De retour lundi 24 novembre pour la troisième fois en trois ans en Moselle, François Hollande s’est amplement félicité des prétendus engagements tenus en inaugurant une « plateforme publique de recherche et de développement industriel ». Pourtant, comme pour son prédécesseur, Florange reste le lieu emblématique des reniements, des promesses non tenues du président au service du Medef.En effet, il y a un an et demi, le PDG du groupe Arcelor avait pu fermer les hauts-fourneaux du site de Florange grâce aux renoncements de Hollande et de son mal-nommé ministre du Redressement productif, Montebourg, supprimant des centaines d’emplois sans compter ceux des intérimaires et des sous-traitants. Tout le contraire de ce qu’avait promis le candidat juché en 2012 sur un camion syndical : « Je viens devant vous prendre des engagements... Je ne veux pas me retrouver dans la situation d’être élu un jour sur une promesse et ensuite de ne pas revenir parce qu’elle n’aurait pas été tenue ». Reconnaissons-le, c’est vrai qu’il est revenu depuis sur le site de Florange... mais sans acier, sans création d’emplois, sans le courage politique d’affronter le capitaliste Lakshmi Mittal. Pas grave, pour Hollande, « Florange, c’est le symbole qu’après une crise, la réussite est possible »... De quelle réussite parle-t-il ? Celle de la mise en place d’un énièmelaboratoire de recherche publique qui au final ne créera... qu’une douzaine d’emplois ? Cela alors que le chômage explose, en particulier dans cette région ? Belle réussite en effet ! Mais visiblement pas appréciée à sa juste mesure par les intérésséEs. Lors d’une venue précédente, Hollande avait été sifflé par les salariéEs, accueilli par des « Hollande comme Sarkozy, président des patrons ! ». Cette fois-ci, il a courageusement évité de croiser celles et ceux qui manifestaient, entrant sur le site par la petite porte pour saluer un auditoire bien sage et compréhensif… Il a ainsi pu raconter ses bobards en toute tranquillité.Malgré ce petit « coup de com’ », Florange est et restera le symbole des renoncements de ce pouvoir vis-à-vis des salariéEs. La pierre tombale d’un président qui ne gouverne que pour les riches et les patrons, d’une politique qui fait le terreau du Front national. Les blablas et les caméras n’y changeront rien.
Sandra Demarcq