Nord Pas de Calais
Dans la région Nord-Pas-de-Calais, le NPA présente une liste de 117 candidats conduite par Pascale Montel, ouvrière de la métallurgie et militante syndicale. Composée de salariés du privé, du public, de précaires, d’étudiants, de retraités et de privés d’emploi, cette liste est représentative de tous ceux qui subissent la crise. Bernard Playe, retraité de la dentelle, sera tête de liste pour le Pas-de-Calais. L’urgence sociale sera au cœur de notre campagne. La région est saignée à blanc, le taux de chômage est le plus important des 22 régions, l’espérance de vie y est la plus faible, le taux de pauvreté l’un des plus élevés, alors même que le nombre d’assujettis à l’ISF la place au sixième rang des régions. Les licenciements et les fermetures d’entreprises se multiplient : Pimkie, Rexam, et tant d’autres. Total, qui annonce huit milliards d’euros de profits, menace de fermer sa raffinerie de Dunkerque en laissant 800 salariés sur le carreau. Ces élections seront évidemment l’occasion de sanctionner la politique de la droite (c’est Valérie Létard, secrétaire d’État à l’Écologie, qui mène la liste de l’UMP). Mais elles seront aussi l’occasion de dénoncer une gauche qui accompagne tous les mauvais coups du gouvernement et du patronat. C’est ainsi que les représentants du PS à la tête de la région n’ont eu comme réponse aux licenciements des salariées de Pimkie que la proposition d’utiliser l’argent public pour financer à la place du groupe une partie des congés de reconversion. Alors même que Pimkie est la propriété de la famille Mulliez, la plus grande fortune de France ! L’écologie sera aussi au cœur de notre campagne. Le Nord Pas-de-Calais se situe à la seconde place pour le nombre de sites pollués en France et compte de nombreux sites Seveso1 (27 sites, dont deux dans le seul bassin minier). À l’heure où Besson et Sarkozy essayent de détourner l’opinion de l’urgence sociale avec le débat sur l’identité nationale, où Marine Le Pen, tête de liste pour le FN, est en embuscade, nous exigerons l’arrêt des répressions dont sont victimes les migrants de Calais, la liberté de circulation et d’installation, la régularisation de tous les sans-papiers. Si la région est gérée depuis 1986 par la gauche, elle n’a jamais été un contre-pouvoir à la droite et aux politiques patronales. Et si formellement le PCF n’a pas intégré l’exécutif régional lors des dernières élections, les partis du Front de gauche, à commencer par le PCF, ne veulent pas assumer une véritable politique de rupture et d’indépendance avec la majorité sortante PS-Verts. Emblématique de la soumission des partis de la gauche au libéralisme, la richissime multinationale GSK, fabricant des vaccins contre la grippe A, basée à Saint-Amand, a empoché, pour créer 307 postes, quelque 30 millions d’euros de subventions publiques, dont deux millions de la région et 6,8 millions de la communauté d’agglomération dirigée par… Alain Bocquet, député-maire PCF de la ville et tête de liste pour le Front de gauche aux régionales. Dans le même temps, GSK met à la porte dans son usine d’Évreux (Eure), 800 travailleurs après avoir empoché plusieurs millions d’euros du conseil régional et du conseil général. 1. Directive européenne qui impose d’identifier les sites présentant un risque d’accident majeur.
Languedoc Roussillon
« Région phare », « laboratoire politique », que n’a-t-on entendu ou lu à propos de l’unité réalisée en Languedoc-Roussillon ? Par-delà ces superficialités de la presse « politique », les militants des partis à la gauche du Parti socialiste mais aussi un très grand nombre de sans-parti, le peuple de gauche, se sont retrouvés au meeting qui s’est tenu vendredi 29 janvier au Palais des expositions de Montpellier. 3 000 ? 3 500 ? Peu importent les chiffres. Comme en 2005, lors de la campagne pour le « non », la foule des grands jours de mobilisation politique était au rendez-vous. On y retrouvait ceux qui sont engagés dans les combats, comme le refus de la venue à Sète de l’entreprise israélienne Agrexco ou le combat contre les OGM. Ils étaient nombreux à répondre à un appel à une configuration peu habituelle puisqu’il émanait d’À Gauche Maintenant !, la liste qui regroupe, pour les régionales, le NPA, le Front de gauche, les Alternatifs, la Fase, les Objecteurs de croissance et le MPEP. Le meeting a mis en évidence qu’il était le fruit d’un travail acharné de discussions sur plusieurs semaines, avec des hauts et des bas, en particulier quand s’esquissait chez certains la volonté de créer un arc politique, inacceptable pour nous, allant du PS au NPA. Ce travail acharné, des militants du NPA et d’autres, a débouché sur la signature d’un protocole d’accord et, plus récemment, sur la mise en forme d’un programme s’engageant sur des mesures de rupture avec l’ordre libéral capitaliste, comme « l’arrêt des subventions aux entreprises capitalistes » ou proposant que « le conseil régional apporte son appui à toutes les mobilisations de salariés ». Autant de thèmes propres à galvaniser une gauche sociale orpheline de projet politique. Les discours des membres de la liste régionale ou ceux des responsables nationaux qui avaient fait le déplacement, étaient tous sur la même longueur d’onde, celle du refus du désordre existant où la gauche accompagne les régressions de la droite. Myriam Martin pour le NPA (remplaçant Olivier Besancenot, retenu par le lancement de la campagne en Île-de-France), Jean-Luc Mélenchon pour le PG, Marie-George Buffet pour le PCF ou René Revol (PG), tête de liste régionale, ont martelé, avec leurs mots mais dans la convergence politique, qu’il était urgent de battre en brèche le sarkozysme destructeur des acquis sociaux. Mais qu’il était nécessaire aussi de combattre le président de région sortant, Georges Frêche, exclu du PS mais validé, de façon écrasante dans la région, comme candidat des socialistes et qui venait, une nouvelle fois, de se distinguer par des propos aux relents racistes. Avec ce meeting chaleureux, c’est une gauche de combat qui s’est mise en ordre de bataille pour mener une campagne de terrain, dans les quartiers et les villages, en rappelant que ces régionales étaient une étape, une étape seulement mais décisive, pour préparer la sortie du capitalisme libéral et pour rompre avec le cycle des reniements sociaux-libéraux.