La préparation de la manifestation de la Convergence nationale des hôpitaux contre l’Hôstérité, qui se tiendra ce mardi 23 septembre devant le ministère de la Santé, entre désormais dans sa dernière ligne droite. Le succès de cette nouvelle étape dans la construction d’un mouvement national de lutte dans les hôpitaux est à portée de main.
Un car partira du CHS de Caen, là où est né le mouvement, tandis que le personnel et ses syndicats CGT et SUD sont toujours en lutte contre une direction de choc. D’autres délégations d’hôpitaux de Basse-Normandie seront également présentes. Des cars venant de Lille, Tours, Rouen… rejoindront Paris. Ailleurs, comme à Bordeaux, Toulouse, Besançon ou Quimper, des billets collectifs ont été réservés dans des trains.La fédération SUD santé sociaux s’est pleinement engagée dans la préparation de cette journée, et appelle partout ses syndicats et sections à assurer le succès du 23, tant en Île-de-France que dans les autres régions.Signe de la montée en puissance du mouvement, le débat sur la participation au 23 septembre a dominé le Comité national fédéral de la CGT santé action sociale les 11 et 12 septembre (c’est l’instance qui réunit les syndicats entre deux congrès). Plusieurs gros syndicats et unions syndicales départementales ont fait part de leur décision de participer au 23, et ont vigoureusement critiqué l’inaction du bureau fédéral.Au terme d’un débat vif, la participation au 23 ne figure pas dans la résolution finale, mais la direction a dû considérablement durcir le ton, jusqu’alors très conciliant avec le gouvernement, et s’engager à tout faire pour assurer le succès de l’initiative proposée par la CGT le 16 octobre contre la loi de financement de la Sécurité sociale et l’austérité dans la santé.Cette date a été présentée comme une alternative au 23 (et non comme complémentaire, comme le voulaient les minoritaires). Bien des syndicats CGT qui n’ont pas voulu franchir le pas d’appeler au 23 n’en sont pas moins critiques vis-à-vis de la fédération et n’entendent pas se contenter de paroles.Sur le plan associatif, les Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, la Convergence de défense des services publics, la CADAC et le Planning familial ont répondu à l’appel à la manifestation lancé par le collectif « Notre santé en danger ».Enfin, sur le plan politique, après le NPA, le PG et Ensemble, le soutien s’est élargi à EÉLV et... de manière confidentielle au PCF.
« Marge de progression »Si un cap a été franchi, il reste encore, comme le dit un militant, une forte « marge de progression » possible pour assurer le succès du 23 et en faire une première initiative visible et crédible dans la construction d’un mouvement de résistance à la politique d’austérité dans la santé et de destruction de la Sécu organisée par le Pacte de responsabilité.Il reste encore une semaine pour informer et convaincre, y compris dans des établissements où personne n’a encore entendu parler du 23 septembre. L’enjeu est de taille : renforcer l’implantation et la crédibilité de la Convergence.Si cette nouvelle étape est franchie avec succès, elle sera un pas en avant pour sortir du découragement et de l’écœurement créés par la politique de Hollande, Valls et Touraine. Elle pourra redonner confiance aux personnels hospitaliers dans leurs capacités de lutte et construire un outil démocratique pour mener, jusqu’au bout, l’épreuve de force avec ce pouvoir afin de lui faire remballer ses projets d’austérité.
J.C. Delavigne