Les élections européennes du 7 juin se déroulent dans un contexte de crise majeure du capitalisme. Voter NPA sera un signe clair de refus d'en payer les conséquences.
Nous voici à quelques jours de la première échéance électorale située dans le contexte de la crise historique que traverse le système capitaliste. Il y a peu, les puissants justifiaient encore les profondes inégalités générées par ce système par sa prétendue efficacité. Mais le roi est nu, et le capitalisme en faillite. C’est cela qui détermine le cadre politique des élections européennes.
Loin d’avoir éteint toute capacité de résistance, la volonté du gouvernement français de faire payer la crise aux salarié et salariées a donné lieu à une forte agitation sociale au premier trimestre 2009. La colère n’est pas retombée, mais la situation est aujourd’hui plus difficile : l’absence de convergence des luttes, en raison du refus des principales directions syndicales d’offrir des perspectives permettant la construction d’un véritable rapport de forces, s’appuyant sur la forte popularité des mobilisations dans l’opinion, pèse fortement. Les combats pour les salaires, contre les licenciements ou en défense des services publics, doivent pourtant se faire entendre. Ils ont un sens, bien au-delà des frontières hexagonales.
Pour éviter que la connexion se fasse entre mobilisations et échéances électorales, les principaux partis sont entrés en campagne le plus tard possible, avec des stratégies différentes : l’UMP décrète qu’on ne peut parler que d’Europe, et tente de rendre invisible le lien direct et concret qui existe entre les politiques coordonnées à l’échelle européenne et la politique de Sarkozy en France. Ce dernier a par ailleurs et depuis quelques jours autorisé un sujet non européen, qui constitue son arme favorite pour masquer l’insécurité réelle, c’est-à-dire l’insécurité sociale: l'ennemi intérieur, de préférence jeune et bronzé, responsable de tous les maux dont souffre la population.
Le PS promet (encore !) l’Europe sociale, en tentant de minimiser sa coresponsabilité dans la construction de cette Europe libérale et capitaliste. Rappelons qu’il n’a strictement rien fait pour empêcher que le traité de Lisbonne, copie conforme du projet de Constitution rejeté en France le 29 mai 2005, s’impose par la voie parlementaire. En difficulté sur le terrain européen, il reprend donc la vieille antienne du vote utile contre Sarkozy, avec le succès que lui prédisent les sondages. Mais quelle est l’utilité de voter pour un PS dont les votes au Parlement européen en 2008 sont à 97% communs avec la droite ?
A la gauche du PS, il y a bien aujourd’hui deux orientations différentes. Patrick Le Hyaric, tête de liste du Front de gauche en Ile-de-France, confirme les craintes que nous avions depuis le refus opposé par le PCF à une alliance qui se prolongerait au moins jusqu’aux élections régionales. La stratégie exposée ne souffre pas d’ambiguïté : répondant à Karl Zéro, qui le questionnait sur l’opportunité d’aller dans un gouvernement dirigé par les socialistes, il a affirmé qu’il n’y avait pas d’autre issue pour construire une majorité.
Nous considérons que la construction d’une gauche anticapitaliste qui puisse s’opposer pied à pied à la droite est incompatible avec le social-libéralisme, qui a choisi de défendre loyalement le système. Pour nous, la réponse à la crise sociale et économique est nécessairement anticapitaliste, et elle doit être européenne. C’est cette idée que nous tentons de faire entendre avec force dans la campagne, convaincus de l’utilité d’élus européens qui relaieront les mobilisations et feront tout pour mettre sur pied une force politique anticapitaliste à l’échelle européenne.
Bref, un vrai vote utile !