Lors de son point presse du vendredi 3 avril, le directeur de l’Agence régionale de la santé du Grand Est - une des régions du pays les plus touchées par la pandemie - a déclaré qu’il n’y a «pas de raison de remettre en cause le Copermo [Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins] pour le CHRU». Pour les non-initiés, cela veut dire qu'il n'est pour lui pas question de revenir sur les 598 suppressions de postes et 174 fermetures de lits prévus d'ici 2025.
Une déclaration qui en dit long sur le mépris à l'égard des soignants et soignantes qui jour et nuit prennent en charge les malades dans des conditions déplorables et sont contraints de s'exposer eux et elles-mêmes au virus pour sauver des vies. Ce dont témoignent les communications quotidiennes du syndicat CGT du CHRU, qui rendent publique la nature des échanges entre les organisations syndicales et la direction du CHRU : matériel de protection défectueux ou de mauvaise qualité, comme les lunettes et les surblouses, quand il ne manque pas tout simplement, charge de travail insupportable, nombre de patients qui seront transférés vers d'autres régions ou pays etc. Alors à juste titre, la déclaration du représentant du gouvernement dans la région en matière de santé a été prise pour ce qu'elle est : une véritable provocation.
Cette provocation de l'ARS est aussi un avertissement : pour nos dirigeants, seuls comptent les profits et leurs plans d'économies sur notre dos, quelles qu'en soient les conséquences. Ils ne tireront aucune leçon de la crise sanitaire actuelle. Ils mettront en oeuvre après les politiques qu'ils mettaient en œuvre avant, celles-là mêmes qui ont mené à la catastrophe actuelle. À moins que par notre mobilisation, nous les en empêchions.