On le sait, le gouvernement va offrir 65 milliards d’euros aux patrons entre 2014 et 2017. Les collectivités locales, l’État et la Sécurité sociale devront procéder à des coupes budgétaires. La réduction des dépenses imposée dans la branche santé va être drastique. Paris est déjà bien attaqué...
Selon le journal les Échos, « le gouvernement insiste sur le développement des médicaments génériques et de la chirurgie ambulatoire (…) mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. (…) Des hospitalisations sont évitables, comme dans le cas des insuffisances cardiaques des personnes âgées. (…) Certaines urgences devraient être fermées dans les zones denses, quitte à investir davantage dans les maisons de santé. Il faut réguler l’offre… »
Désert médical pour les pauvres, oasis pour les profits privésDans la capitale, le maire-adjoint, le socialiste Jean-Marie Le Guen, écrit que des zones entières de Paris sont en voie de désertification médicale. Il sait de quoi il parle… Président du conseil de surveillance de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP), il a accepté les coupes budgétaires : 120 millions d’économie ont été imposés aux hôpitaux de Paris !Ainsi, Bichat et Beaujon seront détruits et fusionneront dans une « usine à malade », avec dans la foulée 400 emplois en moins. Les urgences de l’Hôtel-Dieu sont réduites à peau de chagrin, et en conséquence les délais d’attente dans les autres hôpitaux s’allongent, jusqu’à 14 heures ! Du pain béni pour une entreprise privée qui a ouvert un « mini-service d’urgence ». Alors que des centres de santé ont été fermés, Le Guen, candidat aux municipales sur la liste Hidalgo (PS-PCF-GU), propose de créer des « maisons de santé », en réalité des cabinets de médecins libéraux subventionnés et chargés de quelques missions de prévention.La CPAM de Paris n’est pas non plus épargnée par la privatisation : un groupe privé a été désigné pour le traitement par vidéocodage des feuilles de soins papier...
S. Bernard