Cela fait des mois que la situation des urgences pédiatriques du CHU est particulièrement tendue. Personnels et médecins en nombre insuffisant, locaux exigus et vétustes… les alertes ont été nombreuses depuis des années.
Mais si un nouveau bâtiment est finalement sorti de terre récemment, avec des équipements qui auraient dû permettre d’accueillir enfin dignement enfants et parents… le manque de personnel ne le permet pas : ces derniers jours, il est arrivé que des enfants et leur famille attendent 8 heures avant de pouvoir être pris en charge !
Gestion de crise du personnel
Aussi, depuis le 21 avril, le personnel est en grève avec le soutien de l’intersyndicale SUD-CGT-FO. Face à l’absence de réaction de la direction, les collègues ont tenu un piquet de grève à l’entrée de l’hôpital les 5 et 6 mai, avec le soutien de nombreux personnels.
Car c’est tout l’hôpital qui est à bout : les urgences adultes fonctionnent en mode dégradé au point que la direction a demandé à la population d’éviter de venir aux urgences le week-end de Pâques, et près de la moitié des médecins urgentistes ont annoncé leur intention de quitter le service d’ici cet été.
L’ensemble des services ne tournent qu’au prix d’une gestion de crise du personnel : rappel sur les repos et congés, heures supplémentaires imposées, transfert dans d’autres services pour boucher les trous au pied levé… Cela provoque des coups de colère qui se multiplient d’un service à l’autre, pour le moment sans réelle cohésion et sur fond de concurrence entre syndicats. Mais chaque moment de lutte permet aux grévistes de prendre confiance, d’agir par eux-mêmes et elles-mêmes, et fait avancer le besoin de se coordonner sur tout l’hôpital avec le sentiment que cela ne pourra venir que d’en bas.