Les 7e rencontres nationales du travail social en lutte, organisées en octobre dernier, avaient permis l’organisation d’une mobilisation nationale historique le 7 décembre dernier. Après cette mobilisation importante qui a réuni plus de 60 000 manifestantEs, les assemblées générales nationales et locales avaient appelé à organiser une nouvelle date de mobilisation nationale le 1er février.
Environ 30 000 grévistes en France, dont 6 000 à Paris, ont été décomptés pour cet acte 2 de la grève du social et médico-social. Des chiffres en baisse pour une mobilisation qui reste importante pour ce secteur.
La question du sens du métier
Les rencontres nationales du travail social en lutte, qui réunissent collectifs et syndicats locaux, ont toujours interpellé les directions syndicales afin de pouvoir agir de manière unitaire. Pour préparer ces deux manifestations, elles ont donc permis de renouer avec une dynamique unitaire plutôt vacillante ces dernières années. L’unité s’est même étendue à FO et la CFE-CGC pour le 1er février.
C’est donc dans l’unité que collectifs et syndicats se sont alliés pour permettre aux professionnelEs du secteur social, médico-social d’exprimer la colère, la précarité et le ras-le-bol de leurs conditions de travail ! En première ligne depuis le début de la pandémie, exclus du Ségur, divisés par la mission Laforcade, la question du sens du métier qui lie les questions des salaires et des moyens est au centre des préoccupations des collègues.
Les revendications sont simples : l’augmentation des salaires d’au moins 300 euros net, la révision des contrats précaires en CDI ou en titularisation, le maintien des acquis sociaux et leur amélioration, l’arrêt total de la tarification à l’acte, des contrats à impacts sociaux et des appels à projet, un accompagnement de qualité accompagné d’un financement à hauteur des besoins des personnes accompagnées. Ces revendications sont explicites : nos collègues en ont marre de cette exploitation et du sentiment de mal travailler auprès des personnes mises au ban de cette société capitaliste.
Les suites du mouvement restent à construire
Face à cette situation inédite dans le social, c’est la course de vitesse entre salariat et patronat. Ces derniers tentent de surfer sur la colère pour avancer sur leur projet de casse des conventions et des acquis sociaux. Le 17 février, ils vont demander, lors d’une AG extraordinaire de leur Medef du secteur, les pleins pouvoirs afin de pouvoir dénoncer les conventions collectives existantes. Puis, dès le lendemain, main dans la main avec le gouvernement, ils ouvriront la conférence des métiers pour y faire un chantage odieux : des miettes, des petites augmentations de salaire en début de carrière contre la remise en cause des acquis existants dans les conventions actuelles. Finis les congés trimestriels, finis les jours de carence supprimés au bout d’un an, finis les jours enfant malade et tant d’autres droits que nos collègues ont défendus ardemment pour nos conditions de vie et de travail depuis des dizaines d’années ! Impossible que nous laissions passer ça ! Il faut revendiquer l’augmentation de salaire et la généralisation des acquis sociaux contenus dans chaque convention.
Les patrons et les financeurs commencent à nous prendre au sérieux : après avoir été reçus par un gratte papier au ministère des Solidarités, le Premier ministre concède une rencontre avec un de ses conseillers. Nous n’attendons rien de ces gens, mais c’est le signe qu’ils ne peuvent plus nous ignorer et que la lutte doit continuer !
Les suites du mouvement restent à construire mais d’ores et déjà, l’ensemble des collègues en poste ou en formation, des collectifs et syndicats sont invités à participer aux prochaines Rencontres nationales du travail social en lutte à Poitiers les 12 et 13 mars, et peuvent s’inscrire par mail : recontresTSenlutte@gmx.fr