assez bien le sentiment général : « Gardarem les retraites, la démocratie, la planète ». Le courant a été coupé par la CGT énergie dans le collège où Macron est passé. Macron a fini par partir, son cortège bloquant au passage le rond point desservant la route entre Ganges et Montpellier. Notre courageux président n’a pas voulu tenter le « bain de foule ». La large unité et la colère visible des manifestantEs, ainsi que le souvenir de son bref séjour en Alsace, n’y sont sans doute pas pour rien. En revanche, des arrestations de jeunes et divers manifestantEs ont eu lieu.

Que Macron sache que partout où il renouvellera une opération de ce genre, la réponse sera la même : « Macron dégage! ».