Dans le cadre des rencontres avec les organisations à la gauche du Parti socialiste, une délégation du NPA avec Olivier Besancenot rencontrait dans nos locaux lundi 28 octobre une délégation du PCF conduite par Pierre Laurent.
Instant toujours étonnant pour un militant trotskyste ayant commencé à militer en 1968, en pleine prospérité de l’anti-gauchisme primaire alliant la dénonciation de l’anarchiste allemand Cohn-Bendit et des gauchistes-Marcellin (ministre de l’Intérieur de De Gaulle-Pompidou)...Sur la situation politique, nos deux organisations font des constats semblables : le gouvernement Hollande-Ayrault-Valls mène une politique entièrement au service des patrons, des capitalistes, qui poursuit, en les aggravant, les attaques menées par les gouvernements précédents. Si le vote issu de l’Accord national interprofessionnel sur la compétitivité et la contre-réforme des retraites sont les plus emblématiques, la dénonciation et la répression systématiques des Roms et des immigréEs ainsi que les violences policières contre les travailleurs et ceux qui défendent leur droit au logement, sont en rupture complète avec ce qu’espéraient ceux qui avaient œuvré à la défaite de la droite sarkozienne.Cette politique pèse lourdement sur le moral des travailleurs et des milieux de gauche, contribue à la dégradation des conditions de vie et de travail et du rapport de forces et nourrissent la progression du Front national. La pénétration des idées réactionnaires dans l’ensemble de la société nécessite des ripostes dont la critique de la politique du gouvernement ne saurait être absente.
Malgré les désaccords, agir ensembleMais ces constats voisins ne débouchent pas sur des réponses communes tant sur le plan électoral que dans le cadre des mobilisations sociales. Au plan électoral, à l’opposé de notre positionnement, le PCF juge que l’indépendance par rapport au PS et au gouvernement est une question purement tactique. Une question non déterminée par l’analyse de la situation et des partis au gouvernement, mais par la préoccupation de sauver leurs éluEs, et assumée comme telle, même si cette politique provoque de sérieux débats et des mises en œuvre très différentes dans le Front de gauche, mais aussi au-delà.En ce qui concerne les luttes sociales, un désaccord est réaffirmé sur l’attitude des directions syndicales, qui seraient les seules légitimes à organiser les mobilisations sociales pour le PCF. Pour autant, pour nos deux partis, cela ne devrait pas être un obstacle à des initiatives communes. C’est ainsi que nous réaffirmons notre soutien commun à l’appel des organisations de jeunesse à manifester le 5 novembre pour le retour de Leonarda et Khatchik. Sur la question des licenciements et fermeture de sites, les délégations ont convenu de poursuivre ces échanges pour tenter de dépasser dans les mobilisations des divergences de démarche.Les positionnements de nos deux partis dans le cadre des mobilisations en Bretagne ont, quelques jours plus tard, validé le vieil adage : l’unité est un combat... de longue haleine.
Robert Pelletier