Depuis maintenant un an la situation s’est tendue au CHU : les conflits individuels et collectifs se sont multipliés face à la dégradation des conditions de travail des hospitalierEs.
À l’image de ce qui se passe au niveau national, à Toulouse ce sont 150 postes qui ont été supprimés en deux ans, alors même que nous estimons qu’il aurait fallu en créer 500. Pour faire avaler ces suppressions aux agents, la politique de management s’est durcie et atteint désormais des sommets dans le harcèlement quotidien que subissent les agents. Souvenons-nous qu’en juillet 2016 quatre agents se sont suicidéEs à Toulouse. Inévitablement, pour les syndicalistes le travail quotidien pour défendre les collègues et organiser les bagarres s’est lui aussi accru.
Avril 2017 : la direction cherche à siffler la fin de la récréation
Conséquence : il y a trois mois, six des dix élus CGT du CHSCT de l’hôpital Purpan ont reçu des notifications de lancement de procédures disciplinaires. Les faits reprochés sont des plus étonnants : « tel jour à telle heure vous avez présenté des revendications à l’encadrement », « vous avez demandé à voir les plannings », ou encore « vous avez envoyé un mail raillant et irrespectueux à la cadre supérieure »… Rien d’illégal puisque cela correspond parfaitement aux missions des élus CHSCT.
Pour l’une des six concernéEs, ancienne secrétaire du CHSCT, ce sont pas moins de 20 rapports qui ont été dressés contre elle dans son service en l’espace de deux mois… Nous avons également découvert que des documents ont été trafiqués (dates modifiées, morceaux de mails effacés) et, pire encore, des rapports et même une plainte sont mensongers ! Une cadre explique ainsi qu’elle a été « poursuivie dans le couloir, menacée, harcelée ». Manque de chance pour la direction, nous avons par précaution pris l’habitude d’enregistrer, voire de filmer les situations potentiellement conflictuelles. On entend ainsi la cadre ayant porté plainte dire « Suivez-moi, on va ensemble voir la cadre supérieure si vous voulez », sans qu’il y ait aucune menace. Nous avons porté tous ces éléments au rapport contradictoire, pensant que la direction allait être obligée de faire marche arrière.
Cinq blâmes et une mutation forcée
C’est ce qu’ont reçu les militantEs il y a trois semaines. La direction a fait le choix d’écraser coûte que coûte la contestation malgré les preuves évidentes du montage des dossiers. Ils cherchent à effrayer et à décourager les syndicalistes. Nous ne nous laisserons pas faire et avons bien évidemment décidé d’aller devant le tribunal pour faire tomber ces sanctions et annuler la mutation de la camarade. De plus, nous leur montrons qu’ils ne nous ferons pas taire et que nous avons conscience que s’ils nous tirent dessus, c’est parce que notre travail quotidien les dérange dans leurs projets de casse des services : nous continuons à défendre les agents et à être au côté de celles et ceux qui se mobilisent, comme sur la grève de la crèche de l’hôpital, en cours depuis le 27 juin.
Pauline Salingue