Quelle émotion de recevoir plus de 150 messages de tout le pays pour Alain. Des personnalités comme Gérard Filoche, Myriam Martin, Roger Martelli Francis Wurtz, des dizaines de camarades d’hier et d’aujourd’hui, et aussi des messages de personnes que nous ne connaissons pas. Parfois les plus touchants. Tout n’est pas encore corrigé, nous mettrons cette page à jour petit à petit.
Jean-Claude, Blois
Alain a été pour moi un professeur de par sa philosophie et sa conscience politique qui ne m'a jamais quitté, je lui dois beaucoup.
Courage à toute sa famille
François C
Comme pour de très nombreux et nombreuses camarades, même si c'était devenu une perspective malheureusement de plus en plus proche, le décès d'Alain Krivine constitue un vrai choc émotionnel et, forcément, l'occasion d'un retour sur toute une période.
Comme c'est l'usage – et parce que cela fait du bien en des circonstances dramatiques – beaucoup vont évoquer des souvenirs, des rencontres, des débats, avec Alain.
Il est vrai que la vie militante d'Alain a été particulièrement riche : de la fraction de Gauche de l'UEC au NPA, en passant par la lutte contre la sale guerre d'Algérie, la fondation de la Jeunesse Communiste Révolutionnaire, Mai 68, la fondation de la Ligue Communiste. Et puis, ensuite, encore une cinquantaine d'années de combats sans concession.
Dans notre tentative de retracer l’essentiel de cette aventure – C’était la Ligue (Hélène Adam, François Coustal) – le nom d’Alain Krivine revient significativement plus d’une centaine de fois. Il faut dire qu’il y eut, pendant des décennies, pour les militants, pour les autres courants politiques de gauche et pour les médias une assez large identification entre « la Ligue » et Alain. Du fait d'une aversion issue de son parcours antistalinien à tout ce qui pouvait ressembler au culte de la personnalité, c'était une tendance qui ne lui plaisait pas beaucoup. Du fait, également, d'une réelle modestie qui n'est pas toujours la règle générale, y compris au sein de la gauche radicale.
Cédant à la tradition, j'évoquerai donc – parmi beaucoup d'autres possibles -- deux souvenirs, en rapport avec ce qui précède.
Mon premier concerne les séances d’ouverture des congrès de la LCR dans la période un peu difficile des années 90. Dans notre tradition, ces séances étaient consacrées à un débat (sans vote) sur le bilan de la période écoulée depuis le congrès précédent. Un membre de la direction y présentait ce qu’avaient été les activités, les projets, les réalisations de la Ligue. Ses succès (modestes) et ses difficultés (nombreuses). En gros : dans des circonstances peu propices, on a fait ce que l’on pouvait...
Il faut bien le dire : la Ligue était alors à la peine et ça ne se bousculait pas vraiment au sein du noyau de direction pour présenter un bilan certes respectable mais peu enthousiasmant. Et, immédiatement suivi – la Ligue étant la Ligue – par une déferlante de critiques, genre « feu sur le quartier général ». Alors ? Alors, bien souvent, c’est Alain qui s’y collait. Pour un exercice où il n’y avait que des coups à prendre !
Le second souvenir concerne l’ouvrage à caractère autobiographique d’Alain, Ça te passera avec l’âge, pour lequel j’ai effectué quelques travaux de vérifications documentaires et, donc, rencontré Alain à de nombreuses reprises. Alain s’était laissé convaincre de céder à la sollicitation des éditions Flammarion, mais sans être réellement convaincu : « ça ne va intéresser personne »… Il avait en horreur « les anciens combattants », ceux pour qui la participation au Printemps révolutionnaire de 1968 constituait une rente de situation alors même qu’ils avaient renoncé à continuer le combat.
Manifestement, lui qui n’avait pas renoncé, était plus intéressé par la nouvelle campagne à lancer, la prochaine manifestation à organiser pour le samedi suivant que par la recension d’anciens faits d’armes. Et, surtout, il rechignait à se mettre en avant, à raconter « son histoire », alors pourtant que celle-ci se confondait largement avec celle de la gauche révolutionnaire. Le biais qu’il avait trouvé était l’usage fréquent d’un humour lesté d’une bonne dose d’autodérision, mais au service de convictions révolutionnaires inchangées.
Vladimir N
Je présente mes sincères condoléances à sa famille, ses amis, ses camarades.
Il fut pour moi, comme pour des milliers de militants, une boussole qui indiquait sans relâche le sens de l'internationalisme prolétarien en 2 mots : résister et reconstruire. Alain c'était la résistance à l'air du temps, la résistance face aux reniements et aux compromissions. Chapeau bas pour Alain !
Gérard, 64
Quelques souvenirs personnels sur Alain Krivine.
J’ai fait la connaissance d’Alain Krivine dans les années 60 à l’époque où il dirigeait l’opposition de gauche au sein de l’Union des étudiants communistes (l’opposition de droite était ceux qu’on appelait les « Italiens » euro-communistes), puis je l’ai vu plus tard à plusieurs reprises lors des nombreuses rencontres entre Voix Ouvrière et la Ligue communiste.
De plus nous avions des amis communs à Paris qui militaient à la Voie communiste, un journal lancé en 1958 autour duquel se regroupaient des oppositionnels au sein du Parti communiste. C’est dans ce cadre que j’ai passé plusieurs soirées à discuter avec lui et d’autres et que nous avons entretenu au cours des années des liens amicaux malgré nos évidentes divergences politiques. Je l’ai revu pour la dernière fois il y a une dizaine d’années, lors d’une réunion publique du NPA à Bayonne.
J’ai eu l’occasion de passer une semaine entière enfermé avec lui à l’école de police au Fort de Vincennes après notre arrestation, début juillet 1968. Il explique assez bien ce qui s’est passé à l’époque dans un passage de son livre Ça te passera avec l’âge (page 136).
Quelques mots d’explications pour comprendre ce passage. « Spart », diminutif de Spartacus, n’était pas vraiment un pseudonyme mais un surnom dont m’avait affublé à l’époque Gérald Supervielle, un vieux militant de la Voie communiste qui se passionnait pour les révoltes d’esclaves dans l’Antiquité et pour lequel j’avais traduit quelques textes du latin en français. Le surnom m’était resté, y compris parmi des camarades de la Ligue communiste.
Un fait qui m’a marqué au cours de cette semaine d’emprisonnement plutôt bon enfant est qu’un jeune policier avait sympathisé avec nous. Il nous avait expliqué qu’il avait rejoint la police sur injonction de son futur beau-père, flic lui-même, qui avait mis cela comme condition pour qu’il puisse épouser sa fille. Mais c’était un travail qui ne lui plaisait pas. Il avait alors demandé à Krivine s’il pouvait l’aider à rédiger un CV et une lettre de motivation pour un autre emploi. Ce que Krivine avait accepté bien volontiers et qu’il fit très gentiment.
La police manquant de moyens, j’étais interrogé tous les jours par un commissaire spécialisé… dans les faux tableaux. Il ne me posa jamais de questions gênantes car il pataugeait entre les différents groupes d’extrême gauche qui, à l’évidence, n’étaient pas sa tasse de thé. Krivine, considéré comme une plus grosse prise que moi, eut droit au commissaire Jacques Delarue connu pour avoir écrit plusieurs livres sur l’Occupation, et notamment la police.
J’ai été libéré de l’école de police au bout d’une semaine. Krivine, lui, a pris ensuite la direction de la prison de la Santé où il est resté un mois.
Enfin une dernière anecdote : à ma sortie de prison, certains de mes propres camarades étaient persuadés que j’avais eu, sans les prévenir, un rendez-vous clandestin avec Krivine et voulait en savoir la raison. La vérité était tout autre, même si j’ai eu un peu de mal à les convaincre. Je venais de participer à une réunion de travail avec des camarades, à Rouen, et au retour, je suis tombé tout à fait par hasard, en sortant de la gare Saint-Lazare, sur Michèle Krivine puis Alain. A l’évidence, lui revenant de Belgique et moi de province, c’est sans doute Michèle qui était « filochée » par la police.
Plus tard j’ai eu l’occasion de le revoir assez souvent et à chaque fois il se montrait chaleureux. C’était un type bien, une belle personne. Ein Mensch, comme on dit en allemand.
Olivier H
Cher Alain, je t'écris ces mots bien que je sache que tu n'auras pas l'occasion de les lire, tu viens bêtement de passer l'arme à gauche et les larmes me sont montées aux yeux quand je l'ai appris. J'ai participé à ta campagne présidentielle de 1969. Je me souviens de ta prise de parole devant Renault-Billancourt, couverte par les vociférations d'un comité d'accueil CGT-PCF : ces cris ? « Krivine à l'armée ». Tu étais bidasse à l'époque. Le candidat du PCF, J. Duclos, stalinien endurci, avait fait de la prison dans sa jeunesse pour propagande antimilitariste (contre la guerre du Rif). Les vociférateurs le savaient-ils ? J'ai appris par la presse que ta famille était d'origine ukrainienne. Tiens, comme Trotsky.
Je ne vais pas m'appesantir sur le fait que tu sois toujours resté du même côté de la barricade, celui des canuts lyonnais, des ouvriers parisiens de juin 1848 : tous les commentateurs le soulignent ; beaucoup parmi eux ne peuvent pas en dire autant.
Françoise D
Je suis très peinée d'apprendre le décès d'Alain. J'ai eu la chance de le rencontrer lors des Universités du NPA en 2018.
Salut à toi Militant et mes condoléances à toute sa famille
Samy Johsua
Le même sentiment d'injustice qu'à la mort de Daniel. Une courte dépêche AFP, une brève au 20 h pour Alain, quelques articles plus fouillés dans la presse sérieuse. Pas au niveau ni des camarades ni de leur combat. Pas seulement parce qu'ils étaient la chair de notre chair. Mais parce que c'est leur combat lui-même qui est dévalorisé.
Et pourtant guère de vies plus nobles que celle d' Alain. Perdue, comme pour tant d'entre nous, quelque part dans les nuages des images des révolutions passées ? Oui, mais pas seulement. Dans le cœur des indignations quotidiennes. Alain faisant front contre les flics forçant les portes de l'église Saint Bernard occupée par des sans-papiers. Pas la prise du Palais d'Hiver. Même pas les barricades du 10 Mai 1968. Mais là, toujours. Parce que l'indignation ne se découpe pas en tranches. Et que ce monde, si merveilleux parfois, est pourri pourtant jusqu'à la moelle. Et qu'alors celles et ceux qui le combattent comptent triple. C'est pourquoi Alain, redevenant Tinville, terminait ses meetings, toujours chauffés à blanc et pourtant plein de cet humour qui lui était si particulier, en posant la sempiternelle question inquiète : « ça allait pour les camarades » ?
Que les grands médias traitent ceci en un tour de main, finalement, c'est cohérent avec l'acceptation de l'inacceptable. Mais l'émotion qu'on a sentie dans toute la gauche radicale et au-delà à l'annonce de son décès donne aussi l'autre cohérence. Celle qui, jusqu'au dernier souffle, a rendu concret le « ce n'est qu'un début, le combat continue pour notre camarade ». Presente!
Sophie, une camarade Lutte Ouvrière
Chers camarades, je tenais à m’associer à votre douleur suite au décès d’Alain Krivine. Sa disparition me touche profondément, car avec lui disparaît un militant qui incarnait un lien vivant avec le mouvement trotskyste depuis son origine. J’ai le souvenir de notre campagne commune en 1999, où il était tête de liste aux côtés de notre camarade Arlette. Tous deux représentent à mes yeux une génération qui a su préserver l’héritage communiste révolutionnaire dans une période où c’était particulièrement difficile. Alain Krivine, contrairement à tant d’autres, n’a jamais renié ses idées, son camp, son idéal. Pour cela il a toute mon admiration. Je vous adresse, à vous ses camarades, ainsi qu’à sa famille et à ses proches, mes plus sincères condoléances.
Adieu camarade !
Stéphane P
J' ai rencontré plusieurs fois Alain à Reims à la LCR en tant que militant dans les années 90 lorsque j' avais 20 ans. Il a été pour moi un repère dans ma vie. Je dois beaucoup à la LCR et à Alain sur les superbes années militantes, de camaraderie, de réflexions que j' ai connues.
Michel K
Bien triste nouvelle en ce dimanche matin pluvieux. Toutes nos condoléances à sa famille et à ses camarades et amis. Savoir rester ferme dans ses convictions tout en étant sincèrement unitaire, pouvoir se remettre en cause et ne manifester aucune trace de sectarisme.
Alain Krivine était porteur de toutes ces qualités.
Pascal C
Respect. Exclu aussi du parti communistes fidèle aux idées révolutionnaire comme lui. Je m' incline avec respect. Condoléances
Jean-Noël
Cinq ou six rencontres avec Alain auront suffi pour découvrir un type ouvert prêt à écouter et respecter les plus humbles, à savoir vite effacer son image de leader pour n'être qu'un simple camarade, l'égal des autres. Quand il avançait son expérience et son passé politiques, c'était pour témoigner et donner à penser, jamais pour donner de leçons.
Ni la tristesse, la mémoire et l'estime ne passeront avec l'âge.
Anna B
Je vous salue le poing fermé . La vie est belle. Que les générations futures la libèrent de tout mal, de toute oppression et de toute violence, et en jouissent pleinement.
Jean-Luc
Je ne l'avais rencontré qu'une fois à l'occasion d'une Université d'été ! Mais combien il a influencé et notre réflexion et nos engagements !! Il sera toujours présent dans nos combats !!
Hasta sempre companero !
Michael Löwy
Notre cher Alain nous a quittés, c’est un peu comme si l’esprit de Mai 68 était parti. Il a été fidèle jusqu’au dernier souffle aux idéaux du communisme, de la liberté, de la révolution. Et il a su résister, avec courage, détermination, et beaucoup d’humour et d’ironie, à l'air du temps. Essayons de lui rendre hommage en continuant son combat.
Hasta siempre, camarade Alain !
Vivien
Je suis passé par les JCR, la LCR, le NPA. j'ai dû t'apercevoir à des meetings à Paris. J'ai entendu maintes histoires sur les passages de valise pendant la guerre d'Algérie, le bouillonnement soixante-huitard, les barres à mine contre les fachos. Tu auras toujours été un « patriarche », un homme avec de la bouteille qui a tant bien que mal essayé de tenir un cap contre le capitalisme, la lutte collective contre la tentation individualiste, l'internationale contre les nationalismes.
Je suis d'humeur absconse en ce moment, ta mort rajoute une couche d'ombre dans ce monde tellement obscurci et décevant à bien des égards.
Mes sentiments les plus sincères de sympathie et de compassion à ta famille, tes ami·es proches, celles et ceux qui t'ont profondément ou quotidiennement connu. En tout cas, pour moi tu resteras AK41.
José T
Alain, je viens d'apprendre que tu es parti. J'en suis tout bouleversé. Des personnes comme toi semblent toujours immortelles. Je t'ai connu dans les années 80, quand j'ai adhéré à la Ligue. Enfin, on se connaissait de vue. Tu retenais toujours un visage et tu ne manquais pas de me dire « salut » quand on se croisait. Que de souvenirs de manifs, meetings où tu étais toujours brillant. Avec ton moral inoxydable, tu nous poussais toujours à continuer la lutte et à ne rien lâcher. Je retiendrai toujours de toi le sourire, la gentillesse et l'énergie dans l'action.
Je suis tellement triste mais tellement chanceux de t'avoir connu.
Merci Alain
Michèle D, Orléans
Militante dans les années 80 de la LCR, je garde une grande admiration pour la personne d’Alain Krivine, brillant dans ses interventions, sachant allier humanité et militantisme. Je garde en souvenir sa présence et son intelligence. Toutes mes pensées accompagnent sa famille dans la douloureuse épreuve qu’elle traverse.
Armand C
À Michèle son épouse et à ses proches
Je viens d’apprendre la disparition d’Alain Krivine. Même si je m’y attendais, j’ ai du mal à le croire. Cela m'apparaît irréel tellement il fait partie, avec Daniel Bensaïd, quelque part de mon paysage intérieur, comme je crois de celui de toute la génération de mai 68 qui les a découverts alors dans la lutte et les a accompagnés avec enthousiasme dans la belle aventure de la LC puis de la LCR. Tant de souvenirs surgissent d’Alain « bidasse » en campagne présidentielle en 1969; emprisonné après le 21 juin 1973 ; à ses côtés dans des meetings à Montpellier et à Lyon ; lors des stages de rentrée du comité central en région parisienne où il râlait de se « taper » trop souvent seul la vaisselle pour l’exemple ; lors d’échanges toujours chaleureux lorsqu’il me logeait chez lui ; lorsqu’il me confia, empêché, une « mission de représentation » auprès de membres d’une communauté de gens du voyage endeuillés ; lorsqu’il me « défendit » suite à une réunion unitaire parisienne où ça s’était mal passé. La dernière fois où nous avons échangé par mail, c' était pour le 50e anniversaire de Mai 68.
Mais jamais je n’oublierai la dernière rencontre physique avec Alain. Ce fut dans une Fête de l’Huma en 2012 ou 2013 où, fidèle à lui-même, dirigeant prestigieux mais toujours militant de terrain et profondément humain, il distribuait un tract du NPA devant le stand dans l' allée très fréquentée. Nous avons échangé sur mon parcours et notre expérience d’élus ( Européen pour lui , Régional pour moi), pris nos coordonnées et je lui ai posé furtivement une bise en le quittant. Celle-là je la garde avec moi pour toujours. Adieu Alain, adieu grand frère de combat.
Janick L
Merci, Alain Krivine, pour votre combat et votre camaraderie.Fraternellement.
François V
En souvenir de ses meetings, de son opiniâtreté et de ses livres notamment Questions sur la révolution.
J'adresse mes sincères condoléances à ses proches.
Pierre
Je me souviens de cet homme honnête. Côtoyé dans les manifs, et surtout à Dunkerque du temps de la LCR dont j'étais militant. Je suis resté fidèle à la IV comme lui, même si je ne suis plus militant. Comme l’a dit Daniel Bensaïd, je suis un ancien, et pas un "ex"...
Condoléances à toute sa famille
Simon, 76
Militant de Lutte ouvrière, je tiens à saluer chez Alain le fait qu'il a été fidèle, durant toute sa vie, à la défense de ses idées, à la construction et la vie d'une organisation anticapitaliste. Son exemple doit nous servir d'appui dans la situation tragique que produit la crise du capitalisme.
Hmanou A
Paix a son âme. Toutes mes condoléances à sa famille et ses proches.
Antoine R
Mes camarades, mes pensées, mon affection vont vers vous ce soir. Je suis bien sûr triste, mais comme vous le dites : Salut, Krivine, et merci pour tout. On continue le combat !
Shehrazade, Toulouse
Merci Alain de m’avoir fait aimer la politique, ta politique, humaniste et juste. Cette nouvelle est un choc pour moi. Nous continuons ton combat. Toutes nos condoléances à tes proches.Bises fraternelles à toi. On ne t’oubliera jamais. Paix à ton âme
Cédric L
Chers camarades, j'ai appris avec tristesse à la radio le décès d'Alain Krivine. Lors de la Fête de l'Huma sur le stand du NPA où l'accueil est toujours chaleureux et riche de discussions, j'avais été fier de présenter à mon fils celui qui a été le fondateur de la LCR et Monsieur Krivine avait répondu à la fois avec humour et modestie qu'il n'avait pas été le seul dans la lutte. Modestie encore, quand je l'avais croisé en banlieue de Paris dans sa Renault 19. Belle leçon d'humilité de la part d'un camarade et encore une fois fier d'avoir croisé un grand militant de 68, garant et mémoire vive de la grande histoire de l'extrême gauche française. Merci !
Mustapha R
Notre militant révolutionnaire nous quitte, ma sympathie et ma compassion à toute sa famille et à toutes et tous les militants révolutionnaires.
Gilbert S
Alain Krivine, mon camarade et ami, tu nous a quittés. Je t’entends encore dire que la plus belle manière de célébrer la mémoire des disparus est de perpétuer leur combat. Celui de toute une vie te concernant, sans jamais renoncer. Le faire sans toi n’aura plus jamais la même saveur.
Merci pour ce très bel hommage
Roger Martelli
J’ai connu Alain il y a trente ans, au début de l’aventure des « refondateurs communistes ». Il m’a immédiatement fasciné par sa chaleur, son intelligence, son ouverture, sa passion pour l’histoire et la culture révolutionnaires. J’ai compris qu’il était indéfectiblement un communiste et que mon antigauchisme primaire devait être mis au placard. Il est de ceux qui, à l’instar de Bensaïd, son alter ego, et de bien d’autres, m’ont fait comprendre la tragédie ineffaçable qu’a été la coupure du communisme stalinisé et de la souche trotskiste. Quel qu’ait été le destin politique des deux branches séparées, quelle qu’ait été leur place dans l’histoire de la gauche et du mouvement ouvrier, les deux ont payé cher leur détestation et leur longue ignorance réciproques. J’ai eu de l’estime, du respect et même de l’affection pour cet homme. C’est sincèrement que je dis ma peine et ma solidarité, à sa famille et à ses camarades, qui sont aussi devenus les miens. Nous n’avons pas toujours marché ensemble, mais je suis convaincu que nous avons essayé d’aller dans la même direction. Je sais donc ce que je lui dois. Et, comme vous, j’espère que nous saurons poursuivre son engagement.
Anne-Marie et Claude M
Ce soir la Révolution , notre Révolution est en deuil. Elle n’aura plus jamais la même saveur, même si le combat continue de plus belle. Nous prions tous ceux qui ont aimé Alain sincèrement de bien vouloir accepter nos plus sincères condoléances au décès du grand homme. Car ne nous y trompons pas, il était et restera à jamais un grand Homme, un grand Militant, un grand Révolutionnaire.
Hasta Siempre.
GG
Dès 72, premier contact dans un resto à Dijon après un meeting mémorable – au
moins pour moi – il discutait avec chaque militant·e l'un après l'autre. Moi, petit nouveau
émerveillé… Sûr qu'il sera toujours là pour moi
Salomé, Orléans
On est là à 33 ans, les bras ballants, on se sent con. On a perdu un oncle. La première fois que j’ai rencontré Alain, c’était en février 2012, pour le procès de camarades d’A Manca à Toulon. On était une petite dizaine de militant·es NPA, quelques membres d’autres organisations du continent et des corses de la diaspora. J’étais jeune dans le parti, dans un courant qui n’était pas en odeur de sainteté, et j’étais probablement un peu dogmatique. J’étais stressée pour ne pas dire nerveuse ou inquiète, il y avait l’atmosphère du procès, je ne savais pas comment ça se passerait avec lui… et puis merde, quoi, c’était Krivine ! « Un grand dirigeant ! » Quelqu’un qui a fait 68 et n’a pas trahi. Qui j’étais à côté avec mon expérience du CPE, des LRU et mon syndicalisme étudiant ? Et ça s’est bien passé. Ça s’est super bien passé. On a passé une bonne partie de la journée à discuter, du NPA, de la Corse, de théorie. On ne s’est pas convaincues mais c’était pas le plus important. On galérait déjà suffisamment à imposer la première candidature de Philippe, on n’allait pas polémiquer. Il y a eu d’autres occasions dont des CPN, on n’était pas plus d’accord mais quand on se croisait j’étais bien contente de l’écouter et de discuter. Il s’est retiré de toutes les instances après le congrès de 2018, n’habitant plus Paris je ne l’ai plus recroisé. Malheureusement.
On est là à 33 ans, les bras ballants, on se sent con. On a perdu un oncle. Repose en paix camarade.
Marie-Madeleine Mension
Même lorsqu'on sait qu'un événement douloureux va arriver, le choc, le chagrin sont aussi forts. Depuis 1968, des combats partagés, avec mon compagnon Jean-Michel Mension (Alexis Violet). Impasse Guéménée, Montreuil, Saint-Denis, la Mutualité, Clichy au moment de la mort de Jean-Michel. Quelle chance de t'avoir connu Alain, d'avoir combattu avec toi, grâce à toi nous continuerons de combattre le poing levé contre les injustices de ce monde. Adieu, merci, nous ne t'oublierons pas, nous ferons vivre tes espérances. Amandine Vague
Sylvain Garel
Je n'ai jamais été à la Ligue, ni au NPA. Mais j'ai toujours eu beaucoup de respect pour les engagements et la ténacité dans les convictions d'Alain Krivine. Je l'ai croisé et salué dans plusieurs manifestations. Condoléances à ses camarades et à sa famille.
Gérard V
J'ai eu l'occasion de le rencontrer et de lui parler lors d'un meeting à Limoges du temps de la LCR.
En mai 68 aussi à Paris lors d'une manif monstre, un vrai militant ne se prenant pas au sérieux et totalement dévoué au combat pour changer la société capitaliste par la révolution sociale. Alain était le genre de politique qui donnait envie de militer et d'y croire. Le genre de personne qui donne envie de militer et d'y croire. Sincères condoléances à sa famille.
Yann K.
Le plus ancien souvenir que j'ai d'Alain, c'est un passage télé, sans doute à l'occasion d'une campagne électorale. Pas pour sa première candidature en 1969, quand il était bidasse et portait le costume cravate alors qu'il regardait fixement la caméra pour dire des trucs transitoires du genre : « Notre programme est d'installer la dictature du prolétariat en brisant l'appareil d'État de la bourgeoisie, au pire dans les 3 semaines qui viennent » – il était marrant quand il racontait avec ironie ses premiers passages télé, des années après. Pas celle-là, j'étais pas né. Je ne pense pas que ce soit pour celle de 1974, parce que j'avais deux ans et forcément je ne me souviens de rien. Si ce n'est que j'aurais paraît-il reconnu Mitterrand sur la couverture d'un magazine dans la salle d'attente du docteur Muller, et crié « Mitterrand Président ! » suffisamment fort pour que ma grand-mère soit gênée. On n'y comprend que dalle à la politique, quand on a deux ans. Je ne savais alors pas que Krivine et ses potes de l'UEC avaient été exclus en 1965 précisément parce qu'ils avaient refusé de suivre le PC dans son appel à voter Mitterrand dès le premier tour (contrairement à Mamie, d’ailleurs, qui elle a fait ça toute sa vie, mais qui concédait quand même qu’elle aimait bien Krivine, selon cet axe politique particulier : « parce que c’est un beau mec ».) Ça devait donc être 1981, et j’avais 9 ans. C’était plutôt les législatives, vu que la LCR n’avait pas réussi à présenter Alain faute des 500 signatures. Mais je me souviens très bien que ma mère regardait la télé dans le bureau, que je lui avais demandé qui était ce gars, et qu’elle m’a répondu un truc du genre : « C’est un peu un extrémiste, il veut refaire une révolution ». Étant donné que pour moi la révolution c’était tous les trucs qu’on apprenait sur la révolte du peuple en 1789, ça me semblait pas mal, comme perspective. Après, en 1988, j’ai pas pu voir Alain à la télé, parce que le candidat soutenu par la Ligue c’était Juquin. Mais ça me bottait quand même, et c’est par ce biais que j’ai commencé à vouloir prendre contact avec des militants, et très vite rejoint la Ligue, parce que, à l’image d’Alain, c’était les plus militants dans le type de militantisme qui m’attirait alors. Et là on rencontrait forcément très vite Alain, puisque comme il faisait un gros travail d’organisation et pas seulement de représentation, on avait rapidement affaire à lui. Et invariablement, tout le monde trouvait que c’était un gars en or. Je me souviens de ce qui devait être le premier meeting à l’organisation duquel je participais à Metz, de la LCR ou d’une structure unitaire genre antifasciste, et que quand il est arrivé il avait refusé de boire le pot qu’on lui offrait en tant qu’intervenant, en expliquant que tout le monde paye.
J’ai eu la tronche d’Alain dans mes chiottes pendant deux ans à Forbach, sur une affiche de campagne commune LO-LCR pour des européennes, avec un slogan qui disait « votez pour l’extrême gauche parce que » ...je sais plus quoi, mais c’était une très bonne raison. Il se trouve aussi que mon père et Alain se sont ressemblés physiquement à une époque, et que quand mon père allait dans une manif où Alain pouvait être présent, par exemple à Paris, y a plein de gens inconnus qui le saluaient plutôt chaleureusement, je crois. Car il y avait une foule de gens qui aimaient bien Alain. Et surtout, je crois qu’Alain aimait vraiment bien les gens. Y compris les gens en foule. Forcément.
Pierre C
Je salue la mémoire d'Alain Krivine, sa fidélité à ses engagements de jeunesse force le respect.
Intègre, loyal, honnête et plein d'humour, il manquera au courant révolutionnaire français et international. Mes pensées vont à ses proches, à ses amis, aux militants et sympathisants du NPA.
Continuons le combat !
Pierre, militant associatif région parisienne
Domi V
De l'émotion à l'annonce de la mort d'Alain Krivine. Il reste le symbole de ma première réunion politique, c'était à Carmaux, dans les années 70, nous étions une dizaine… Mais enthousiastes et motivés ! Contrairement au titre ironique de sa biographie, ça ne m'a pas passé avec l'âge : soutien de la LCR dans les années 70 et 80, je les ai suivis en soutenant le NPA, de meetings d'Olivier Besancenot en meetings de Philippe Poutou, toujours pour la révolution des esprits : anticapitaliste, écologiste, mondialiste, féministe !
Je ne t’oublierai pas ! Nous ne t’oublierons pas !
Angela S
Merci pour ton exemplarité, ta fidélité, ta persévérance dans toutes les luttes. On a compris ton message concret : On continuera !
Anthony B
Alain, ce fut d'abord une figure racontée par ma mère. Alain ce fut ensuite un nom dans des bouquins, des articles de Rouge que j'ai commencé à lire en 1996.
Puis Alain ce fut celui qui m'a accueilli à Roto un matin d'août 2002, quand je suis devenu permanent.
Alain, c'était un dirigeant qui s'attachait toujours au concret, qui partait de la réalité de la situation et de notre organisation. Alain c'était celui qui blaguait quand Marianne et moi avons eu Missak, notre fils, en juillet 2005 : « il est né le même jour que moi » ! Mais oui, Alain, tu n'as jamais été vieux.
Jamais vieux, jamais hautain, donneur de conseils, mais jamais de leçons.
Je ne l'avais pas vu depuis quatre ans. Aujourd'hui, je suis triste. Et heureux de t'avoir connu.
Élise
Je ne milite plus mais je ne peux m'empêcher de vouloir dire « Merci Alain pour ces plus de 30 années de militantisme partagé ». Il y avait, pour les camarades de province, le rendez-vous plus ou moins annuel du « Meeting avec Alain Krivine ». C'était l'assurance d'une soirée militante réussie et on repartait de l'avant! ! Tribun bouillonnant et tellement convaincant, il était capable de redonner le moral et l'espoir dans des lieux – la Lorraine des années 80, par exemple – où il était bien difficile d'envisager un avenir radieux ! Je salue les camarades qui poursuivent tes combats.
Marc M
Triste ce samedi 12 mars.
On le savait fragilisé, malade, retiré en maison de retraite; on s'attendait à la mauvaise nouvelle... Alain Krivine est parti ce samedi au « paradis des révolutionnaires », un lieu utopique et réaliste ! Il me revient tous ces meetings et manifs auxquels j'ai participé depuis 1979 avec lui et les camarades, un tribun exceptionnel, amical et fraternel ! Il donnait envie ! Journaliste à Rouge, le quotidien puis hebdomadaire de la LCR, Alain avait une belle plume sous son pseudonyme et un talent journalistique et éditorialiste affirmé ! Une intelligence brillante et modeste. Un dirigeant politique doué du partage et de l'ouverture aux luttes nouvelles, sans-papiers, logement, écologie,...
Lors de la manif intersyndicale du 27 janvier 2022, une camarade de Lutte ouvrière m'a demandé de l'aider à traverser et à rejoindre son cortège. Je l'ai reconnue, il s'agissait d'Armonie Bordes. Je lui fît savoir ma reconnaissance et le plaisir de lui parler : elle fut élue députée européenne avec Alain Krivine de 1999 à 2004. Nous avons parlé de l'état de santé d'Alain...
Comme Daniel Bensaïd, Alain fut l'un de mes mentors politiques. Chaque phrase, chaque discours, chaque session de formation furent des moments de jubilation, d'intelligence partagée et de respirations politiques nous conduisant à espérer pouvoir construire un autre monde débarrassé du capitalisme prédateur des Hommes, des ressources, des richesses produites et de la Nature ! L'écologie, le féminisme, l'alternative Rouge et Verte, la fraternité et la liberté de débat dans l'organisation LCR, constituairent le ferment de beaucoup d'expériences pour des milliers de militants et de sympathisants.
De la Fête Rouge à Olivier Besancenot et Philippe Poutou, « la Ligue », comme on l'appelait tous par sympathie, a marqué l'histoire politique d'une gauche 100% à Gauche, sans combines, ni renoncements ! On le doit en grande partie à la ténacité et la constance d'Alain à « tenir la boutique », la barque, le gouvernail collectif ! Alain fut un bel Homme…Hasta siempre, camarade Alain !
Marc, militant JCR 1979-1986, LCR (78 Trappes-SQY) 1986-2006, membre d'Ensemble Insoumis-es, militant CGT commerce puis FERC Sup depuis 1988
Bernard G
Au-delà de la tristesse, je veux retenir chez lui que militantisme rime avec humanité, humour, bonne humeur et humilité. Alain en effet, s'inquiétait toujours des camarades, maniait l'humour y compris sur lui-même, communiquait la bonne humeur et était là aussi pour toutes les tâches militantes ( ranger une salle après une réunion). On va essayer de retenir ta leçon « le combat continue »
Bernard Galin, LCR de 1974 à 2009 puis NPA jusque 2012 et depuis GA puis FI et Ensemble.
Michèle L
En souvenir de vacances passées à La Roque Gageac avec Étienne Valette.
Comment oublier ton sourire et ton humour ?
Adieu, Alain.
Au revoir, Camarade.
Francis D
Alain Krivine une personnalité faite de détermination autant que d’humilité, forces d' une vraie conviction. Conscient des limites de son organisation dont il déplora une décision malheureuse en 1979 suite à l'invasion soviétique de l'Afghanistan, lucide lors de la chute de l'URSS en 1991 il sut reconnaître que l'idéal communiste était discrédité pour longtemps. En outre, il ne disait pas du bien de la régression indigéniste et communautariste, même « ouvert », qui paralyse une partie des forces de gauche. Sorti de Mai 68 à la tête d'une petite cohorte étudiante enthousiaste, il parvint patiemment, avec bien d'autres, à construire et faire vivre une organisation qui trouva sa place dans le mouvement ouvrier. Une vie de fidélité militante qui, à la différence de bien des intellectuels, sut tourner son amour-propre vers l'avant.
Bernard P
Alain, c'est avec une immense tristesse que j'apprends que tu nous as quittés.
C'est un honneur pour moi de t'avoir connu et d'avoir échangé avec toi, à quelques Universités d'été en particulier, toi qui m'appelait le Corse.
C'était un réel plaisir de converser avec toi. Tu étais chaleureux, humain, drôle et tu avais de l'esprit. Et tu étais un combattant révolutionnaire toujours fidèle à ses idéaux. La première fois que je t'ai vu, c'était à la télévision en 1969. Je n'avais pas 12 ans.
Merci pour tout ce que tu nous a apporté. Tu vas nous manquer. Nous continuons le combat. Adieu Alain.
Sincères condoléances à la famille d'Alain.
Guillaume V
Mon cher camarade Alain Krivine, tu étais notre camarade, tu étais notre ami.
Et ceux qui te connaissaient t'appréciaient
Pour l'homme intègre que tu as été toute ta vie
C'est pourquoi on t'aimait et tous te respectaient
J'ai eu la chance de te connaître en toute simplicité
Toujours fidèle à tes combats tu as été présent
Ainsi j'ai pu faire un bout de chemin à tes côtés
Et m'apercevoir ce qu'était un vrai militant
Tu resteras gravé au fond de moi avec cette image
Où dans les manifs tu distribuais inlassablement
Des tracts aux tout venant, eux te rendaient hommage
Venant te saluer amicalement et très chaleureusement
De même je ne peux m'empêcher de penser à toi
Pour tes luttes obstinées de ce temps quotidien
Au journal que tu vendais le matin d'un dimanche
À l'affiche que l'on colle au mur du lendemain
En pensant à notre grand poète qu'était Jean Ferrat
Nous savons tous que nous devons partir un jour
Aujourd'hui tu nous quittes, notre coeur est en peine,
Je te souhaite que là où tu sois de reposer en paix pour toujours
Nous, on continuera la lutte quand même,
Hasta la victoria siempre !
Olivier S
J'ai été longtemps militant de la JC, de l'UEC du PCF et de l'UNEF, des années 70-80. Stalinien aurais tu dit, ce que je n'ai jamais été dans l'âme. Ton histoire, tes actions, me renvoyaient l'image d'un cousin, avec un idéal révolutionnaire, une énergie dans l'action, et une fidélité forçant le respect. D'une famille de juifs ukrainiens ayant fui les pogroms, exactement comme moi, tu as contribué à me faire ressentir intimement ce poids de l'Histoire, des pogroms jusqu'à la guerre du Vietnam. Mes choix politiques ne me feront jamais renier l'héritage que tu as laissé dans la certitude que les combats contre l'oppression, les inégalités, l'extrême droite et la logique capitaliste, ont été et sont toujours d'une actualité pressante.
Tu es de ceux qui ont semé des graines, toujours présentes.
Anonyme
Pour Alain Krivine
Je ne pourrais jamais jamais oublier ! la personne défendrice qui a lutté longtemps contre ce système d'argent. Je me rappelle aussi ce jour où nous nous étions rencontrés à la Fête de l'Huma, avec une photo.
Karina
Cette photo d'Alain prise à Port Leucate en 2009. Je l'avais rencontré en septembre 1989, jeune militante aux JCR à Rennes et alors que je partais à Prague sur les traces de Milan Kundera, il m'avait donné une traduction en tchèque de la Révolution trahie de Trotsky pour Petr Uhl (ministre de Vaclav Havel après la révolution) que j'avais rencontré rapidement (cause clandestinité) et qui nous a quittés lui aussi il y a peu.
La mort est absurde.
Philippe S
J'ai suivi Alain Krivine dans ses combats au sein de la LCR au cours des années 70-80, et ce fut une excellente école d'éducation politique. Aujourd'hui chez les Insoumis, je demeure cependant respectueux du combat du mouvement trotskiste et rend un hommage affectueux pour celui qui m'a ouvert l'esprit.
Jean B
Notre ami, notre camarade, notre concitoyen, notre voisin Alain Krivine est mort.
Un choc. Une grande perte.
Je le connaissais depuis 1968, militant aux JCR je crois, que j’apercevais près du lycée Jacques-Decour à Paris où je travaillais comme pion. Il se réunissait avec ses ami·es au café Les Oiseaux. Puis tout le mouvement de 1968. Puis des centaines de mobilisations avec la LCR puis le NPA. On le rencontrait toujours, tant théorie et pratique ne faisaient qu’un pour lui. Sans être toujours d’accord, c’était un plaisir d’échanger, il était toujours prêt. Et notre très proche proximité d’habitat à Saint-Denis dans l’îlot Basilique a forgé des liens avec aussi Michèle, sa femme formidable et ses filles.
Pas un dimanche matin sans sa présence pour vendre son journal aux 4 Rues. Toujours circonstances d’échanges, pour moi toujours riches ainsi qu’avec ses camarades. Nos accords, nos combats communs étaient les plus forts malgré nos différences, lui LCR puis NPA, moi PCF longtemps puis Ensemble et LFI.
Un homme véritable, modeste, ouvert, ferme sur les principes, la classe ouvrière d’abord, humain. Un parcours, une histoire depuis l’enfance qui résonne tellement avec la mienne. Un partage inouï.
Alain notre camarade, présent !
Toutes mes pensées à sa famille, à ses ami·es, à ses camarades, à tous ses proches et ils se comptent par milliers.
J’ai beaucoup de peine.
Jean-Paul, 83
Je viens de prendre connaissance de cette terrible nouvelle. Je suis très affecté, connaissant Alain et ayant fait un bout de chemin militant avec lui depuis… 1969. Avec les disparitions de Daniel Bensaïd, d'Henri Weber puis avec celle d'Alain, c'est une bonne part de nous qui s'en va.
Plein de bons souvenirs remontent à la surface et j'ai toujours apprécié son écoute et sa gentillesse, notamment à Paris à diverses occasions, et lors de l'université d'été à Leucate autour d'un verre sur la terrasse, face à la mer. Lors d'une séance de dédicace de son livre Ça te passera avec l'âge, séance ayant eu lieu à La Brèche, il a écrit ces mots sur le livre qui figure en bonne place dans ma bibliothèque : « À Jean-Paul, bien placé pour savoir que pour lui, comme pour moi, ce titre est faux, ouf ! » Son humour.…
Toutes mes condoléances et mon soutien à toute la famille Krivine, en ces moments douloureux.
Les camarades du NPA/ Vaucluse s'associent à ces quelques mots.
Sophie, Louviers
C'est avec une profonde tristesse que j'ai appris pendant la marche climat le décès de notre ami et camarade Alain. Une partie de notre vie militante à tous, un attachement fort à cet homme si combatif, si charismatique qui a marqué des générations par son engagement, sa gentillesse, sa disponibilité, sa force militante. Que de souvenirs ici à Louviers avec Alain ! J'ai beaucoup de peine ce soir. Toutes mes plus sincères condoléances à ses proches. Nous, ses camarades de Louviers, nous nous souviendrons d'Alain qui restera dans nos souvenirs mais aussi dans nos discussions présentes et futures. Cher Alain qui ne peut plus m'entendre, sache qu'on continuera, que ton exemple nous aidera à poursuivre les combats. Adieu cher Alain.
Gilles J, mineur, Carmaux
Il se sentait comme un poisson dans l'eau dans ce pays minier où tant de combats ont été menés… Quand il arrivait, c'était toujours « salut ça va toi ? Et ta famille ? »
Mon premier meeting à ses côtés à Carmaux en novembre 1980 et nos 2 bouilles dans la presse le lendemain… je venais de rentrer à la mine... le début de 30 ans de combats communs… je n'oublierais jamais sa simplicité, sa gentillesse et sa fidélité à nos idéaux.
Aujourd'hui je suis triste. Adieu Camarade...
Paul André C
Nous étions trois lycéens dans une petite ville du Lot-et-Garonne à nous réclamer de la Ligue dans les années 70. On collait des affiches la nuit que nous fabriquions nous-mêmes. On se frittait avec les fachos de cette ville petite-bourgeoise à l’époque. On s’engueulait avec les quelques Anars ou Maoïstes qui avaient émergé sur la scène militante post soixante-huitarde, comme nous. En pleine ruralité. Loin des grandes villes. Alain Krivine, Weber, Bensaïd … des noms que l’on idéalisait. Une organisation qui nous faisait rêver. Mais à cette époque pas un copain trotskiste de l’organisation à côtoyer. Alors on a bâti de conséquents Comités Rouge dans notre région, jusqu’au jour où un prof toulousain, Paco, un célèbre trotskiste toulousain, muté à Agen, nous contacte. La Ligue devenait réalité après 3 ans d’activisme effréné, à notre sauce.
J’ai milité 10 ans. J’ai beaucoup appris. Depuis, j’ai douté. Pourquoi le socialisme, le vrai, celui pour lequel nous avons mis tant de convictions, d’énergie et de débat, a toujours tourné mal. Rien que des échecs ! À croire que l’économie planifiée socialiste ne réussira jamais à devenir une alternative heureuse au système capitaliste, à l’économie de marché.
Alain Krivine n’a jamais douté. C’est beau mais inquiétant aussi, ce manque d’esprit critique pour un militant aussi critique de nature. Malgré cela, quel respect pour ce camarade merveilleux, comme l’ont toujours été les militants de cette organisation qui nous a ouvert les yeux sur le monde, la société, les mouvements de lutte en France et au delà de nos frontières, et surtout, qui a formé au plus profond de nous une conscience antifasciste, anti nationaliste-anti raciste-anti xénophobe qu’aucun courant de gauche n’a développé avec autant de force en France et ailleurs. C’est en nous, sans aucun compromis possible. LFI et Mélenchon se sont perdus avec leur « patriotisme » qui les a conduit à …Poutine, un dirigeant nationaliste comme Trump aux USA, Netanyaou en Israël et tant d’autres en ces années inquiétantes de radicalisation fascisante.
Comme beaucoup d’anciens militants de la Ligue, je m’en suis éloigné mais tout en étant toujours proche, au moins « romantiquement », heureux de venir de là, de ce courant trotskyste très structurant de nos jeunes têtes de l’époque. Le NPA s’est perdu sans l’avant-garde forte que représentait la LCR.
À mes yeux, comme « Bensa » comme on l’appelait à la Ligue, Alain Krivine restera un mythe, un militant sincère, désintéressé, intéressant, heureux de vivre, ouvert, tellement respectable.
Son départ , aujourd’hui, me fait beaucoup de peine.
Pensées affectueuses à ses proches. Amitiés à mes compagnons de route d’un autre temps.
Toulouse, le 12 mars 2022.
Paul André Cohen, ex musicien, 10 ans journaliste à La Dépêche du Midi, ancien cadre dirigeant chez André Trigano, puis créateur-fondateur de plusieurs entreprises touristiques à succès.Une vie active comme l’ont été les dix années fondatrices vécues à la Ligue des années 70-80.
Marc et Maryse
Une belle personne, Alain qui nous manque déjà.
Plusieurs rencontres à Poitiers nous ont permis de le connaître un peu et il sera dans nos mémoires comme un militant infatigable, gentil et source d'optimisme.
Continuons le combat !
Pagani
Salut Alain. J’ai lâché le combat il y a bien longtemps. Ta persévérance et ta fidélité méritent notre respect. En t’accompagnant pendant la campagne de 1974 j’ai compris ta soif d’explication et ton envie de convaincre sans te prendre au sérieux comme candidat à la Présidentielle. Merci pour ton engagement.
Christine J
Condoléances à la famille, à vous tous.
Le combat continue...
Léa V
Étudiante en Lettres modernes, je n'aurai certes pas les mots que j'aimerais appropriés pour un hommage. Ma famille et moi penserons à lui, ce soir, de nouveau : nous le connaissions, un peu. Donc beaucoup.
Pensées à vous et à ses proches.
Yves T
Rien n'est plus difficile que de trouver les mots devant une telle perte.
Je me souviens de ses premières apparitions à la télé en 1969. J'avais 15 ans. Mai 68 résonnait toujours dans toutes les têtes. Il avait beau être en cravate, les cheveux courts au moment où tout le monde abandonnait costume et cheveux courts. Il en imposait et dans ma famille PCF, personne ne le voyait comme un « flic », contrairement à ce que clamait l'Huma. Il faisait partie de notre grande famille communiste, quoique un peu turbulent. Aussi, quand l'année suivante j'ai rejoint la Ligue, personne, même si ça ne plaisait pas, ne m'en a fait grief…
Bien plus tard, en 1985 ou 86, en Alsace, nous avons eu l'occasion d'organiser un meeting avec lui dans la petite ville minière de Wittelsheim. La salle était pleine et même le maire officiellement chrétien-démocrate, mais n'hésitant à chanter l'Internationale avec les mineurs quand ils défilaient pour leur emploi, était venu pour le remercier de sa venue. Des années après, en 1998, venant le voir à Montreuil, il se souvenait encore de cette journée-là.
Il faisait partie de nos vies. La mère de mes enfants, qui a vécu cette période, même si elle s'est éloignée politiquement du courant LCR, a toujours gardé en souvenir la simplicité et la gentillesse de son contact. Je me souviens avec quelle fierté il nous racontait avoir vu une de ses filles être dans la foule à un de ses meetings. On pouvait ne pas être d'accord avec Tinville, mais son humanité profonde faisait l'unanimité des gens que je connais.
Adelk
Profondément affecté par le décès de mon camarade et ami Alain Krivine. Un militant révolutionnaire que j'ai connu début 1980 en tant que compagnon de lutte algérien partageant le même courant politique et cette éthique militante qui m'a tant marqué. Chaque séjour parisien était l'occasion de discuter sur notre courant, de l'Algérie, des luttes en France et de la dimension internationaliste de la lV.
De l'humour et des idées autour du couscous du resto kabyle du coin.
Adieu l'ami, le camarade.
Sincères condoléances à Hubert Krivine, à toute sa famille et aux camarades du NPA.
Philippe L.
Hommage et respect pour un homme demeuré toute sa vie fidèle à ses convictions.
Philippe L., militant de la IVe Internationale d'octobre 1969 à février 1989
Hugo M
Je connaissais Alain Krivine de réputation, parce que mon père était durant mon enfance militant à la LCR, et qu'Alain revenait régulièrement dans les conversations à table.
Mais la toute première fois que j'ai eu la chance de voir et d'écouter Alain en vrai, c'était début mai 2006, à Rennes, juste après la fin du mouvement anti-CPE. Il était venu participer à une réunion publique de la section rennaise à laquelle j'appartenais alors, la réunion se tint à l'Espace de deux rives près de la rue Alphonse-Guérin. J'avais 18 ans.
Puis, les années ont passé, les mobilisations étudiantes et les mouvements sociaux aussi, 2007, 2009, 2010, Daniel Bensaïd nous a quittés en janvier 2010, bien trop tôt, et, puis j'ai contacté Alain pour la première fois au début de l'année 2013 pour les besoins de mes modestes recherches en histoire.
Avec son autorisation, je suis donc allé lui rendre visite à Montreuil au local du NPA pour l'interroger sur l'histoire de l'organisation, la Ligue, qu'il avait incarnée aux yeux du plus grand nombre, en France comme à l'étranger, pendant des décennies. Il m'a ouvert les portes de son bureau, et, bien que je sois très intimidé devant ce monument de l'histoire de l'organisation à laquelle j'avais appartenu trois ans années, nous avons échangé ensemble sur les rapports entre la Ligue et les gauches institutionnelles, PCF/PS, dans les années 1970-1980. Par la suite, il a toujours pris le temps de me répondre avec la même gentillesse, lorsque je le sollicitais pour obtenir, par exemple, l'identité réelle de tel militant qui se cachait derrière tel pseudonyme, et par là même son contact.
Je garderai de ce grand monsieur et de cet immense cadre marxiste-révolutionnaire le souvenir ému d'une personne généreuse, accessible, humble, avenante, fière à raison de ses convictions humanistes et révolutionnaires, attentive, très cultivée, et chaleureuse.
J'adresse mes sincères condoléances à ses proches, aux militant·es du NPA, et à tous les anciennes et anciens qui ont fait avec Alain la très riche histoire militante de « la Ligue ».
Rita, NPA 78
Je te salue camarade, nous ne t'oublierons pas et on se reverra peut-être un jour. Le combat continuera là-haut et ici-bas.
Je présente mes sincères condoléances à toute sa famille.
Patrick V
Affections et tristesse.
Jean B
J’ai connu pour la première fois Alain à Paris en octobre 1968 et j'ai apprécié tout de suite sa gentillesse tout particulièrement auprès de jeunes camarades qu'il aimait conseiller, sans pour autant jouer au « professeur rouge » ou au « dirigeant infaillible ». Puis, après la création de la Ligue, à laquelle j'ai adhéré, je n'ai pas cessé d'apprécier sa chaleur, son humour lors de réunions nationales ou de séances du Comité central dont j'ai été membre de 1978 à 1982. Lorsque j'ai quitté le NPA, avec la Gauche Anticapitaliste, lors de la conférence de Nanterre en juillet 2012, il m'avait dit combien il était triste de voir de « vieux militants comme moi quitter le mouvement », même si je l'assurais de la poursuite de notre engagement commun, au sein de la 4e Internationale.
Un militant, un dirigeant exemplaire qui n'a jamais renoncé à ses convictions révolutionnaires, qui a toujours su porter très haut le drapeau de l'internationalisme prolétarien, dont la perte est irremplaçable !
Adieu Alain, mon ami, mon camarade ! Le plus grand hommage que nous puissions te rendre, c'est de continuer le combat ! Hasta la victoria, siempre !
Jean, Nantes, militant de la LC puis de la LCR de 1969 à 2009, militant d'Ensemble ! Et de la QI.
Chouchenn et Pilar
Salut camarade, tu as su enflammer notre vie de militants. Ta gentillesse, ton empathie et ta fidélité sans faille à notre idéal politique, font que tu demeures à jamais dans nos cœurs.
Nous présentons nos condoléances à tous ses proches.
Éric M
Quelle tristesse en cette période si sombre d'apprendre la mort d'Alain que j'ai eu fréquemment l'occasion de côtoyer impasse Guéménée, aussi souvent au café voisin que dans le local. Il savait toujours, sans paternalisme, avec humour souvent, avec respect toujours, répondre aux interrogations du jeune militant que j'étais alors. J'associe sa mémoire à celle de Daniel Bensaïd qui a tant compté dans notre engagement militant. Comme l'a écrit Daniel que je cite de mémoire, Alain était de ceux qui avaient l'étoffe des « hérétiques » qui ne se sont pas « convertis » pour quelque passage dans un ministère ou sur un plateau télévisé à « l'air du temps ».
Une question me taraude, à laquelle, il ne pourra malheureusement plus répondre : comment faire face au déferlement des fascismes et rester fidèles à nos idéaux internationalistes ?
Salut et fraternité,
Gustave M
Alain Krivine a toujours été fidèle à son idéal révolutionnaire. Il a participé, sans jamais faiblir, à la longue construction d'une gauche radicale et révolutionnaire. Je voudrais rappeler le long compagnonnage qui nous a liés depuis les débuts de la création du Cedetim, dans les années 1960. Nous avions partagé, dans une camaraderie prolongée, nourrie par des débats constants, les mobilisations sur la guerre d'Algérie, pour le soutien à la lutte du peuple vietnamien, pendant mai 1968, pour les luttes des travailleurs immigrés, contre l'impérialisme français. À plusieurs occasions, nous nous sommes retrouvés dans la construction de mouvements majeurs. Je voudrais en rappeler deux qui nous ont beaucoup marqués. En 1973, nous avons construit ensemble le Comité de soutien à la lutte révolutionnaire du peuple chilien, qui a compté plus de 400 comités en France. Nous nous sommes aussi retrouvés dans la mobilisation « dettes, colonies, apartheid ; ça suffat comme ci » le 14 juillet 1989, avec la manifestation des mouvements et des syndicats et le concert à la Bastille avec Renaud, Johnny Clegg, les Négresses vertes. Cette mobilisation a été organisée avec un comité formé de Alain Krivine et la LCR, du Cedetim, de Renaud, Gilles Perrault, Monseigneur Gaillot et Catherine Sinet. C'était déjà l'affirmation du mouvement altermondialiste. Nous reviendrons sur l'hommage à rendre à Alain Krivine. Merci à notre ami et camarade Alain pour sa fidélité, son ouverture et sa constance internationaliste.
Ghislaine B
Je suis une citoyenne française et j’ai ressenti beaucoup de chagrin à l’annonce de la disparition de Monsieur Alain Krivine. Je suis admirative des combats qu’il a menés toute sa vie, sans jamais changer de cap. Quelle force et quel courage il nous donne.
Mes plus sincères condoléances à ses proches ainsi qu'à ses amis.
Pascal P
Honneur et respect à celui de ma génération qui n’a pas trahi.
Jean-Claude M
Alain, homme d’action
Lorsque j’ai connu et vu Alain Krivine pour la première fois à Paris (je venais de Besançon), sans doute au début des années 1970, il avait conclu un débat sur « l’analyse de la situation ». Moi j’écoutais tout le monde, j’étais un peu perdu, il y avait des discours savants. C’était la Ligue ! Et puis Alain conclut. Tout s’éclaire. Il propose en cinq mots simples de faire ceci, et de faire cela. Pourquoi ? Parce que, dit-il, « nous devons d’abord nous tourner vers l’action ».
Tout devenait évident avec lui. Il y avait la théorie (on admirait le riche langage de Daniel) et Alain nous tournait simplement vers l’action.
Plus tard, au début des années 1980, il est venu à Montbéliard-Sochaux (où est l’usine Peugeot). On discutait chez Nénesse et Marie-Ange, et avec des ouvriers. C’était le « tournant » vers les usines.
Plus tard encore, je me suis éloigné de lui tout en étant proche de son bureau tapissé du drapeau kanak. Dans des moments durs, je le voyais griffonner des trucs pour des débats. Je me disais : j’ai des divergences avec lui mais c’est un lion. Il veut agir.
Salut !
Nils I
Alain Krivine, ce vrai punk…(évocation toute personnelle)
Sûr que quand on ne connaît pas les gens, même les grands, leur mort nous affecte pas plus que ça. La preuve, quand Bensaïd est parti, j'écoutais un peu distraitement les plaintes sincères des camarades qui l'avaient côtoyé. Ça m'a vite gonflé d'ailleurs. Bensa ceci, Bensa cela... Vivant, je connaissais à peine son nom. À sa mort, je pouvais presque écrire sa bio.
Krivine, ben c'est pas pareil. Du tout. C'était pas un « proche » comme on l'entend habituellement, c'est sûr, mais j'ai eu cette chance de militer auprès de lui pendant 5 bonnes années dans le comité NPA de Saint-Denis. Du coup on se voyait assez souvent. Plutôt pas mal même. Les mardis. Quasi tous. Les samedis aussi. Le matin. Et les dimanches quand je me levais. Suffisamment en tout cas pour qu'il devienne important pour moi. Au point que j'en ai fait un des personnages de mon roman. C'est dire ! Ceux qui ont lu savent. Avant même que je n'envisage de quitter la section (moribonde) de Sarcelle pour celle de Saint-Denis, Krivine, ça m'évoquait plein de choses. Assez lointaines. La LCR. Mai 68 bien sûr. Et surtout le candidat révolutionnaire qui restait super sympa lorsqu'on tentait de le faire passer pour un con à la télé. À la fac du Mirail, les camarades marxistes léninistes disaient que c'était un traitre (je disais que j'étais d'accord sans vraiment comprendre pourquoi). Pourtant j'étais loin de savoir qui était Alain Krivine. Je l'imaginais comme les autres « grands » dirigeants d'extrême gauche : un peu traitres oui, mais surtout inaccessibles, douloureusement intellos, importants. Historiques. Aussi, j'étais à la fois ultra impressionné et hyper fier quand je me suis retrouvé à quelques mètres de lui lors de ma première AG dionysienne (à la bourse du travail, je m'en souviendrai toujours). Il avait l'air si sérieux ! Il correspondait bien à l'idée que je m'en faisais. J'ai proposé de (re)lancer une feuille locale qu'on pourrait appeler l'Anticapitaliste et il s'est contenté d'approuver vaguement de la tête, tout en continuant à prendre des notes. C'était déjà pas mal.
Mais en fait, c'était pas lui. Je l'ai rencontré après, le vrai Krivine. Lorsqu'au cours de ma première diff', il est venu me dire à quel point il trouvait ça super chouette cette idée de feuille locale. J'en croyais pas mes oreilles. D'abord, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu cette expression, « super chouette ». Mais surtout, ce type était l'un des leaders de 68 et il était sincèrement enthousiaste face à ma bien pauvre proposition et contribution à la lutte internationaliste. Voilà, je l'avais devant moi, le vrai Alain. Enfin... celui qui constituait à mes yeux un type exceptionnel. N'importe quel militant avec le quart de son expérience n'aurait pas daigné commenter une idée si banale. Alain si. Il reçut avec le même enthousiasme ma proposition (encore plus prosaïque) de faire une diff' de tract le samedi devant Carrefour... ! Si tous les militants réagissaient comme Alain, il n'y aurait plus de timide dans les AG. Oui, ses réactions super bienveillantes et enthousiastes (oui je sais, ce mot revient souvent mais ça le résume tellement bien !) m'ont (presque) mis en confiance, moi, le mec qui rougit et transpire un quart d'heure avant une intervention, tellement j'ai peur d'être jugé et exécuté par mes pairs. En fait, depuis que je suis parti de Saint-Denis, je n'ai jamais retrouvé cette humilité. Chez aucun camarade.
Alors oui, j'ai vraiment aimé le fréquenter ce Krivine, loin de l'image glaciale et chiante du « dirigeant » trotskiste. Celui qui signe AK, et parfois AK47 (je crois qu'il me reste un mail perso avec cette signature hahaha), celui avec qui vous preniez un plaisir assez étonnant à parler autant du Trianon au chocolat de chez carrefour que de la dernière motion votée au CPN. Le vieux, ou l'éternel ado enclin à déconner, se moquer, parfois avec férocité, des bargeots de notre camp. On pouvait se lâcher avec lui, c'était pas le genre à vous rappeler à la modération. Et tellement détaché de tout folklore militant, de toute propriété, qu'elle fusse politique ou non (il m'a donné spontanément l'intégrale des œuvres de Trotski qui appartenait à son frère, et même une superbe platine disque bien chère que sa famille a récupéré in extremis ; lui s'en foutait). Ouais, n'en déplaise à celles et ceux qui le conspuaient souvent (pour des raisons politiques certes...) : il vivait en phase avec ce qu'il prônait. Et ça c'est rare dans notre milieu. Il était finalement bien plus punk que beaucoup de camarades qui s'en donnent l'air…
Bref, vous avez compris, il a marqué ma vie militante. Ma vie tout court. Et bien que je ne l'ai pas vu ces dernières années, c'est maintenant que je me rends compte à quel point il manque.
Paolo M
À un homme debout qui croyait à une élévation des travailleurs par leur révolution intime pour le bien commun. C'est une figure que nous regrettons
Soutien à ses proches éprouvés.
André R
Je ne vais pas répéter tous les messages que je viens de lire. Il y a peut-être un moment qui n'a pas encore été rappelé, celui du stage que les jeunes adhérents de la IV ont tenu à Briançon en décembre 1965. À l'UEC, Hermier cornaqué par Juquin avait repris la majorité, et dès la rentrée suivante il dissolvait le Secteur Lettres que tenait la « fraction de gauche », dont les membres entristes du PCI étaient les principaux animateurs, mais pas toujours de façon ouverte. Le débat était donc : puisque nous allons devoir constituer une nouvelle organisation de jeunesse, devait-elle être une JCI, ouvertement liée à la IV, ou devions-nous dans un premier temps au moins constituer une JCR. Dans ma mémoire, Alain avec son flair déjà reconnu a contribué à faire pencher la balance pour une JCR, et je n'ai jamais entendu quiconque dire que cela avait été une erreur !
L'autre histoire, je n e l'ai pas vécue, on me l'a racontée (en l'occurrence Jean-Paul Deléage). On est en 1975. première grande manifestation pour le solaire, contre le nucléaire. Les luttes antinucléaires, Rouge en parlait déjà, mais jamais la LCR n'avait pris position sur le fond, et se posait donc la question d'appeler. Jean-Paul Deléage y était très favorable, est invité au BP pour présenter un texte, attend un peu dans le couloir parce que ce n'est pas le premier point à l'ordre du jour, et lit son texte au BP réuni, un texte principiel sur le refus du nucléaire. Un grand et long silence suit. Et au bout d'un moment, Alain le rompt : « Bon, de toute façon, cette manif, on y va ! » Je ne l'ai pas vécue, mais elle me parait terriblement crédible. Sans peut-être théoriser outre mesure, Alain avait compris que l'aventure nucléaire, la LCR devait se situer contre.
Bon, demain, je vais voir si je retrouve moi aussi des photos des meetings Krivine, au Havre, à Périgueux, à Bergerac, à Bordeaux...
Plus on repense à lui, et plus on se dit qu'on n'a pas le droit de laisser tomber. Alain, on ne lâchera rien.
Irène L
1988..je me souviens de ce premier contact militant avec Alain qui me préparait dans un café avec d'autres camarades à mon premier débat télévisé avec l'ensemble des secrétaires confédéraux cgt, fo, cfdt, unsa… J'étais alors jeune infirmière, une des porte-parole de la coordination nationale. Il m'a simplement dit, pour m'encourager à surmonter mes craintes de ne pas être à la hauteur des enjeux politiques de cet événement… « Tu es engagée dans une lutte sans précédent, tu es en grève depuis des semaines alors reste toi-même pendant toute la durée de ce débat et quand tu t'opposeras à eux, dis toi une seule chose pour garder ton cap, tes mains sont propres pas les leurs » ! Alain est une de ces figures militantes qui inspire la force combative, le respect et qui m'a rendue plus forte dans mon engagement au sein de la LCR et aujourd'hui encore au NPA. Alain va terriblement nous manquer mais sa pensée, son combat qui ont marqué toute une génération de combattants anticapitalistes demeurent à jamais dans nos cœurs. Poing levé, respect à toi et sincères condoléances à ta famille et tous tes proches.
Bruno, Reims
Une pensée émue pour un homme que je n'ai approché qu'en réunions publiques, mais dont j'ai ressenti l'engagement et la sincérité, aimé la mesure et l'humour, respecté la longue histoire, la trajectoire dévouée (jamais dévoyée). Ça m'a inspiré et accompagné, depuis 1971. Merci Monsieur K, merci camarade, merci d'avoir tant lutté et d'être resté droit. On a plutôt perdu, c'est sûr, mais le monde a été plus beau grâce à toi.
Dr Abraham Behar
Alain nous a quittés, c'est une grande peine pour moi, bien au delà des classiques condoléances.
Depuis la lutte contre la guerre en Algérie puis celle du Vietnam, depuis nos actions communes avec Jean-Michel et Marcel-Francis en tant que médecins, à mon retour du Nord-Vietnam, en passant par Mai 1968, Nous nous sommes souvent retrouvé dans les mêmes combats. Cela n'a jamais empêché la controverse, la différence politique, jamais Alain n'a mis son drapeau dans sa poche, mais jamais non plus il a remis en cause cette amitié de combat.
Je l'ai revu à l'assemblée européenne pour la dernière fois, à propos de la menace nucléaire qui redevient hélas d'actualité, il avait intact sa ferveur militante. Nous ne l'oublierons jamais.
Adieu camarade
Dr Abraham Behar, MCU PH HON. Président de l'AMFPGN, former co président of IPPNW, ex membre du CVN
Jean-Michel, Paris 18e
Avec une authentique tristesse, avoir appris qu' Alain se soit éteint subitement porte un sacré coup au moral. Toutefois, parmi les souvenirs : celui de l'avoir croisé en 2009 au Congrès fondateur du NPA à La Plaine-Saint-Denis (93) où j'ai découvert sa maitrise de la langue anglaise lors de l'une de ses interviews avec un média britannique. Voire celui d'avoir, à ses côtés ou non loin de lui, diffusé des tracts Anti-K et Anti-FA à Saint-Denis entre autres.
Motifs pour lesquels j'exprime ici ce jour un modeste hommage au respect de sa mémoire et un soutien solidaire à toute sa famille, ses ami·es et ses camarades qui tenteront au mieux de perpétuer ses idées combatives… Non présent en région parisienne jusqu'au 22 courant, puis ignorant la date des obsèques d'Alain, je vous présente toutes mes fraternelles condoléances.
Avec l'espoir de nous retrouver ensemble dans de meilleures conditions moins émouvantes.
Marijana (Nikol)
Merci Alain d'être resté communiste et révolutionnaire jusqu'au bout, au-delà du rêve ou de la réalité. Nos débats nous ont nourris et construits : oui, une autre voie est possible et d'autres seront là pour continuer le combat.
Myriam Martin
Comme pour beaucoup de camarades, l'annonce du décès d'Alain a été un choc. On a beau dire qu'on savait que cela allait arriver, on ne s'y résout jamais. Avec les larmes, les souvenirs remontent à la surface, en cascade.
Je n'avais pas 20 ans je crois, la première fois que j'ai rencontré Alain. Il s'était rendu à Toulouse pour une réunion publique. Quand il se déplaçait, il rencontrait les camarades de la LCR et des JCR dont j'étais. Je le 'connaissais de nom' comme on dit, et avait découvert son rôle et son implication alors dans Mai 68, surtout à travers les ouvrages de Hamon et Rotman, Générations, les années de rêve. Et je le rencontrai pour de vrai ! Et je découvre alors non pas une icône, mais un être humain. Brillant et drôle, qui parle à tout le monde. Un homme modeste et amical. Moi qui suis issue d'une famille communiste comme lui, famille dépitée de mon départ vers les trotskistes, la rencontre avec Alain me conforte dans mes choix. Quand Alain venait sur Toulouse, c'était un événement . Non pas parce qu'on avait le culte de la personnalité, Ce n'était pas du tout ça ! Mais c'était toujours un moment de partage passionnant et convivial. Et puis Alain n'était tout simplement pas comme ça. Il ne jouait pas de ce qu'il était et de ce qu'il représentait, un militant qui avait, avec d'autres, joué un rôle important dans une période historique comme Mai 68 et les années après. Et puis surtout Alain représentait une gauche, la gauche qui a fait les bons choix, qui a fait les choix des justes causes. Ça, ça se respecte. Parce que ce n'est pas le cas de beaucoup de monde. Et puis Alain surtout c'était un passeur. Avec nous, les JCR à Toulouse, comme ailleurs, il passait le flambeau, il assurait la relève. Et il était un exemple de modestie, de simplicité, d'honnêteté. Il n'a jamais mis sa révolte au tombeau, il ne s'est pas assis sur ses idéaux et ses principes, il n'a jamais renoncé. Ça c'est plus que précieux.
Toujours les souvenirs, en cascade, de la LCR, de sa direction, au NPA. Alain est là pour nous aider, nous encourager. C'est ce que j'ai vécu notamment au moment du congrès de fondation du NPA, à Amsterdam pour le secrétariat unifié de la 4e Internationale, les moments de fous rires et de complicité. Et même quand nos chemins se sont séparés, même quand ce n'était pas simple, j'ai toujours gardé au fond du cœur, au fond de moi une estime, un respect et une amitié indestructible pour Alain. Dans son bureau à Montreuil, il nous avait dit à Fred Borras et à moi-même qu'il finirait sur les planches comme Jean-Baptiste Poquelin, en riant. C'est comme cela qu'il a fini, sans rien lâcher, sur les planches du combat politique, jusqu'au bout.
Adieu mon camarade
Jean-Paul, Bordeaux
Mon émotion parmi des centaines d'autres témoignages et des milliers j'espère.
Pour la campagne présidentielle de 1969, j'ai collé des affiches de lui avec sa tête de premier de la classe – Krivine la kravate comme disaient les envieux – sur des bus. Non, pas les abribus, trop facile, mais sur les bus. On se place derrière, feu rouge, 2 coups de pinceau, pas le temps de regarder si c'est droit, on ripe. Cours Victor-Hugo, ou cours Pasteur… Je ne sais plus quel âge on avait, l'histoire nous mordait déjà la nuque, mai 68 nous avait sauvé de l'ennui et du désespoir sociétal comme on dirait aujourd'hui. On suivait à la trace, grâce à la 4e Internationale, la révolution qui s'avançait au Sri Lanka, descendait de la mine vers La Paz, ou distribuait des vivres – après expropriation – dans les barrios populaires de Buenos Aires. Le SWP américain avait résisté au maccarthysme et la LC brillait de tous ses feux. À trente ans on n'avait pas le droit de mourir, Higelin chantait l'Internationale sur un air de reggae. Godard filmait la Chinoise et nous on attendait des nouvelles des fronts de lutte, qui devaient s'ouvrir sur les pas de l'OLAS. Je ne sais plus si le Che était toujours vivant ou déjà mort, c'était du pareil au même. On y croyait, et je crois bien qu'on avait déjà raison.
Georges G, Paris 18e
Alain, qui avait 15 ans de plus que moi, était, depuis mes années de lycée, une sorte de grand frère mythique, un héros de 68, exemplaire et tout proche à la fois. 68 dont j'attendais, comme tous les militants et sympathisants de la Ligue des années 70, qu'il se répète, à chaque printemps, lorsque nous scandions qu'il serait chaud, chaud... Cette promesse était celle de la Révolution, que nous ne pouvions imaginer très différente de celle de 1917, en Russie, celle de Lénine et de Trotsky, les prophètes de notre Ancien testament, le Nouveau nous restant à écrire... Les années passant, les tristes années 80 remettant nos espoirs à plus tard, il nous restait Alain, Daniel et quelques autres, pour que la flamme, très menacée de s'éteindre, continue de brûler dans leurs voix, leurs textes, nos manifs et nos luttes, mêmes ultra-minoritaires, voire symboliques... En écoutant parler Alain, dans les meetings ou de plus modestes réunions, on savait que l'intelligence était de notre côté, avec l'humour qu'elle permet, même quand les temps sont mauvais, et que l'histoire ne paraît pas aller dans le bon sens. Cette foi d'Alain dans l'utopie, sa fidélité au « principe espérance », était communicative, contagieuse même, et elle permettait, chaque fois qu'on se sentait pris de doute, de reprendre confiance en l'humanité autant qu'en la lutte des classes et l'avenir du communisme...
Pour tout ça, merci camarade, merci à jamais de nous avoir défendus contre la résignation, le désenchantement ou le cynisme qui en ont frappé tant ! Merci de nous avoir conservé la jeunesse d'y croire encore...
Sébastien V
Des mois que j'attends avec inquiétude le jour où j'apprendrai ta mort. Ça y est, tu as décidé de quitter notre grande navette spatiale. Je te savais affaibli, mais je te sentais souvent là. Il y a des rencontres qui nous rendent plus grands, plus forts, plus justes. Ma rencontre avec toi est de celles-là. Pour ton anniversaire, tu me fis la surprise de répondre à mon message en espagnol. Souvenirs de nos aventures vénézuéliennes. Comment ne pas me nourrir de ces quatre jours ensemble à Caracas, arpentant les barrios et les ministères, nous régalant d'une Arepa Reina Pepiada et d'une bière gelée, apprenant à reconnaître le son d'une arme longue et d'une arme courte. Nos rencontres au petit matin avec des guérilleros colombiens, avec Evo qui n'est encore que le chef du MAS, les militants du fond des quartiers populaires, ... Je t'entends me dire, dans le hall du Hilton de Caracas, le sourire narquois aux lèvres, au détour d'une rencontre expresse avec des anciens révolutionnaires passés à la social-démocratie : « je suis leur mauvaise conscience ». Moi qui en viens, tu m'a gagné, avec des dizaines de personnes merveilleuses que tu as contribué à former, aux idées de la révolution. Je suis heureux d'avoir croisé ta route. Je suis plein de gratitude. Je me souviendrai, comme beaucoup, de ta simplicité et de la sincérité de tes engagements, de tes calembours et de ton humour. De la lumière dans ton regard aussi. Nos chemins politiques se sont séparés et pourtant, je n'ai jamais cessé de t'aimer. Merci Alain. Merci.
Sébastien V., plutôt Ensemble, mais surtout quartistele, 12 mars 2022
Jean-François C
En 2000, quatre ans avant de prendre ma retraite, j'ai décidé de déposer temporairement mes livres et mes crayons à la Réunion. J'étais militant depuis trente-six ans au PC où je me sentais de plus en plus mal à l'aise et mon départ de métropole tombait bien, car on ne quitte pas (ou on ne quittait pas alors) le PC de gaîté de cœur. Dès mon arrivée à la Réunion, je prenais contact avec d'autres militants. En 2002, nous faisions la campagne de Besancenot et dans la foulée, fondions un parti : MARON (Mouvement pour une Alternative Réunionnaise à l’Ordre Néolibéral), un acronyme qui disait bien pour notre positionnement anticolonialiste (rappel inutile sans doute : on appelait les esclaves marrons ceux-là qui s'enfuyaient dans les Hauts pour vivre libres, et l'unique R de Maron était de rigueur car il n'y a pas de lettre double en créole). Maron n'a malheureusement tenu que quelques années hélas.
Et Krivine dans tout cela ? À la faveur de la candidature de Besancenot, nous avions donc pris contact avec la LCR dont nous nous sentions très proches, et Krivine, qui était alors député européen et qui voyageait gratuitement en avion nous proposa de venir « nous donner un coup de main » si nous le souhaitions. Au jour dit, à son arrivée à l'aéroport les journalistes étaient là et nul (ou presque) ne pouvait ignorer, ni sa venue, ni l'existence de MARON. Pour que les deux meetings que nous avons organisés, l'un à Saint-Denis, l'autre à Saint-Pierre, aient plus de poids, nous avons donné une dimension régionale à l'événement en invitant un dirigeant syndical sud-africain et un représentant de LALIT, parti d'extrême gauche mauricien (qui lui, existe toujours). Ces deux meetings furent de très beaux succès. Or il se trouve que Roland Leroy, qui avait été responsable des relations du Parti communiste avec les intellectuels, se trouvait alors à la Réunion pour, je crois, des raisons familiales, et il avait assisté au meeting de Saint-Pierre après lequel il avait bavardé, de façon fort sympathique, avec Krivine. Pour les plus jeunes qui liront ces lignes, il faut rappeler que Roland Leroy avait joué un rôle majeur dans l'éviction de l'Union des étudiants communistes en 1966 (ou 65?) de ceux qui allaient fonder la LCR, Krivine en tête. J'ajoute qu'en discutant avec Alain et en égrenant une partie de nos souvenirs, le nom de Guy Hermier est tout naturellement venu dans la conversation. Lorsque Krivine et ses camarades avaient été exclus de l'UEC (même si ce n'était pas la formule officielle exacte) Guy Hermier était un des principaux responsables de l’UEC « sur les positions du parti » (comme on disait) et il avait été un acteur majeur de cet épisode. Par la suite il devint membre du BP du parti, député de Marseille et maire d'un arrondissement, mais devait malheureusement décéder très jeune d'une terrible maladie. À mon grand étonnement, Krivine m’apprit alors qu'il avait assisté à son enterrement à Marseille. Par ailleurs, Paul Vergès, le dirigeant historique du PC réunionnais, nous avait fait savoir qu'il aimerait rencontrer Krivine, ce qui fut fait, rencontre qui, d'après Krivine fut fort chaleureuse, malgré leurs divergences politiques.
Tel était Krivine tel que je l'ai (un peu) connu : ferme sur ses convictions, d'une grande clarté dans ses analyses, excellent orateur et très chaleureux dans les relations humaines, y compris avec des militants avec lesquels il avait ferraillé dur.
Jean-François Clopeau, Sarcelles, le 13 mars 2022
Alain Cyroulnik
Un compagnonnage commencé en 64, lui maître auxiliaire à Voltaire et moi lycéen, lui au PC et à l'UEC, moi à la JC. Une longue page d'histoire, d'engagement, de luttes et d'amitié qui se tourne. Grande tristesse
Mariana
L'anniversaire de la mort du Che, avec Raùl Sendic.
Janine
Plein de tristesse mais la meilleure manière de lui rendre hommage est de continuer notre combat.
Janek
Même si nous le craignions depuis des mois, c'est une terrible nouvelle et comme une fin d'époque...
Et en plus en pleine guerre en Ukraine, alors que c'est Alain qui nous a représenté·es lors de la fondation du Sotsyalnyi Roukh (mouvement social) ukrainien et que c'est encore Alain qui avait tissé nos premiers liens avec celles et ceux qui sont devenus nos camarades en Russie...
Pour ma part, il a orienté ma vie en me demandant de devenir permanent à la rubrique inter de Rouge en 1979...
Salut Alain, nous continuons notre combat commun.
Janek (ex-'Cyril Smuga')
Gabriel
Photo prise à Aubervilliers en 1998, à l'occasion d'un rassemblement de la LCR pour les 30 ans de mai 68.
De gauche à droite Henri Krazucki, X?, Alain Krivine, Josette Trat, Daniel Bensaïd.
Béa W
Immense tristesse pour la perte d'un exemple de fermeté des convictions et de cohérence des idéaux pour l'humanité.
Profond chagrin, pour la perte d'une figure de la révolution mondiale...
Charles Michaloux
Alain a eu une vie belle et bien remplie. Pas plus que d'autres il n'était protégé contre les défaites, les revers, les déceptions, les illusions déçues. Il savait les reconnaître et les conjurer, souvent avec un humour acéré. Mais aussi, il savourait les victoires (et il y en eut !) pour alimenter sa machine personnelle à espérer, à convaincre et à se battre.
Sur tous les terrains depuis sa prime jeunesse, il militait infatigablement pour que la conviction révolutionnaire éprouvée qui était la sienne rencontre la réalité des transformations et des secousses de la société. Il était donc de tous les combats, avec une présence modeste qui forçait le respect.Tout le contraire d'un dogmatique en somme. Sa personnalité était balisée par une impressionnante fidélité et indéfectible constance, en même temps que par une ouverture d'esprit jamais en défaut et un intérêt inlassable pour ce qui était nouveau et prometteur.
Solidité de roc et flair de parfumeur, cela le caractérisait bien : les mots le faisaient sourire, mais il savait que c'était notre marque de respect et d'amitié.
Son parcours politique, sur plus de soixante années, épouse tous les grands événements politiques et sociaux après la Seconde Guerre mondiale, en France comme à l'international. Et toujours, avec le fil rouge conducteur d'une volonté de construire l'instrument nécessaire pour changer le monde, avec une même détermination de l'Opposition de gauche dans l'Union des étudiants communistes à la JCR, la LC, la LCR, finalement le NPA et toujours la 4e Internationale.
Mon souvenir d'Alain est émaillé de tant de beaux moments qu'ils font vite oublier les autres marqués par la difficulté.
J'ai rencontré Alain pour la première fois en 1965. J'étais en terminale au lycée Voltaire ; il était mon prof d'histoire. À l'époque j'étais à la JC (les jeunesses communistes du PCF) et lui opposant au PCF et à l'UEC. Un jour après le cours, il m'invite à rester. Il me demande alors : « êtes-vous communiste ? » Jeune et fier, je réponds : « oui, ça vous dérange ? ». Il me proposa de discuter et de là date mon engagement à ses côtés et notre amitié, jamais démentie par les désaccords et les différences dans la dernière période.
Mon souvenir lumineux commence par là. Il se conclut hélas par l'image d'une homme souffrant et diminué qui ne ressemblait plus à ce roc au flair de parfumeur.
La douleur de le perdre s'ajoute pour moi à d'autres que symbolise cette photo prise lors du rassemblement organisé par la Ligue pour célébrer le centenaire de la Commune au printemps 1971, dans le sillage de Mai 68, sur la crête de mobilisations internationales de grande ampleur. Sur cette photo se trouvent Henri Weber (qui a pris plus tard ses distances politiques en se mettant dans la roue du PS, mais qui n'a jamais dénié ses vieilles amitiés), Daniel Bensaïd (le complice et l'inspirateur de toujours), Gérard Verbizier (la conscience internationaliste de la grande famille), Alain Krivine naturellement et moi-même. Ils sont tous disparus et ils me manquent avec notre folle espérance.
Philippe M
Profondément secoué par le départ d’Alain à l’origine de mon engagement révolutionnaire. Je partage la tristesse de Michèle et Hubert.
José B
Du Venezuela, patrie du Libérateur Simón Bolívar et de Chávez, El Eterno, je présente mes sincères condoléances pour la mort d'un si digne et si illustre combattant pour tous. Pour toujours… !
Jean-Pierre R
Salut Alain ! Comment oublier ces trente ans de combat dont nous pouvons être fier·es, je suis de ceux qui t'ont accompagné pendant plusieurs années dans nos meetings en province. Cette relation que nous avions m'a marqué à jamais. J'embrasse très fort Michelle.
Adieu Alain ....le combat continue
Frédéric A
Attristé par cette nouvelle. Alain était si facile d'accès pour le jeune militant intimidé ! On continue !
Hervé Le Tellier
Beaucoup ont déjà rendu hommage à Alain Krivine, rappelé combien ce militant infatigable n’a jamais faibli dans ses convictions. Le monde, plus inégalitaire que jamais, marche sur la tête, et nous qui craignions que le capitalisme ne conduise à la barbarie, nous voyons désormais qu’il mènera l’humanité à l’extinction. Jamais les combats qu’a menés Alain n’ont été plus vitaux. Soyons de plus en plus nombreux à les porter.
Serge d'Ignazio
Ouvrier/Photographe
H. Véga
Ma dernière rencontre avec Alain date de 2017, lorsque nous avons déjeuné ensemble à Montreuil lorsque, éditeur, j’ai republié l’Histoire de la Révolution russe de Trotsky. Je devais le recontacter prochainement… mais il ne nous en a pas donné la possibilité !
Après la disparition de Daniel et de Henri, maintenant Alain. Très grande tristesse et plein de souvenirs avec lui de ma période de permanent à Rouge, de 1971 à 1978, et de militant de 1968 à 1981.
Toutes mes plus sincères condoléances à sa famille.
Le temps passe si vite, mais le combat pour une société meilleure continue!
Charles, dit Mephisto
Hommage à toi, vieux combattant !
Merci d'avoir été là !!!
Hasta la Victoria ! Sempre !!!
Cathy F, Marseille
Avec la disparition d'Alain, c'est un pan de notre histoire qui s'effondre. Il a accompagné mon éveil politique dès la fin de mon adolescence. N'étant ni parisienne ni élue dans aucune direction de la LCR ou du NPA, je ne l'ai jamais vraiment côtoyé de près. Mais j'ai un souvenir marquant avec lui. Jeune militante marseillaise de la Ligue dans les années 1980 et membre du comité de solidarité avec le Nicaragua (le Nicaragua révolutionnaire de l'époque, pas celui de maintenant !), je lui avais servi de guide et accompagnatrice à Managua où il était venu avec une délégation de la IV pendant quelques jours en novembre 1984 pour suivre les premières élections après la chute de la dictature de Somoza. J'étais très impressionnée par sa stature politique mais il m'a immédiatement mise à l'aise par son humour et sa capacité à s'intéresser aux autres. Entre réunions avec des responsables sandinistes et joyeux moments de convivialité, ça a été pour moi une belle expérience. Par la suite, chaque fois qu'on se croisait dans un meeting à Marseille ou à une université d'été, il m'en parlait. Ça m'étonnait et m'émouvait toujours qu'il se souvienne de moi, obscure petite militante de base. Mais en fait, c'était tout lui, simple, humain et chaleureux en plus d'être un dirigeant révolutionnaire exceptionnel. Hasta siempre, compañero Alain. Vuela alto.
Cathy Ferré (maintenant membre du Bureau national de France Amérique Latine)
Johanna A
Je n’ai découvert le travail, la lutte et les idées de M. Krivine que très récemment via mon intérêt pour la campagne présidentielle, notamment celle de M. Poutou. J’en ai tiré une grande admiration pour Alain, pour sa résolution et son courage dans les luttes. Il m’a beaucoup touchée notamment pour avoir été le premier candidat à participer à une marche des fiertés et pour son soutien à la cause féministe (moi qui avait été dégoûtée par les agissements du PCF).
Merci à M. Krivine pour son engagement et pour avoir été la source de tant de luttes et d’engagements. Toutes mes condoléances à sa famille, ses proches et ses camarades. Hasta Siempre !
Jacques B
À la première heure,ce matin je lis la déclaration de décès d' Alain Krivine signée Phillippe Pierre Charles du GRS, Groupe Révolution socialiste en Martinique.
Je veux apporter ma voix à cet hommage rendu à Alain Krivine qui a représenté pour le monde du travail un rempart permanent depuis 60 ans sur les abus, les incohérences et les injustices sociales.
Cet homme a été un leader incontesté et restera dans l'histoire de notre pays, de nos départements et territoires d'outre-mer et même je peux le dire du monde.
Exemple de droiture, exemple de simplicité et de modestie, force de caractère.
Il a su montrer aux jeunes générations et celles qui sont en place aujourd'hui le chemin de l'espoir et le chemin de la conquête.
Et ceci toujours pour une vie meilleure au travail et dans le monde du travail.
Je l'ai côtoyé de près lorsque en Martinique une bataille rangée a fait rage contre moi alors que j'accomplissais ma mission de directeur départemental du travail donc d'inspection également et ceci dans le respect des textes et des normes internationales.
Il m'a tout de suite ouvert les bras malgré le haut poste que j'occupais. avec le soutien indéfectible de Philippe Pierre Charles .
Il a montré une détermination et un sens sans réserve, en multipliant les offensives sans relâche pour que ce combat soit gagné.
Depuis tout jeune, un sens inné de l'injustice l’a conduit à mettre sa marque dans le combat ouvrier et dans le combat des classes sociales défavorisées.
Alain Krivine n'a pas cessé dans son action d'apporter son soutien, son regard de clairvoyance à ceux qui pensent que le destin est ainsi.
Non, il leur montrait toujours la voix de l'espoir, la voix de la conquête. Et surtout la voix de l'unité
Je veux aujourd'hui que chacun de mes contacts que j'ai, amis, camarades, connaissances,
comprennent le sens du message que je veux apporter pour cette grande figure de la France d'ouverture et de fraternité du monde de la réalité.
Je veux aussi m'incliner par trois fois :
Une première fois pour l'admiration que j'ai et que nous devons avoir pour cette stature morale
Une deuxième fois pour ce qu'il a apporté à tant et tant de générations de travailleuses et de travailleurs et qui reste gravé dans le marbre.
Une troisième fois pour sa famille, pour ses amis et camarades, pour le Nouveau parti anticapitaliste, pour le GRS et Philippe Pierre Charles durement endeuillés.
Je reste convaincu que l'histoire du monde du travail continuera à se nourrir de tous les engagements et réalisations d'Alain Krivine et bien sûr je vais faire mien ce slogan porté spontanément par les militants du Nouveau parti anticapitaliste :
Pour Alain
Sans toi, le combat n’aura plus la même valeur
Gilbert G
Alain, un camarade exemplaire et chaleureux
Après le congrès mondial de 1979, la LCR a mis en œuvre le « tournant vers l’industrie » (congrès SFQI de 1980). C’est dans ce contexte que j’ai émigré et milité dans le pays de Montbéliard, embauché dans une grande usine à Belfort. Alain, alors membre du BP chargé du suivi de l’intervention Peugeot, a concrètement mis en pratique cette orientation. Ce secteur était classé ‘prioritaire’ par la direction de la LCR, du fait du poids de l’industrie (plus de 50% des emplois dans l’aire urbaine Belfort-Montbéliard), notamment la branche automobile. Mais aussi du fait de la féroce répression patronale, méthodiquement organisée par la famille Peugeot, fer de lance de l’UIMM (le patronat de la métallurgie). Ce harcèlement permanent des militants via la maîtrise avec l’aide de « syndicats » ouvertement fascistes (CFT puis SIAP-CSL) et de syndicats jaunes (FO, CFTC, CGC …) avait conduit en 1979 à la mort tragique de notre camarade Philippe Marchaux, OS à l’usine de Sochaux.
A partir de novembre 1980, Alain venait tous les mois de Paris pour animer le groupe Taupe Rouge Peugeot, qui organisait les militants et sympathisants LCR des usines Peugeot et les camarades extérieurs en soutien. On se réunissait tous·tes dans une ferme proche de Montbéliard, le samedi, seule possibilité de rassembler les camarades travaillant en normal, de nuit et en équipes du matin ou d’après-midi. Systématiquement, à l’entrée du chemin de terre menant à la ferme, un RG en planque dans une voiture banalisée nous surveillait à distance. Alain apportait toujours avec lui 5 000 exemplaires de la feuille mensuelle Taupe Rouge Peugeot, un 4 pages imprimé à Roto. La réunion démarrait d’abord par une séance collective de pliage autour d’une grande table, à laquelle Alain participait avec sa bonne humeur. C’était pour lui l’occasion de donner des infos sur la vie du parti, raconter des anecdotes et, par tous ces échanges informels, contribuer à notre formation politique.
Alain a joué un rôle décisif pour recruter des militants ouvriers et stabiliser localement une intervention politique de la LCR sur plusieurs sites Peugeot (Vesoul, Valentigney, Mulhouse et Sochaux) : 60 000 salarié(e)s, dont les 2/3 sur la seule usine de Sochaux qui, selon un camarade ouvrier (qui a adhéré à la fin d’un meeting d’Alain à Montbéliard) consommait autant d’électricité que la ville de Paris … Avec abnégation, tous les mois, Alain a effectué ces allers et retours, parfois accompagné de camarades de Renault pour partager les expériences d’interventions de la branche auto. Au bout de 2 ans (de mémoire), cette opiniâtreté a porté ses fruits ; le noyau militant a été suffisamment fort pour voler de ses propres ailes en milieu hostile et Alain a pu se « libérer ». Le 4 pages mensuel tiré à l’offset à Roto est passé en tract recto-verso quinzomadaire tiré sur place à la ronéo. Rassemblé par le secteur auto du NPA, ce matériel militant a été en 2016 archivé par l’association RADAR.
En 1992, après 5 ans d’une lutte qui s’est conclue par 3 semaines d’occupation, l’usine de Belfort où je travaillais a fermé. Faisant partie de l’ultime charrette de 1 000 licenciements, j’ai été contraint comme bien d’autres de quitter la Franche-Comté pour retrouver du boulot. De l’eau a coulé sous les ponts, mais j’ai souvent recroisé Alain, en région parisienne ou à l’université d’été du NPA, toujours disponible pour discuter politique. Son antibureaucratisme viscéral, son optimisme à toute épreuve et sa chaleur humaine m’ont toujours impressionné. Avec du recul, j’ai surtout retenu d’un militant de sa trempe, jusqu’au bout fidèle à notre combat, une leçon exemplaire, qui rend définitivement dérisoires les querelles fractionnelles : l’abnégation, la patience et l’humilité sont les principales qualités d’un·e révolutionnaire.
Jean-Pierre B
Je suis un fils de petit paysan et ancien boursier.
À 20 ans j'étais à la recherche de ma voie au lycée de Saint-Brieuc et il y avait la grève du Joint français. J'ai participé à la grève des étudiants en médecine de Rennes et j'ai été influencé par le PCMLF plutôt que la LCR. J'ai accédé au plus au niveau de la fonction hospitalo-universitaire au Chu de Brest sans jamais changer de valeurs.
Je suis très touché du décès d Alain Krivine que je respecte infiniment pour avoir gardé son style et ses valeurs.
Salut Camarade. Tu appartiens à mon patrimoine. Je reste marxiste
Frédéric F, Nantes
Chers amis et camarades, je viens d'apprendre (avec retard, donc) le décès de notre précieux camarade Alain Krivine.
C'est un pan de notre histoire, d'histoire tout court, qui s'en va.
Je serre affectueusement dans mes bras toutes celles et ceux qui l'aiment et à qui il manque déjà.
Avec mes plus forts sentiments
“Laszlo”, “Boris”, “Davos”
Très fier d’avoir côtoyé et milité 40 années au côté d’Alain. Il a représenté pour moi, et certainement pour beaucoup d’autres, un modèle à la fois de détermination, de pédagogie, de disponibilité et d’ouverture d’esprit, aux antipodes de tout sectarisme et de toute rigidité doctrinale.
Une grande et fraternelle figure de notre courant.
Monique M (ex-LCR)
Très touchée par sa disparition, j'aimerais savoir si la date de ses obsèques est connue et si un rassemblement est prévu pour lui rendre hommage.
Alain L
Une figure de ma jeunesse… Même si aujourd'hui je n'ai plus ces idées-là, son départ m'a attristé. Je reste fidèle aux hommes pas aux idées. Au revoir Monsieur Krivine !
Patricia T
Bonjour à vous toutes et tous,
Je voudrais m'associer à la peine ressentie par chacun et chacune et je pense bien sûr à sa famille et sa famille élargie.
Je n'ai pas adhéré au NPA mais la rencontre d'Alain Krivine et de Daniel Bensaïd alors à la LCR ont marqué indéniablement mon parcours. Je ne les oublie pas et je leur suis à jamais reconnaissante !
Mes plus sincères condoléances.
Alain Ruscio, historien
Chers camarades, comme beaucoup de militants, je me suis senti brusquement foudroyé par la disparition d’Alain.
Je l’avais rencontré à deux reprises, au siège, à Montreuil, alors que je commençais la collecte de témoignages qui m’a permis ensuite de rédiger mon livre sur les communistes et l’Algérie (La Découverte, 2019). Il m‘avait alors parlé de son passage par la JC, l’UEC et le PCF, avec ce souci du respect des militants, qui ne masquait nullement la sévérité de l’analyse critique.
J’avais ensuite retranscrit fidèlement ses propos, ce dont il m’avait remercié.
Nous n’avons jamais cessé, depuis, de nous saluer, lors des manifestations ou des fêtes de l’Huma.
Nos combats communistes faisaient partie de cette rare catégorie des parallèles qui finissent par se rejoindre.
J’adresse mes condoléances fraternelles à sa famille, ses proches et à tous les membres du NPA.
Danièle P
Alain était présent pour toutes les luttes y compris celles des militants de base. Il nous a beaucoup aidés et soutenus lors de la lutte du Docteur Didier Poupardin contre la CPAM du Val-de-Marne pour soutenir le droit de tous les patients en longue maladie (100%) à obtenir le remboursement de tous leurs médicaments et examens complémentaires à 100% et pas seulement ceux qui sont liés à leur maladie principale. Didier a été soutenu par de nombreux partis, associations, syndicats et patients, sympathisants, médecins. Alain Krivine, notre camarade de Vitry a joué son rôle dans cette mobilisation. Didier est décédé, je suis âgée et malade mais je parle tant que je peux du souvenir d' Alain et de la nécessité, comme il l'a toujours dit partout, de continuer sa lutte pour une société meilleure anticapitaliste.
NPA Perpignan
nous avons retrouvé deux photos particulièrement sympas de la réunion publique sur mai 68 à Perpignan en 2018 et de la venue d'Alain en août 2017 pour l'inauguration de notre expo d'affiches militantes à l'occasion de Visa pour l'image au local du Npa. Comme beaucoup de camarades qui ont eu la chance de rencontrer Alain, d'échanger avec lui, à Perpignan où il est souvent venu et chaque année à Leucate, nous avons beaucoup de peine et nous nous sentons chanceux d'avoir pu le côtoyer et passer ces moments avec lui. Nous adressons nos plus sincères et profondes condoléances à ses proches et à ses amis.
Victor
Camarade Tinville, ce fut un honneur de militer à tes côtés, grande tristesse.
Jean-Michel Seck
J’ai appris avec une grande tristesse la disparition de ce grand militant de la cause communiste, la vraie, celle qui part du peuple et qui revient au peuple...
Comme je l’ai rappelé à un ami, un ancien de la LCR, je l’ai rencontré à Lyon, en 1974, sur le campus de l’université de Bron.
La LCR avait organisé une belle journée de réflexion et nous étions venus, quelques étudiants sénégalais acquis à la cause marxiste révolutionnaire, écouter nos amis et camarades de la LCR et parmi eux il y avait Alain Krivine et Ernest Mandel.
Je garde également et, je suis peut-être le seul, un souvenir radiophonique du passage de Alain Krivine à Dakar.
Je l’avais entendu un matin au cours d’un journal parlé...
J’avoue et c’est important que j’ai eu du mal à reconnaître ce jour-là (années 80…) aussi bien la voix d’Alain Krivine et le discours qu’il tenait sur le Sénégal.
Une chose reste certaine, Alain Krivine, est « resté dans sa maturité, toutes ses maturités, fidèle aux aspirations de sa jeunesse… ». Je présente à sa famille, ses amis et ses admirateurs ( j’en fus un), mes sincères condoléances, mes condoléances « rouges » si tant est que l’expression existe.
Adieu cher camarade, le combat céleste va succéder pour toi, au combat terrestre qui fut long et beau.
Je te salue depuis la « grotte de la lumière » à Dakar pour écrire comme André Breton, dans son « Ode à Charles Fourier ».
Béatrice F
Je ne sais pas si j’ai trahi, je ne crois pas, mais tiédi oui, depuis mes années de militance niçoise. À te savoir parti pour toujours mon cœur se brise de ne pas t’avoir dit toute ma reconnaissance aux dernières manifs où j’ai croisé ton regard et ton incroyable présence fraternelle. Adieu camarade.
Guy D, Nîmes
Mort d'Alain Krivine : une page de la révolution se tourne…
Je me suis éveillé à la politique au début des années 1970 avec la figure d'Alain Krivine : dans la foulée de mai 68 il a été la figure médiatique et symbolique de la politique telle qu'elle pouvait m'intéresser. Plus tard j'ai eu le plaisir de le rencontrer lors de la campagne pour les européennes de 1999 : en sus de la bête politique qu'il n'a jamais cessé d'être jusqu’à la fin de sa vie, j'ai alors côtoyé et rencontré un être sensible, affable, sympathique et cultivé avec un humour sans pareil, entre autreS lors de trajets dans ma 2CV !.
Par la suite, lors de plusieurs congrès du NPA à Paris, Alain n'a fait que me confirmer que ça ne lui passait pas avec l'âge…
En décembre 2016, en avant-première de la campagne pour les présidentielles de 2017 de Philippe Poutou, Alain a accepté de faire un meeting à Vauvert dans le Gard : dans cette cette ville de la Camargue, particulièrement « travaillée » par le FN, la voix d'Alain avait quelque chose d'anachronique...Bien dans la tradition au bout du compte de l'éternel optimiste qu'était Alain !
Après la réunion il est venu dormir chez moi où il a confirmé son naturel sympathique et courtois dont il ne s'est jamais départi toute sa vie durant. Je me souviens que même mes chiens l'avaient particulièrement apprécié !
Même malade il n'a jamais cessé d'être un militant : lors du mouvement des Gilets jaunes, il avait pris la peine d'intervenir lors de l'incarcération d'un camarade à Nîmes en 2019. Le départ d'Alain laisse un grand vide : une page de notre vie de militants se tourne définitivement. L'homme est parti mais l'exemple reste à jamais ! Salut camarade !
Gérard B
Ce message pour exprimer mes condoléances à la famille d'Alain et tous ses proches. Militant de la LC puis la LCR depuis 1971, j'ai eu l'occasion d'apprécier Alain. Je souhaite souligner à la fois sa détermination politique et l'absence d'autoritarisme.
Seule ma situation présente d'immobilisation m'empêchera de participer aux hommages.
Toutes mes condoléances.
Dominique P
J'ai connu Alain en 1972. Membre des JCR et puis de la LCR. Candidat adjoint au Législatives. Je suis souvent allé dans l'impasse pour faire des tirages de tracts. Lorsqu'il venait à Cherbourg nous dinions tous ensemble dans la brasserie de mes parents, alors que mon père était un stalinien pur jus ! La dernière fois que je l'ai vu c'était à La Rochelle il y a de cela une vingtaine d'années. Hélas c'est ainsi ! Mes amitiés aux camarades toujours vivants et adieu à tous ceux qui nous ont quittés.
Yves C
Les vraies forces de gauche viennent de perdre un immense militant et un de nos allié·es de mai 1968.
Période où les ouvriers ont fait autre chose que d’attendre que ça vienne !
J’avais 18 ans… comme si c’était hier
Hommage car contrairement à Cohn Bendit qui rejoint Macron bien au chaud, il est resté attaché à ses convictions.
En cette période ou le pouvoir président fait la fête à Versailles sans pensées pour le peuple ukrainien massacré ni accueil réel en France solidaire, respect et condoléances
Michel LD
J'ai découvert Alain Krivine en 1965, lors du congrès UEC. J'étais à l'époque au PCF et en opposition avec lui et avec la JCR. Depuis, de l'eau est passée sous les ponts et dès les années 2000 j'ai évolué. J'ai dépassé les querelles de l'époque. Mes divergences avec le PCF m'ont conduit à le quitter en 2007. Sans pour cela adhérer au NPA car, si je me sens proche de celui-ci sur beaucoup de points, il ne me convainc pas sur la question décoloniale ni sur les voies révolutionnaires. Je pense que la forme parti est à revoir et que le mouvement communiste reste à construire en tournant la page du passé sans pour cela renier notre idéal commun.
Je rends un hommage à Alain Krivine pour sa fidélité à cet idéal et pour l'apport indéniable qu'il a apporté au mouvement communiste.
Marco C
Au camarade, au révolutionnaire, à qui l'âge n'a rien fait passer, autre que la ténacité du combat, que nous continuerons.
Marco C, ex-cofondateur de l'Alternative libertaire, membre de la revue Chimères.
Claudine V
Je me souviens de ton passage à la maison , à la Glacerie, dans la Manche. Mon mari Pierre Vautier, était un fervent militant LCR. Je joins mes sincères condoléances. à ta famille et à tous ceux qui ont eu le bonheur de te connaitre.
Chantal J
Membre de la LCR de 75 à 83 , j’ai participé à une formation à Bruguières ( près de Toulouse), c’était en 1981 et nous y avons fêté les 40 ans d’Alain Krivine. Ce fut une belle soirée, très drôle !! C’était une autre facette des camarades et donc d’Alain. Beaucoup de tristesse aujourd’hui pour celui qui sera resté toute sa vie un combattant honnête, regret qu’il n’ait pas vu notre monde changer…