Jean-Paul Denanot, président (PS) du conseil régional du Limousin, a commenté les propos tenus par Olivier Besancenot concernant l’entreprise Sonas (Creuse) qui a licencié des centaines de salariés après avoir touché 200 000 euros de la région.
Pour Denanot, « la région Limousin a attribué à cette entreprise, sous-traitante de PSA et Renault, une avance remboursable de 200 000 euros votée selon les règles de sa commission permanente et à l’unanimité ». Il ne s’agit pas d’une subvention mais d’une « avance remboursable » affirme-t-il, d’où l’objet de ce début de polémique qui montre que, pour ce dirigeant socialiste, les élections régionales ne sont pas très loin.
Pour alimenter le débat que Jean-Paul Denanot veut « porter sur l’attribution d’aides financières en période de crise » ne serait-il pas souhaitable qu’il nous fasse le bilan de cette politique en termes de maintien et de développement de l’emploi ? De plus, aider des sous-traitants qui dépendent d’un ou deux donneurs d’ordre, n’est-ce pas, conforter la stratégie de déresponsabilisation sociale, de pression sur les salaires et de chantage aux licenciements menée par les grands groupes ?
Ne serait-il pas logique qu’en échange de l’aide, la puissance publique ait, au minimum, un droit de regard sur la gestion de l’entreprise, la rémunération des dirigeants et des actionnaires ? Est-ce aux salariés et aux citoyens de payer la crise ?
Enfin, le repreneur de Sonas va-t-il rembourser la région, sachant que Halberg, le groupe qui devait reprendre le site, a été remplacé par trois de ses cadres ?
Toutes ces questions étaient dans la tête des salariés lors de la visite de soutien d’Olivier Besancenot le 27 mai 2009. Gageons que Jean-Paul Denanot va s’empresser d’y répondre.