Le premier tour des élections législatives a conforté le PS au pouvoir, malgré des premières mesures bien loin des besoins de la population. Il faut continuer de se débarrasser de la sarkozye, et construire l’unité et les luttes à venir.Pour clore cette séquence électorale, il faut réserver à l’UMP le même sort qu’à Sarkozy : qu’ils dégagent ! Quant à l’extrême droite, il faut la battre, la combattre pied-à-pied et durablement. Les 400 candidatEs présentéEs ou soutenuEs par le NPA ont contribué à montrer une autre gauche que la gauche gouvernementale face à la droite et à l’extrême droite. Car en virant la droite, nous voulons aussi nous débarrasser de sa politique. Mais au-delà des mesures symboliques du gouvernement Ayrault, comme l’abrogation de la circulaire Guéant contre les étudiantEs étrangerEs ou la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs et des peines planchers, le compte n’y est pas, et de loin.Avec une pichenette de 70 euros, on est très loin des 1 700 euros nécessaires pour vivre correctement. Le décret qui ramène la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans et qui ont cotisé tous leurs trimestres, est une mesure de justice élémentaire mais elle ne concerne que 110 000 personnes. Cette mesure accepte pour l’essentiel la loi que nous avons combattue par millions dans les rues à l’automne 2010, elle ne remet pas en cause l’allongement de la durée de cotisation que nous refusions toutTEs ensemble. Le gouvernement annonce une négociation sociale, mais nous savons qu’il faudra bien autre chose que le « dialogue social » pour contraindre les patrons à financer sur leur profits, par une augmentation de leurs cotisations, la retraite à taux plein à 60 ans avec 37,5 annuités pour touTEs. Quant aux licenciements, le gouvernement se refuse à légiférer de façon globale, se limitant au cas par cas.L’Unité et les luttesIl faudra construire une mobilisation encore plus puissante et plus déterminée que celle qui a échoué il y a deux ans. Les mobilisations et surtout leur convergence seront indispensables contre les plans de licenciements, pour le retour sur les suppressions d’emplois dans les services publics et la création de milliers de nouveaux postes… Sur tous les fronts, il faut retrouver sans attendre le chemin de l’unité et des luttes, car le changement sera celui que nous imposerons. Rien ne nous sera donné. Dans ce contexte inédit, avec un gouvernement de gauche confronté à une crise mondiale sans précédent, un mécontentement croissant, la seule issue dépend des mobilisations sociales et politiques dans les entreprises et dans la rue.Si la droite a de bonnes chances d’être battue, l’extrême droite, quant à elle, progresse et polarise la droite. Entre l’UMP et le FN, la bataille pour prendre le tête d’une droite populiste, autoritaire et xénophobe est ouverte, avec la surenchère pour défendre les frontières, le « vrai » travail, la famille et la France, et stigmatiser l’immigration, les musulmans et « l’étranger » en général. Notre responsabilité est de ne pas laisser à la droite de la droite le monopole de l’opposition au futur gouvernement, de construire une opposition à la gauche du gouvernement Hollande-Ayrault en cherchant à fédérer toutes les forces qui ne participent pas et ne soutiennent pas la majorité présidentielle, dans un front politique contre l’austérité pour sortir de la crise en remettant en cause le pouvoir des grands groupes industriels et financiers. Construire une opposition de gaucheLe NPA a proposé de les rencontrer à toutes les organisations de la gauche antilibérale, anticapitaliste, révolutionnaire (Front de Gauche, LO, Alternatifs, Alternative libertaire, MOC…). Notre démarche s’adresse aussi aux mouvements politiques des quartiers populaires ou aux organisations du mouvement social qui le souhaitent, elle ne s’arrête pas aux seules organisations. Elle prend en compte et s’adresse à toutes les nouvelles formes de radicalisation, notamment dans la jeunesse – mouvements type Indignés. Cette proposition d’opposition large, quel que soit le nom qu’on lui donne, est un front de lutte, d’action, autour d’objectifs politiques, qui reprennent les urgence sociales, écologiques, internationalistes : pour l’abrogation des mesures phares du quinquennat de Sarkozy, des lois antisociales, liberticides et xénophobes, des attaques contre les services publics, pour l’abandon des grands projets (Lignes à grande vitesse, EPR, aéroport de Notre-Dame-des-Landes…) ; pour l’interdiction des licenciements et l’augmentation des salaires – Smic à 1 700 euros ; contre la ratification du pacte européen de stabilité budgétaire ; contre l’extrême droite pour l’égalité des droits. Dans les élections présidentielle et législatives nous n’avons pas eu les scores espérés. Mais nous avons défendu une perspective de luttes, d’unité, d’opposition de gauche, une perspective qui reste nécessaire aujourd’hui. Alors il ne faut rien lâcher !
Olivier Besancenot, Philippe Poutou, Christine Poupin