À l’initiative du « Printemps de la psychiatrie », 500 personnes (200 inscriptions ont été refusées faute de place) se sont réunies les 11 et 12 mars à la Bourse du travail de Paris.
SoignantEs, patientEs, familles ont pendant deux jours dressé un état des lieux de la psychiatrie aujourd’hui, mais aussi tenté de dégager des perspectives de travail et de mobilisation pour défendre une psychiatrie humaine, émancipée, libérée de l’aliénation managériale et capitaliste. De nombreuses équipes ont pu témoigner de la dégradation des conditions de travail et de soins dans les institutions ces dernières années, de la perte de sens et de la déshumanisation des pratiques.
Les séances plénières et tables rondes ont abordé la question de l’accès aux soins dans un contexte de casse des services publics, le respect ou plutôt le non-respect des droits des personnes hospitalisées, notamment sous contrainte. Les six ateliers qui ont été proposés aux participantEs ont permis d’affiner les échanges sur des thèmes tels que l’enfance en souffrance, l’accueil de la souffrance psychique dans un contexte d’augmentation des pratiques d’isolement et de contention, la formation des professionnelEs, l’espace possible aujourd’hui une pour approche bio-psycho-sociale face à l’exclusivité des neurosciences…
Une réunion de bilan et de propositions pour les suites de ces journées réussies aura lieu le 10 avril à l’AERI à Montreuil. D’ores et déjà il est décidé d’interpeller les candidatEs aux élections présidentielles quant à leurs propositions sur la psychiatrie, et de tenter de décentraliser ces assises au niveau local, départemental, voire régional. Mais au-delà des échéances électorales, c’est bien le rapport de forces qu’il nous faut commencer à préparer, en construisant une grande mobilisation unitaire des syndicats, associations et collectifs.