En cette semaine d’anniversaire de l’élection de François Hollande, membres du gouvernement et députés socialistes s’agitent pour clamer haut et fort que l’heure n’est pas au bilan. Ce mardi, Hollande lui-même l’a dit : « je demande à être jugé à la fin de mon quinquennat ». Pourtant, la politique menée par les socialistes depuis leur retour au pouvoir est parfaitement cohérente...
Outrepassant largement un programme pour lequel les électeurs n’avaient déjà manifesté guère d’enthousiasme, Hollande n’a eu de cesse de donner des gages au patronat et à la bourgeoisie. Hollande « an I » a vu la ratification du TSCG, la mise en place du « pacte de compétitivité » et la destruction du code du travail avec l’ANI. Hollande « an II » a connu la contre-réforme des retraites et le « pacte de responsabilité ». Pour nous, le bilan est sans appel et il est très déséquilibré : des poches remplies pour le patronat et quelques crans de plus à la ceinture pour la population.
Loin d’avoir effectué un tournant « social-démocrate » comme il le claironnait fièrement en décembre, le président a surtout mené une politique néolibérale dans la droite ligne de celle prônée par la commission européenne. Comme en Grèce, en Italie, en Espagne, le gouvernement Hollande ajoute de l’austérité à l’austérité, avec pour conséquence une accentuation de la récession, une augmentation du chômage et une paupérisation des populations.
Et malgré une cuisante défaite aux municipales et un Front national au plus haut dans les sondages, la nomination de Manuels Valls à Matignon confirme l’orientation néolibérale de Hollande. Et ce ne sont pas la vaines agitations de certains députés socialistes ou de EÉLV qui vont infléchir la ligne politique d’un parti qui a fait le choix de laisser sur le carreau les classes populaires. Et Hollande n’a qu’un regret : « J’aurais pu aller plus vite » !
« Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait dès le lendemain des lendemains qui chantent », rajoute Hollande. Nous non plus ! Comme le NPA essaye de s’y atteler depuis deux ans, il faut s’opposer à ce gouvernement, dans la rue et dans les urnes. Partout où c’est possible, avec toutes les organisations, les associations, les syndicats, impulsons des pôles de résistance, construisons une opposition de gauche. Ne pas laisser le champ politique à la droite et à l’extrême droite et donner des perspectives, un nouveau souffle, à toutes celles et ceux qui n’en peuvent plus. Bref, souffler sur les braises, et pas les bougies !
Camille Jouve