Hollande est un président heureux. Certes, les sondages sont au plus bas, mais il affiche un optimisme bonhomme. Un beau mois de juillet, le Tour de France, la Coupe du monde, quoi de mieux pour une président normal. Puis, un superbe 14 juillet commémorant la prise de la Bastille et la première grande boucherie impérialiste mondiale. De quoi prendre la dimension de l’histoire.Sauf qu’il n’avait rien à dire.Il avait annoncé que la croissance serait au rendez-vous. Si, si, elle est là mais trop fragile… Il avait annoncé l’inversion de la courbe du chômage, « et puis ce n’est pas venu ». Il devait faire du dialogue social sa boussole, il ne réussit qu’à dialoguer avec le patronat et les banques. Il se voulait offensif, plein d’autorité, et le voilà qui s’efface devant son Premier ministre. Il se disait adversaire de la finance et le voilà réconcilié avec « son amie ».Mais tout va bien, il garde le cap et réforme, et réforme encore... pour le compte du Medef. Il garde le cap du Pacte de responsabilité et voudrait laisser croire qu’il y aura des contreparties. Mais plutôt que des contreparties, nous aurons en prime les 50 milliards d’économies au détriment de l’éducation, de la santé, des services publics. Mais il faut réformer, privatiser… Et pour fournir une main d’œuvre quasi gratuite et facilement exploitable au patronat, il promet de tout faire pour développer l’apprentissage. « Il y a plus de Français qui payent l’impôt sur le revenu aujourd’hui qu’il y a 5 ans », reconnaît-il. Oui l’impôt touche aujourd’hui bien plus de bas revenus, mais quand il dit vouloir baisser les impôts, ce n’est pas d’eux dont il parle.Garder le cap, oui, garder le cap de la défense des intérêts des classes dominantes contre les travailleurs et les peuples.Toute honte bue, cynique, Hollande a rappelé son soutien à l’État d’Israël qui répand, sous ses bombardements, la mort et la terreur parmi les enfants, les femmes, les hommes, qu’il a contraint de survivre dans le camp qu’est la Bande de Gaza. Et il se félicite du succès de l’intervention militaire au Mali pour annoncer une intervention permanente de 3 000 soldats dans toute la région du Sahel.Hollande, c’est le cap des réformes et des guerres contre les travailleurs et les peuples. Notre adversaire a bien un visage et un nom, c’est ce gouvernement du Medef.
Yvan Lemaitre