Il était temps ! La gravité de la « réforme » de l’assurance chômage apparaît enfin et fait la une de toute la presse.
Cette réforme apparait pour ce qu’elle est, à savoir une mesure purement punitive qui vise à entretenir le discours sur les « chômeurs fainéants », en leur faisant payer au passage la dette de l’Unedic !
Un seul exemple diffusé largement suffit à illustrer l’ampleur de l’attaque : unE travailleurE qui reprend un poste à mi-temps après avoir travaillé un mois sur deux pendant deux ans ne percevra plus de complément après la réforme, alors qu’il aurait perçu 385 euros avant. Ce sont 850 000 personnes qui vont être impactées avec une baisse de 22 % en moyenne du montant de leur allocation !
Quels « nouveaux droits » ?
Et les prétendus nouveaux droits (comme l’indemnisation pour les démissionnaires – qui au passage existait déjà avant) ressembleront plus à un parcours du combattant tant les conditions seront restrictives (mieux vaut ne pas avoir démissionné avant d’avoir pu faire valider son projet sinon adieu l’indemnisation).
Histoire de différer les effets, la réforme s’appliquera en deux temps : au 1er novembre donc et au 1er avril prochain (qui verra la modification du calcul du salaire journalier de référence, base de calcul de l’allocation).
Contrairement à ce qu’avance la direction, les agentEs Pôle emploi sont loin d’être prêts à répondre aux questions posées par les chômeurEs. Une journée de formation pour les agentEs en charge de l’indemnisation et, encore mieux, une demi-journée en e-learning pour les conseillerEs à l’emploi qui assurent l’accueil... (par ailleurs assuré de plus en plus par des contrats « service civique » non formés et qui remplacent les conseillerEs en zone d’accueil…).
Autant dire que cette réforme pénalise les chômeurEs et met en difficulté les agentEs !
Mobilisation(s) !
Il y aura inévitablement et à juste titre incompréhension et colère. Mais cette colère doit être tournée contre le gouvernement. C’est tout le sens de la démarche du collectif Unedic qui regroupe associations de chômeurs, Gilets jaunes intermittents et certains syndicats de Pôle emploi (CGT, FSU, SUD). Début 2019, plusieurs actions contre le décret renforçant le contrôle des chômeurEs avaient déjà été menées.
Pour marquer le coup le jour de l’entrée en vigueur de la réforme, un rassemblement était organisé lundi 4 novembre devant le Pôle emploi Diderot (Paris 12e) ainsi qu’à Toulouse où une agence a été occupée une partie de la matinée.
Prochaines étapes : le 30 novembre (14 h devant le Medef) et le 7 décembre avec deux manifestations des associations – malheureusement en ordre séparé…
Correspondant