Publié le Vendredi 24 juin 2011 à 12h35.

10e congrès CGT Santé : un souffle nouveau

Plus de 400 délégués étaient présents à Saint-Étienne, du 6 au 10 juin, dans l’ancien site de Manufrance. La mémoire de la lutte auto­gestionnaire des ouvriers stéphanois a dû inspirer les délégués (première participation pour 57 % d’entre eux) pour ce congrès de la fédération CGT de la santé et de l’action sociale, placé sous le signe de la bataille pour plus de démocratie.

Dès le début, le débat a porté sur le bilan, avec de nombreuses critiques de la politique de la deuxième fédé de la CGT, notamment sur le manque de réactivité de la direction contre la loi HPST de Bachelot. Des militants ont dénoncé la signature de l’accord Tron prévoyant la transformation en CDI des contrats précaires du secteur public, une remise en cause du statut public, ont insisté sur la nécessité de faire converger les luttes sur les salaires.

Sur le mouvement des retraites, d’autres dénonçaient l’unité avec la CFDT, l’absence d’une politique indépendante de la CGT et d’un soutien aux blocages, des journées d’action sans perspective claire. Dans son rapport introductif, Nadine Prigent (secrétaire sortante) n’a presque rien dit du projet de loi sur la perte d’autonomie, prochaine attaque d’ampleur contre la Sécu. 

Optimiste, malgré l’application de la loi Bachelot qui dégrade profondément les conditions de travail et l’accès aux soins dans les hôpitaux, son introduction est apparue déconnectée de la réalité.À Bernard Thibault venu nous expliquer qu’il fallait trouver des convergences de luttes, une camarade a répondu que les convergences, les patrons s’en chargeaient pour nous, notamment avec le vol de nos cotisations sociales, et qu’il était urgent de préparer l’affrontement contre le gouvernement et le patronat. La secrétaire générale de la CGT Martinique a affirmé le besoin de combattre cette société capitaliste, seul moyen de combattre réellement la situation actuelle !

Sur le plan démocratique, la « commission des écrits » élargie par les délégués a imposé le vote d’amendements contradictoires, ce qui ne s’était pas vu depuis très longtemps, de mémoire de « vieux » délégués… Plusieurs amendements importants ont été intégrés par la commission, ou votés largement par le congrès : le retrait du projet de loi issu de l’accord Tron, le « tous ensemble » contre le projet de loi sur la perte d’autonomie et la nécessité de faire converger les luttes, l’abrogation de toutes les lois sur les retraites, et le refus de la disparition des unions fédérales de la santé privée et de l’action sociale organisées dans la fédération. 

Les délégués ont aussi imposé l’élection d’une commission des candidatures…Un vote important : le texte de bilan de la direction sortante n’a été approuvé que par 51 % des délégués ; environ 29 % ont voté contre et 20 % se sont abstenus. Les textes d’orientation ont majoritairement été votés… avec les amendements.Le bilan de ce congrès est très positif : les délégués ont imposé la démocratie. Reste à préparer la suite : faire respecter par la nouvelle direction le mandat de ce congrès et poursuivre la construction d’une CGT de lutte !

Correspondants