Publié le Dimanche 29 juin 2014 à 22h43.

Hôpitaux : un outil pour la lutte se construit

Les hôpitaux en lutte, réunis à Nanterre le 22 mai dernier, s’étaient donné rendez-vous à Caen le mercredi 18 juin pour une manifestation contre « l’Hôstérité » et contre la criminalisation de l’action syndicale à l’EPSM (établissement de psychiatrie publique) de Caen et ailleurs.

Une belle manifestation, très combative, a réuni 600 hospitaliers, surtout de la région, mais aussi avec des délégations venues des quatre coins du pays. Cela n’allait pas de soi en raison des difficultés de transport liées à la grève des cheminotEs, mais surtout de l’attitude des directions des fédérations syndicales. À l’exception de SUD, toutes combattent l’existence d’une coordination d’équipes syndicales qui remet en cause leur contrôle sans partage sur la coordination des luttes. Quant au groupe dirigeant de la fédération CGT de la santé et de l’action sociale, malgré l’engagement de nombreuses équipes CGT dans l’AG des Hôpitaux, il avait appelé à des initiatives locales ce même 18 juin, comme pour dissuader les militantEs de se rendre à Caen. Cette manifestation nationale est donc un pari gagné : de quoi renforcer la détermination des salariéEs de l’EPSM de Caen engagés dans un bras de fer avec leur directeur de combat, et de tous ceux qui luttent dans leur établissement. De quoi encourager aussi à poursuivre le travail de coordination commencé début avril.

Les hospitaliers témoignent...Après la manifestation, les manifestants ont pique-niqué devant la préfecture du Calvados. Un micro ouvert était installé, où chacunE a pu témoigner des situations catastrophiques vécues dans les établissements, du ras-le-bol des personnels, comme à l’hôpital de Villejuif. Toujours très mobilisé, celui-ci était en grève ce mercredi 18 juin. De leur côté, les syndicats du CHU de Caen préparaient une grève pour le lendemain, dans une unité syndicale retrouvée. Des intermittentEs du spectacle sont aussi venus apporter leur soutien et ont appelé à la convergence des luttes. Cette manifestation, qui avait recueilli le soutien de l’UD CGT, de Solidaires et de la FSU du Calvados, aura été une répétition générale avant un autre rendez-vous, le mardi 23 septembre, pour une nouvelle manifestation nationale, cette fois à Paris. Cette date de mobilisation est la première décision de la coordination des établissements réunis l’après-midi même après la manifestation. 69 établissements (dont 7 CHU) – un nouvel élargissement par rapport à l’AG de Nanterre – y étaient représentés par environ 250 militantEs de la CGT, de SUD,de l’UFAS, ainsi que des ex-CFDT de Villejuif. La coordination des hôpitaux et maternités de proximité était également présente. Les nombreux  établissements qui n’avaient pu se faire représenter avaient envoyé des messages de soutien en demandant à être informés des suites.

Vers un mouvement nationalAlors que les mobilisations se multiplient dans les établissements de santé publics et privés, l’heure est bien à rassembler, à créer un rapport de forces national pour venir à bout de la politique du ministère. Le construire, pas à pas, c’est l’objectif que se donne la coordination. Pour renforcer sa visibilité, elle s’est donnée un nom : « Convergence des hôpitaux en lutte contre l’Hôstérité », nom qui figurera sur un autocollant permettant d’identifier celles et ceux qui adhèrent à ce mouvement. Des actions seront organisées cet été, ainsi que des rencontres avec les usagerEs. Un groupe de coordinateurs a été désigné jusqu’à la prochaine AG pour préparer la manifestation du 23 septembre. Bref, un outil pour la lutte se met en place, unitaire, démocratique, transparent, ouvert à tous. Face à ce gouvernement qui impose l’austérité la plus brutale et ne veut rien céder, la « convergence des hôpitaux en lutte » peut devenir un élément déterminant pour construire une action nationale, coordonnée et déterminée, et permettre ainsi aux hospitaliers de gagner.

CorrespondantEs