Pour faire passer son plan d’économies, le directeur de l’établissement appelle à la rescousse le juge administratif. Le bras de fer avec les salariés continue.
Par trois fois, le personnel de l’hôpital a mis la direction en échec en se mobilisant massivement contre les suppressions de postes. La dernière fois, jeudi 24 avril, dans un hôpital en ébullition bloqué par les grévistes, aucune instance réglementaire ne s’était réunie et n’avait avalisé les plans du directeur (voir l’Anticapitaliste n°240).
Mais, à l’heure où le gouvernement confirme son plan d’économies notamment dans la santé, les directeurs, comme celui de l’EPSM de Caen, se croient tout permis. Ne pouvant faire plier seul les personnels, il a appelé au secours le juge administratif. Requis en référé, ce dernier vient d’offrir au directeur des « arguments » de choc : interdiction de réunion et de manifestation à proximité des lieux de réunion des instances, interdiction pour les syndicats d’appeler à tout blocage au sein de l’établissement. Tout ceci sous peine d’amende : 500 euros par jour et par personne ! De plus, le juge autorise par avance le directeur à faire appel à la police.
Le verdict du juge administratif est une attaque inouïe contre la liberté syndicale et la liberté d’expression. Il a suscité une vague d’indignation et de révolte dans l’hôpital. Construire la riposte nationale La responsabilité du gouvernement est bien sûr en cause dans la mesure où c’est bien sa politique de restriction, Pacte de responsabilité oblige, qui inspire ces directeurs de combat pressés d’en découdre. La construction de la riposte nationale des hôpitaux n’en est que plus urgente. Le jugement de Caen est un grave précédent. Réunir les énergies en coordonnant des luttes encore éparpillées devient vital.
À l’appel de 43 établissements, la réunion nationale des hôpitaux le 22 mai à Paris tombe à pic. Elle prend tout son sens alors que la répression des mobilisations pointe le bout de son nez.
CorrespondantEs