Du 10 au 11 février 2025, Paris a accueilli le « Sommet pour l’action sur l’IA » : un rassemblement des élites politiques et économiques censé définir l’avenir de l’intelligence artificielle.
Présenté comme une opportunité pour positionner la France et l’Europe sur l’échiquier mondial de l’IA générative, cet événement est une nouvelle offensive des classes dominantes pour imposer cette technologie au service du capitalisme, de l’exploitation et du contrôle social.
Sous couvert de coopération internationale et d’innovations technologiques, ce sommet a réuni des représentants des puissances impérialistes, des multinationales du numérique et des industries utilisatrices comme celle de l’armement. Parmi eux, les figures de Google, OpenAI, géré par Microsoft, Amazon, mais aussi des chefs d’État réactionnaires comme Narendra Modi ou des représentants d’Israël, venus vendre leur expertise en matière d’IA militaire et de surveillance des populations sous occupation.
Sans surprise, la question de la gouvernance et du choix démocratique autour de ces technologies ou de leur impact social et écologique n’était pas à l’ordre du jour. Ce sommet n’était rien d’autre qu’une réunion de patrons et de politiciens capitalistes cherchant à renforcer leur domination à travers l’IA.
Des mobilisations contre l’accaparement capitaliste de l’IA
Des associations, des syndicats et des collectifs militants se sont organisés pour dénoncer le projet de société que porte l’IA. Des manifestations et actions de blocage ont eu lieu aux abords du sommet, malgré une répression féroce de la part des autorités. Des collectifs, des syndicats de travailleurEs du numérique, ainsi que des organisations écologistes et de défense des libertés ont dénoncé l’hypocrisie du gouvernement français et de l’Union européenne.
Car derrière les discours sur une « IA éthique », c’est bien une course au profit et au contrôle qui est engagée. Les grandes entreprises du numérique, financées par les États capitalistes, accélèrent l’intégration de l’IA générative dans tous les domaines : surveillance généralisée, automatisation du travail, militarisation… Le tout en exploitant sans vergogne des travailleurEs précaires dans les pays du Sud global, chargéEs d’annoter et de nettoyer les bases de données d’apprentissage pour quelques centimes de l’heure.
Les algorithmes sont déjà utilisés pour intensifier le contrôle social des classes populaires : détection automatisée des « fraudeurs » aux allocations, vidéosurveillance algorithmique, tri des dossiers pour l’accès à l’université ou au logement social… Cette technologie n’est pas neutre et ne le sera jamais.
Paris, capitale de la tech au service du capitalisme ?
Emmanuel Macron et son gouvernement tentent depuis plusieurs années de faire de la France une « start-up nation », où les entreprises du numérique seraient les fers de lance de l’économie nationale.
En ouvrant grand ses portes aux multinationales de l’IA, la France s’aligne sur la stratégie des États-Unis et de la Chine : une course effrénée à l’intelligence artificielle sans aucune considération pour ses effets sociaux et environnementaux. Pourtant, l’Europe ne peut rivaliser avec ces géants. Toute tentative de « souveraineté technologique » européenne dans ce cadre est illusoire.
Le gouvernement veut nous faire croire que l’IA est un outil au service du bien commun. L’IA est un instrument, et entre les mains de l’État capitaliste et des grandes entreprises, elle ne servira qu’à nous surveiller, nous exploiter et nous contrôler davantage au détriment de l’environnement et des emplois.
Une riposte sociale et révolutionnaire
Nous refusons de voir l’IA développée pour servir les intérêts des multinationales et des États autoritaires. Nous refusons un monde où les algorithmes décident de notre avenir, où la surveillance est omniprésente, où les travailleurEs voient leur travail dénaturé et intensifié par l’IA.
Seule une lutte sociale massive, unie entre travailleurEs du numérique, mouvements écologistes, syndicats et organisations anticapitalistes, pourra stopper cette fuite en avant vers un monde ultra-surveillé et déshumanisé. Face à l’IA des patrons et des États, imposons une IA pour le peuple, démocratique et libératrice !
Amel