La primaire organisée par le Parti socialiste a rencontré un succès incontestable avec plus de 2 millions de votants. Une large frange de la population aspire à peser sur les choix politiques et à se débarrasser de Sarkozy, et le PS s’est appuyé sur ces préoccupations pour construire sa primaire. La crise et les difficultés des mobilisations sociales, notamment la défaite sur les retraites, ont permis au PS de réapparaître comme un moindre mal par rapport à la droite.
Dans cette campagne, chaque candidat a tenté de redorer le blason du parti en avançant des mesures sociales. Le résultat de Montebourg, avec 17 %, est aussi significatif d’une tentative par une partie des électeurs de tirer le PS vers la gauche.
Mais, en y regardant de plus près, on voit que les candidats n’ont pas rompu avec la logique sociale-libérale. Ainsi, sur les retraites, aucun ne parle de réduire la durée de cotisation, alors que sans cela, le retour à une possibilité de départ à 60 ans n’a pas grand sens pour l’immense majorité des travailleurs.
Et pour cause ! Au-delà des déclarations, les différents candidats ont tous voté le même programme électoral... Un programme qui ne prévoit pas d’augmentation du Smic, qui prévoit de baisser les impôts sur les entreprises qui investissent et de renforcer la police et la gendarmerie. Un programme qui ne propose aucune mesure contre les banques et contre la dette publique.
C’est une acceptation du cadre du capitalisme, y compris dans sa forme actuelle, la crise. Le résultat d’un tel choix, nous pouvons le voir en Espagne et en Grèce, ce serait inévitablement des attaques radicales contre les travailleurs.
Et DSK ne s’y est pas trompé, lui qui soutient Aubry, la candidate supposée regrouper la gauche du PS au second tour...
Pour se débarrasser de Sarkozy et des politiques antisociales, pour peser sur les choix politiques et économiques, c’est dans la rue que ça se passe, en construisant le rapport de forces et les suites de la mobilisation du 11 octobre. C’est aussi en affirmant haut et fort la nécessité d’une rupture avec le capitalisme et le pouvoir des banques.
C’est le sens de la candidature de Philippe Poutou à l’élection présidentielle de 2012.