De plus en plus soucieux de faire parler de lui, François Hollande vient de publier un livre intitulé Répondre à la crise démocratique.
Avec les Gilets jaunes, on pouvait croire que les politiciens avaient un peu compris qu’il y a quelque chose qui cloche dans la monarchie « républicaine » de la 5e République. Mais, aux aspirations à plus de démocratie notamment traduites, quoi qu’on en pense, dans la revendication du RIC, Hollande répond par des propositions qui vont à l’inverse.
Il avance d’abord le renforcement des pouvoirs du président dont le mandat serait allongé à 6 ans (au lieu de 5 aujourd’hui) et renouvelable une fois. Le poste de Premier ministre serait supprimé. Les députés seraient élus tous les 4 ans sans aucune dose de proportionnelle. Autre proposition : la possibilité de « référendum d’initiative exclusivement parlementaire » : aux oubliettes, non seulement le RIC mais le RIP (référendum d’initiative partagée mis en place en 2008 par Sarkozy), support de la campagne contre la privatisation d’Aéroports de Paris.
On peut ricaner de ces propositions et des déclarations ronflantes de Hollande telles que « Notre pays a besoin d’autorité mais aussi de responsabilité, d’équilibre, de respect et d’engagement » venant d’un individu qui commencé sa campagne en déclarant « Mon véritable adversaire, c’est la finance » et terminé son mandat en faisant matraquer les opposantEs à la loi El Khomri.
Mais tout cela traduit une réalité fondamentale : de droite ou de « gauche », les forces politiques gouvernementales veulent un État fort capable de faire face à toute contestation des politiques capitalistes.
Pour démocratiser réellement, il faudrait supprimer la Présidence de la République et mettre en place une Assemblée élue à la proportionnelle, devant laquelle le gouvernent serait responsable. Députés et ministres seraient payés au salaire moyen et révocables. La démocratie suppose la remise en cause du pouvoir capitaliste tant dans l’entreprise que la société. C’est tout l’inverse des propositions de Hollande qui espère sans doute se refaire une santé, sur la base de l’impopularité de Macron.
Henri Wilno