Troisième procès devant le tribunal de la Sécurité sociale, et comme à chaque fois le groupe Sanofi-Aventis a été reconnu coupable de « faute inexcusable de l’employeur » pour n’avoir pas protégé ses salariés contre les dangers de l’amiante. Le bilan est particulièrement lourd dans cette usine : le CHSCT et le syndicat CGT des retraités ont recensé, depuis 1975, 70 cas de maladies professionnelles dues à l’amiante dont 28 décès. Une procédure est d’ailleurs en cours pour faire reconnaître le centre de production de Vitry-sur-Seine comme « site amiante », ce qui ouvrirait des droits à une pré-retraite amiante à plus de 180 salariés. La direction du groupe pharmaceutique, par le truchement de ses avocats, ne cherche même plus à nier les faits. Elle se contente de plaider l’inopposabilité des sanctions financières à l’entreprise, c’est-à-dire, en clair, qu’elle fait en sorte de ne pas payer les sanctions financières en arguant de vices de forme de la part de la CPAM. Au final, le groupe est condamné mais c’est la Sécu qui paye ! Ces gens-là n’ont aucune morale ; on le savait déjà de la part de patrons d’une entreprise censée produire des médicaments pour sauver des vies humaines et qui ont laissé des dizaines de leurs salariés s’empoisonner avec l’amiante. Il n’empêche, ces verdicts sont autant d’encouragements pour tous ceux qui luttent pour la reconnaissance des droits des victimes de l’amiante... et du cynisme du patronat.