Le collectif « J’y vais / Ni ere banoa », composé de 23 organisations dont le NPA, appelle à manifester le 14 juin à Bayonne en faveur du processus de paix au Pays basque. Pour la résolution politique, démocratique et pacifique du conflit, le mot d’ordre central en est : « Droits de l’homme – Résolution – Paix ».
Depuis la déclaration d’Aiete pour la paix signée par des « personnalités » internationales (dont Kofi Annan) le 17 octobre 2011, suivie trois jours plus tard de l’annonce par l’ETA de l’arrêt définitif de la lutte armée, le Pays basque connaît une opportunité historique de résoudre un conflit qui dure depuis plus d’un demi-siècle. Mais le processus en cours reste à sens unique... En effet, si la société basque et ses organisations œuvrent à la paix, les États espagnol et français refusent toute négociation et persistent dans la répression, voire l’accentuent. Les arrestations, les procès, les mandats d’arrêt européens continuent. En septembre dernier, l’État espagnol a rendu illégal Herrira, association d’aide aux presos (prisonnierEs politiques basques, au nombre de 514 dont 110 dans les prisons françaises). L’association de familles de presos et d’exiléEs politiques basques Etxerat souligne une situation encore plus dure depuis 2011 pour les prisonnierEs gravement malades : 13 des 14 demandes de placement en régime atténué pour maladie grave ont été refusées (et la seule acceptée a été annulée par la suite), alors que, les années précédentes, les 12 demandes faites avaient été acceptées. Une bonne nouvelle cependant : la Cour européenne des droits de l’homme est intervenue pour invalider la jurisprudence 197/2006 en Espagne (qui permet d’allonger la durée d’incarcération et s’applique de façon rétroactive) ce qui a obligé l’État espagnol à libérer une cinquantaine de presos à l’automne 2013.
Acteurs conscients du processusDans cette situation, les prises de position en faveur de la paix, les forums où interviennent des « experts » internationaux, les rassemblements et manifestations, se multiplient des deux côtés de la frontière. C’est dans ce contexte que le collectif inscrit la manifestation du 14 juin. Il entend inciter la population et l’ensemble des organisations et associations à participer au processus de paix, à en être des acteurs conscients. Dans son manifeste, le collectif estime prioritaire et urgent que soit mis un terme à toutes les mesures d’exception, dont les mandats d’arrêt européen. Comme par exemple Amnesty International, il dénonce l’utilisation de la torture dans l’État espagnol. Il demande la libération immédiate des prisonnierEs gravement malades, en particulier celle d’Ibon Fernandez Iradi atteint de sclérose en plaque et incarcéré à Lannemezan, l’accession à la libération conditionnelle pour celles et ceux qui en remplissent les conditions, et, pour toutEs les presos, la fin de la dispersion, le regroupement et le rapprochement du Pays basque. Il revendique le retour des exiléEs qui ont été expulsés par la France au début des années 80 vers un pays tiers. Ces mesures immédiates entrent dans un processus global dont le but est la résolution intégrale du conflit, dont la libération de tous les prisonnierEs et le retour de tous les exiléEs qui le souhaitent. L’initiative du collectif est relayée par plusieurs appels : militantEs syndicalistes, jeunes, éluEs… qui appellent à participer massivement à la manifestation. Développer et élargir la mobilisation, c’est la voie pour contraindre au dialogue les États espagnol et français et gagner des droits démocratiques essentiels.
Claude LarrieuPlus d’infos, dont une pétition : www.nierebanoa.org