Après une première initiative en janvier, 500 personnes, professionnelEs, patientEs, familles de patientEs, ont manifesté à Paris jeudi 21 mars.
RassembléEs autour de l’appel « Printemps de la psychiatrie, pour un renouveau des soins psychiques », les manifestantEs ont non seulement revendiqué des moyens supplémentaires pour les établissements psychiatriques, mais ont aussi exigé une véritable approche relationnelle du soin.
Pour une psychiatrie débarrassée des logiques comptables
Ce jeudi 21 mars, d’autres initiatives ont eu lieu en régions, à Rennes, à Quimper (voir ci-dessous). À Lyon, à l’appel de la CGT et Sud, mais aussi de la CFDT, de la CFTC et de l’UNSA, 150 personnes se sont réunies devant l’Agence régionale de santé pour dénoncer notamment le plan d’économies de 10 millions d’euros que la direction du CH du Vinatier veut imposer.
À Paris, après que la statue de Philippe Pinel1 a été fleurie, des prises de parole combatives ont dénoncé les conditions de travail et de soins, ont souligné la nécessité de faire converger les luttes. Une manifestation dynamique s’est ensuite déroulée jusqu’à la place de République.
Parmi les participantEs, outre la présence de l’Union syndicale de la psychiatrie, de la fédération Sud Santé sociaux, des collectifs et associations (Humapsy…), les syndicats CGT étaient nombreux à avoir fait le déplacement, malgré l’appel plus que tardif de leur fédération. En effet, la fédération CGT, constatant l’échec de la journée d’action en psychiatrie du 14 mars à laquelle elle avait appelé seule, a finalement déposé un préavis de grève pour le 21 mars sous la pression de la base.
Si la mobilisation du 21 mars n’a pas rassemblé plus de manifestantEs que celle du 22 janvier, la présence de nombreuses délégations venues parfois de loin, la détermination des participantEs, sont un encouragement à continuer la lutte pour une véritable psychiatrie basée sur la relation, et débarrassée des logiques comptables.
Correspondant
__________
À Quimper, mobilisation à l’EPSM Gourmelen
Une vingtaine de salariéEs se sont appropriéEs le Printemps de la psychiatrie à l’Établissement public de santé mentale (EPSM) Gourmelen à Quimper (29), à l’initiative du syndicat Sud Santé sociaux. Parmi eux étaient présents des représentantEs du PCF, d’EÉLV, d’Ensemble, du NPA, et le vice-président de la coordination de défense des hôpitaux de proximité. La CGT Gourmelen et les CEMEA étaient excusés.
Abrités par un barnum, pour raviver le souvenir de celui planté pendant plusieurs jours en 2013 lors de lutte contre la suppression de 3 RTT, ils et elles ont passé l’après-midi à échanger sur la souffrance au travail, la difficulté à exercer leur métier, comment lui redonner du sens…
Il a également été évoqué la nécessaire résistance à la marchandisation de la santé publique, contre les coupes budgétaires, pour défendre l’hôpital public et la qualité des soins. Il s’agissait aussi de discuter de redonner envie aux collègues de se mobiliser et ne plus se contenter d’être dans la plainte.
L’idée de créer un collectif réunissant les salariéEs syndiquéEs ou non, des usagerEs, des associations, partis a été débattue.
Dans tous les cas, cet après-midi de discussion a redonné la pêche à celles et ceux qui ont participé à cette rencontre.
Un nouveau rendez-vous est déjà donné pour une soirée débat en avril avec le Dr Jean-Pierre Martin, autour de son dernier ouvrage : Émancipation de la psychiatrie.
Correspondante
- 1. Médecin considéré comme le fondateur de la psychiatrie française, inventeur du « traitement moral » et réformateur des conditions d’hospitalisation des aliénés, à la fin du 18e siècle.