À La Poste, le malaise social n’a pas connu de trêve estivale. Ainsi, plusieurs postières et postiers ont mis fin à leurs jours. Pour le seul mois d’août, le lien entre deux suicides et le travail est évident.
À la fin du mois dernier, à Langeac (Haute Loire), une chef d’équipe s’est suicidée sur son lieu de travail. En début de mois, un cadre de la direction de la formation se pendait à Orléans. Après avoir, à plusieurs reprises, alerté des représentants syndicaux sur le harcèlement qu’il subissait et sa situation de placardisation. Pourtant, les responsables de l’entreprise restent dans le déni. Pour eux, leur « modèle social » est un modèle indépassable et celles et ceux qui se sentent mal ne sont que des inadaptéEs, comme l’affirmait Bailly, le PDG, dans un récent livre d’Hervé Hamon !
Responsables et coupables
Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas ! Une indiscrétion, confirmée, fait état de l'existence depuis 2008 d’une cellule de veille rattachée à la direction générale, et dont la fonction est de comptabiliser les suicides et les tentatives de suicide en relation avec l’activité professionnelle. Selon ces chiffres, ce n’est pas moins de 200 suicides ou tentatives qui ont un lien direct avec le travail, soit une moyenne de 50 par an ! Il est à souligner que l’existence de cette cellule n’a jamais été rendue publique...
Aujourd’hui encore, les patrons de La Poste nient l’évidence. Il est vrai que leur attitude, depuis des années, n’est pas glorieuse ! Non seulement, ils étaient au courant de l’ampleur du malaise social mais leur seul objectif était de le cacher et de protéger leur image de patrons sociaux… Une image ô combien usurpée avec plus de 80 000 suppressions d’emplois en 10 ans !
Contrairement à son attitude depuis sa prise de fonction, Montebourg, ministre de tutelle de La Poste, doit prendre ses responsabilités et faire ses cesser une politique qui pousse des salariéEs au suicide. Pour qu’une telle situation prenne fin, il doit également imposer d’autres orientations sociales et de développement des activités de service public. La nomination d’un nouveau PDG est l’occasion pour le gouvernement de changer la donne. Toutefois, au vu de ses actions depuis un an, la mobilisation contre les réorganisations et restructurations restent bien la meilleure arme de défense pour les postierEs !