Lancée par la fédération CGT avec l’appui de la confédération, la journée du 22 octobre n’avait pas été conçue avec l’objectif de remobiliser les personnels épuisés.
Il s’agissait avant tout à promouvoir le sigle CGT à quelques semaines des élections professionnelles dans la fonction publique : pas de volonté de construire unitairement une action dans les établissements ; souvent aucun contact pris avec les autres organisations.
Un échec prévisible
Le résultat était prévisible. Le 22 septembre s’est le plus souvent réduit à des mobilisations d’équipes syndicales CGT, avec le soutien de militantEs CGT d’autres secteurs, pour dénoncer la situation de l’hôpital et exiger des moyens supplémentaires. Les grandEs absentEs ont été les salariéEs des établissements.
La responsabilité de la division est toutefois largement partagée. CFDT, UNSA, FO ont pris de leur côté l’initiative d’une « action » le 27, pour tenter de redorer un peu leur blason de signataires du « Ségur de la santé » dont les salariéEs tirent aujourd’hui le bilan. Une journée qui fait encore plus figure de un non-événement. Toutes ces manœuvres sont très loin des exigences de la situation dramatique dans laquelle se trouvent les établissements hospitaliers et leur personnel.
Et pourtant…
Autre chose était pourtant possible, comme l’ont démontré les quelques initiatives unitaires qui ont marqué le 22 septembre
À Carhaix, lieu emblématique d’une grande lutte pour l’hôpital, le rassemblement a compté entre 400 et 500 participantEs avec des secteurs comme l’Union départementale des associations familiales (UDAF) en grève totale. En plus des hôpitaux, le secteur social et médico-social était très présent. Malgré le manque de volonté unitaire de la CGT, SUD santé/sociaux avait appelé à faire grève et à manifester et était massivement présent.
Il y avait aussi la coordination en défense des hôpitaux de proximité et le Mouvement de la paix. Au plan politique le PCF, la FI et le NPA avaient appelé par communiqué à cette journée et le NPA était bien présent sur place, avec tracts et drapeaux.
Se mobiliser contre la poursuite de l’austérité
À Tours, la situation était particulière puisque l’appel rassemblait CGT, SUD, FO et le Collectif 37 « Notre santé en danger ». Environ 250 hospitalierEs se sont retrouvés dans la rue. Principalement CGT mais aussi SUD (santé sociaux et Solidaires étudiant-es), FO et le Collectif santé. Un gros groupes d’étudiantEs orthophonistes a manifesté derrière la banderole du Collectif santé.
En Mayenne, 400 à 500 personnes se sont rassemblées devant l’hôpital de Laval à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO.
Pour les participantES à ces rassemblements, l’échéance décisive sera néanmoins le 29 septembre, que les salariéEs et les équipes syndicales elles-mêmes ont souvent préféré privilégier pour se faire entendre, une remobilisation indispensable à l’heure ou le projet de loi de financement de la Sécurité sociale dévoilé le 26 septembre annonce la poursuite de l’austérité et des attaques.