La propos tenus par Guéant devant le congrès de l’UNI, organisation étudiante proche de la Droite populaire, la droite de l’UMP, affirmant que « toutes les civilisations ne se valent pas » sont une véritable provocation.
Le ministre de l’Intérieur fait semblant de s’étonner de la polémique qu’il a déclenchée. L’hypocrite ! Le choix des mots est calculé, la suite de son argumentation visant ouvertement la communauté musulmane le prouve s’il en était besoin. Au point que même Alain Juppé s’est senti obligé de dire que la formule était « inadéquate ». Inadéquate ? Pas pour Guéant et Sarkozy qui le soutient. S’ils ne savent pas s’ils réussiront à écarter Marine Le Pen de la campagne présidentielle, ils veulent gagner son électorat. En bon démagogue, Sarkozy oscille du populisme de droite à l’extrême droite populiste... Guéant n’est que son homme de main, un ministre de l’Intérieur zélé pour faire le sale boulot, sans états d’âme, prêt à tout. Ses propos flattent les préjugés xénophobes et racistes, visent à stigmatiser les populations d’origine étrangère et oublient les ravages, les guerres et les crimes du colonialisme et de l’impérialisme contre les peuples opprimés perpétrés au nom de « la civilisation occidentale » avec la bénédiction de l’Église.
Hollande n’a pas trouvé d’autre réponse que « Guéant ferait mieux de s’occuper de la société plutôt que de faire des phrases sur la civilisation » ! Il fait semblant de ne pas comprendre pour s’indigner : « Moi, je fais de la sécurité un enjeu au quotidien ».
Au lieu d’accuser, il vient sur le même terrain que son adversaire comme si, sérieusement, il s’agissait de « cette question de l’insécurité qui intéresse beaucoup de nos concitoyens ». Le souci de Sarkozy et Guéant n’est ni la civilisation ni la sécurité des citoyens mais bien la lutte pour le pouvoir, pour imposer leur politique au service des classes dominantes.
Les petites phrases des Guéant, Sarkozy et Le Pen sont un poison. Ils veulent diviser le monde du travail pour mieux faire passer leurs attaques. Le seul antidote, l’unité des travailleurEs, quelle que soient leur origine, leur « civilisation », leur couleur de peau.
Yvan Lemaitre