Le deuxième congrès du Parti de gauche a validé l’orientation de cette organisation dans le Front de gauche et a réaffirmé la nécessité d’une révolution citoyenne comme solution aux politiques libérales et à la crise. Jean-Luc Mélenchon a réuni autour de lui l’ensemble des militantEs.Du 19 au 21 novembre, se tenait au Mans (Sarthe) le deuxième congrès du Parti de gauche, rassemblant environ 700 déléguéEs. L’objectif de ces trois jours était de consolider l’orientation et les statuts du parti tout en préparant le terrain pour 2012. Et pour y arriver, tout avait été pensé dans le moindre détail. Une préparation minutieuse qui ne laissait guère de place à l’improvisation et donnait parfois l’étrange sensation d’assister à un meeting. Les intervenantEs se sont succédé à la tribune tout au long du week-end pour rappeler les points fondamentaux de l’identité politique du PG : refus des politiques libérales, féminisme, laïcité, internationalisme… Vendredi, le congrès s’ouvrait sur le rapport d’activité et la satisfaction des deux années écoulées, celle d’avoir su « prendre des risques » (la constitution du Front de gauche qui n’a donné lieu à aucune intervention de déléguéE). Puis venaient la modification des « statuts transitoires » et la présentation du texte « Le parti que nous voulons ». Une commission d’une dizaine de membres du Bureau national (BN) avait recensé les amendements, intégré certains, réécrit et rejeté d’autres pour n’en retenir que quelques-uns à soumettre au vote des déléguéEs. Le non-cumul des mandats électifs et l’impossibilité d’enchaîner plus de deux mandats d’éluEs (amendements votés majoritairement) a fait sortir le président du PG de ses gonds ! Samedi s’ouvrait sur la présentation de la motion d’orientation centrée sur les développements de la crise, l’écologie, la crise politique européenne et française, la nécessité d’une « révolution citoyenne » et enfin la construction – et l’élargissement – du Front de gauche autour du « programme partagé » comme solution… pour terminer sur les échéances électorales. Un amendement intégrant les mobilisations sur les retraites et des propositions politiques : en finir avec la Ve République, pour une assemblée constituante, était proposé par le BN. Peu de débat, peu d’analyse, mais un leitmotiv : le référendum !Après une série d’interventions, la commission des débats présentait ses travaux : sur les 130 amendements issus des comités, certains ont été intégrés et d’autres, relevant du programme, ont été écartés pour être éventuellement intégrés dans des fiches programme. Restaient trois amendements soumis au vote. Seul celui présenté par le BN a été plébiscité et la motion d’orientation générale a été adoptée par 460 voix pour, 1 contre et 31 abstentions, dans une ferveur générale. Convaincus de jouer la « bonne carte » avec Mélenchon, les congressistes, hypnotisés par leur président, n’ont eu de cesse de scander l’unité, celle où ils verraient bien le NPA, pour mener à bien leur révolution citoyenne. L’unité pour un projet réformiste réactualisé qui pose des conditions au PS pour participer à un gouvernement, comme s’il y avait des chances que DSK ou Martine Aubry reprennent à leur compte, par exemple, la rupture avec le traité de Lisbonne...Nul ne peut le nier, ce discours séduit. Mélenchon a tout naturellement prôné la « refondation républicaine des institutions et de la société » dans son monologue dominical, qui, pour une fois caressait dans le sens du poil le PCF. Oui, le PG grandit, se structure, grossit (avec près de 8 000 adhérents et 290 comités) et se féminise (avec Martine Billard comme coprésidente et Mélenchon en guest-star), en rêvant d’un Front de gauche fort comme en Amérique latine, cette autre gauche seule capable de proposer l’alternative. Mélenchon, en bon politicien, a prouvé qu’il était déjà prêt pour 2012. Tribun, il a rassemblé l’ensemble de son organisation autour de lui dans un congrès réglé comme du papier à musique. Joli tour de force. Mais qui ne résout aucun des problèmes politiques posés par la situation.Coralie Wawrzyniak
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