Samedi 14 octobre, 3 000 personnes ont manifesté au Blanc (37) à l’appel du Comité de défense de l’hôpital, pour s’opposer à une potentielle fermeture du service de chirurgie et de la maternité.
L’hôpital du Blanc, maintenant « site du Blanc » depuis la fusion avec le centre hospitalier de Châteauroux, permet à près de 45 000 usagerEs de bénéficier d’une offre de soins complète de proximité : médecine, chirurgie, obstétrique, maternité, urgences...
Une mobilisation qui ne date pas d’hier
La mobilisation existe déjà depuis plusieurs années. En effet, un Comité de défense de l’hôpital du Blanc a vu le jour en novembre 2011. Le comité est composé d’éluEs de toutes sensibilités politiques, de membres du personnel hospitalier, d’usagerEs de tous âges, de commerçantEs.
Le but est de s’organiser afin de faire front face aux volontés de l’Agence régionale de santé (ARS) et du gouvernement de s’attaquer aux activités de l’hôpital. Une première manifestation a lieu quelques semaines plus tard, qui regroupe 6 000 personnes.
Parmi les points évoqués lors des premières réunions, il en ressortait notamment le mal-être profond du personnel, la difficulté de trouver des médecins et un management qui induit un manque de confiance et de dynamisme sur le site du Blanc.
Au vu de la politique de santé de l’État depuis plus de dix ans, le Comité s’interroge notamment sur deux points : les usagerEs ruraux valent-ils moins que les usagerEs de grandes villes ? Comment répondre au manque de médecins de toutes spécialités, suite à l’application depuis 1972 du numerus clausus qui limite le nombre d’étudiantEs admis en faculté de médecine ?
L’ARS Centre-Val de Loire au service du ministère de la Santé
Dès 2015, l’ARS du Centre-Val de Loire a tout mis en oeuvre pour imposer à l’hôpital du Blanc la fusion avec le centre hospitalier de Châteauroux. Une démarche vue d’un mauvais œil par le Comité de défense qui entre alors en négociation afin d’obtenir des garanties, notamment le maintien de l’offre de soins. Et, face au non-respect de ces garanties et à la duplicité du site de Châteauroux, de nouvelles revendications se sont fait entendre, comme la création d’un pôle de surveillance avec des représentantEs du Comité de défense et des représentantEs d’usagerEs, le rétablissement de la coopération avec le CHU de Poitiers ou encore que les appels d’urgence dans le bassin local soient orientés vers le service des urgences du site blancois...
Se mobiliser pour le service public hospitalier
Pour inverser la tendance à la destruction du service public hospitalier, il faut abroger les contre-réformes qui détruisent l’hôpital et le transforment sur le modèle de l’entreprise capitaliste. Il faut en finir avec l’austérité budgétaire à l’hôpital, créer 120 000 emplois pour maintenir des établissements de proximité, comprenant au moins un service d’urgence, une maternité et un service de chirurgie, et créer des centres de santé publics ouverts 24 h/24 pour la médecine de proximité. La santé n’est pas une marchandise : les actionnaires des cliniques privées doivent être expropriés pour intégrer ces établissements au service public de santé.
Nous voulons la gratuité intégrale des soins, en ville ou à l’hôpital, le remboursement à 100 % par la Sécurité sociale, et donc la suppression des assurances « complémentaire santé », le tiers payant intégral évitant toute avance de frais, la suppression des « franchises et forfaits » et du « forfait hospitalier », et l’interdiction de tout dépassement d’honoraires.
Cela passe notamment par un affrontement avec le budget 2018 du gouvernement Macron-Philippe, qui prévoit une économie d’un milliard d’euros sur les dépenses publiques hospitalières.
Antoine Godon