Publié le Samedi 7 mars 2020 à 10h18.

Pourquoi la liste “Saint-Denis anticapitaliste”

« Saint-Denis, une ville riche mais avec une population pauvre » ? En période électorale nombre de candidats partagent ce type de clichés « population trop pauvre, trop précaire, pas assez bien pour être mise en vitrine du Grand-Paris ou des jeux 2024 ». En fait ils capitulent devant l’offensive gouvernementale et préfèrent accuser celles et ceux qui la subissent. 

Les règles dictées par l’Etat pour la gestion de la ville sont celles d’une politique d’austérité : équilibre budgétaire comportant une baisse permanente des rentrées d’argent (taxe professionnelle, taxe d’habitation, dotations). De l’autre côté, elles ne permettent pas de répondre aux besoins de l’ensemble de la population. Nous ne pensons pas qu’il est possible de faire mieux en termes de services publics en diminuant les revenus de la ville.

Désormais, la commune et les élu.es sont dépendant.es de l’argent que l’Etat donne. Mais l’Etat ne donne jamais sans conditions. Il oblige à détruire des logements sociaux avec l’ANRU mais aussi d’autres services publics, il oblige à malmener les salariés territoriaux avec la mise en place du jour de carence, il oblige à ne pas avoir une politique au service de la population.

Nous voulons changer les règles de ce jeu en dénonçant ce budget municipal bien trop loin des besoins de la population et en le refusant. Le refuser pas seulement par un vote d’élus, mais s’organiser avec les habitant.es et se battre pour avoir un budget à la hauteur des besoins.

Les élu.es actuel.les et les prétendant.es à la majorité sentent bien ce décalage entre le budget existant et leurs promesses. Alors ils parlent de « mixité sociale » à tout bout de champs ! Dans une ville comme Saint-Denis, la « mixité sociale » signifie en réalité qu’ils considèrent qu’il y a trop de pauvres, trop de logements sociaux.  Ils insinuent qu’on les contraignant à quitter la ville, tout irait beaucoup mieux. Nous refusons toute insinuation qui irait en ce sens. Nous quand nous parlons des pauvres, nous dénonçons le système capitaliste qui condamne à la pauvreté des millions de personnes.

Nous pensons bien évidement qu’il y a des moyens d’améliorer la qualité de vie de la population de Saint-Denis. Mais celle-ci ne passera pas par une augmentation des mesures sécuritaires qui sont au mieux inefficaces et au pire discriminantes pour les habitants de la ville, et qui nous coûtent cher ! Cet argent, nous pensons qu’il serait plus utile dans des dispositifs éducatifs comme une augmentation du budget attribué aux l’associations de prévention spécialisée aux antennes jeunesse, aux maisons de quartier, aux centres de santé, aux crèches et PMI …Elle passera également par une diminution de la précarité dans l’emploi, notamment des agents territoriaux, et de la précarité du logement, comme les logements insalubres, le manque de logement et les expulsions locatives.

Nous ne ferons pas de promesses que nous ne pourrons pas tenir. Par contre, nous savons qu’il n’y a pas d’autres solutions que de se battre ensemble pour aller dans ce sens et exiger le budget et la mise en place de ces avancées. C’est le sens du vote pour notre liste, Saint-Denis anticapitaliste.