Comme on le dit en Limousin, « c’est après la foire qu’on compte les bouses ». C’est à partir de cet adage que nous pouvons faire un début de bilan.Premier round : débat dans les comités du Limousin afin de poursuivre les discussions unitaires avec les composantes de la gauche du PS. Près de 70 % des militant-e-s valident cette option. Deuxième round : débat avec le PCF et le PG pour un accord programmatique, la liberté de vote des élu-e-s et une répartition équilibrée des différentes composantes, dans un contexte où 80 % des militants du PCF ont voté pour des listes autonomes. Troisième round : une campagne unitaire de terrain, qui se termine par un résultat de premier tour de 13,13 %.Quatrième round : discussion avec le PS sur la possibilité d’une fusion démocratique, en commençant préalablement par expliquer aux barons socialistes que nous étions prêts à discuter les points politiques sur lesquels nous pourrions être en accord, mais qu’en tout état de cause, la liberté de vote était incontournable. Refus de leur part de discuter, refus de la proportionnelle et d’intégrer le NPA. Cinquième round : nous refusons cette hégémonie et cette ségrégation politique. L’ensemble de la liste décide de partir sur une triangulaire. Une campagne rapide où l’ensemble des militant-e-s du PCF, NPA, PG, et des Alternatifs font bloc. Un meeting organisé en 48 heures avec près de 2 000 participants dans une ambiance survoltée et la présence de Jean-Luc Mélenchon, Alain Krivine, Patrice Bessac et Roland Meirieux. Le vote du deuxième tour se solde par 19,1 % c’est-à-dire 20 000 voix de plus qu’au premier tour. Avec deux élu-e-s, Stéphane Lajaumont et Véronique Momenteau, le NPA entre dans le conseil régional aux côtés des trois élu-e-s du PCF et de celui du PG. Pendant toute cette campagne, le NPA du Limousin a défendu le programme du NPA, ni plus ni moins, et s’est conduit comme un partenaire à la fois tenace sur ces principes et ses fondamentaux, mais également prêt au compromis, ce qui est une évidence quand on recherche l’unité. Au fur et à mesure de la campagne, une relation de confiance entre les différents partenaires s’est installée. Une double révolution culturelle pour le Parti communiste du Limousin. Accepter cette unité avec le NPA, puis accepter de rompre les derniers liens avec le PS alors qu’ils étaient sur une liste commune dans la mandature précédente. On ne peut pas dire que cette union a fait le bonheur de la direction du PCF. En effet, comment expliquer que « cette liberté de vote » accordée par les militants du PC du Limousin au NPA était refusée dans d’autres régions qui recherchaient le même accord. De même, la direction du NPA pouvait difficilement nous soutenir avec vigueur, n’ayant pas défendu cette même « liberté de vote » dans les discussions nationales. Alors oui, « c’est possible » comme le dit notre slogan, oui il faut « tout changer » y compris nos a priori et certaines habitudes d’un autre âge. Et « rien lâcher » sur nos valeurs, celles qui ont été la cohérence de cette campagne comme les mots de ces nombreuses personnes nous disant relever enfin la tête, être fiers de se battre pour la gauche, de pouvoir faire enfin un véritable choix qui donne de l’espoir pour l’avenir mais également pour le présent. « Se faire honneur » comme on le dit par chez nous et c’est avec l’ensemble du NPA que nous le partageons. Christian Nguyen